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Damas fait volte-face

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  • Damas fait volte-face

    Les mandats d'arrêts lancés par la Syrie contre trente-trois personnes, pour la plupart des proches du Premier ministre libanais Saad Hariri, n'ont aucune valeur juridique. Ils expriment cependant les exigences politiques du camp irano-syrien, estime L'Orient-Le Jour.

    04.10.2010 | Fady Noun |




    © AFP
    Le président syrien Bachar El-Assad en visite officielle à Téhéran, le 2 octobre
    Entre le régime syrien et le Premier ministre, Saad Hariri, c'est la rupture. Les mandats d'arrêt contre le député Marwan Hamadé, trois hauts magistrats, deux officiers supérieurs des Force de sécurité intérieure (FSI), de proches conseillers du Premier ministre, d'anciens députés et ambassadeurs et de journalistes ne peuvent être compris que comme un coup fatal donné au rapprochement qui s'esquissait entre Damas et la personne de Saad Hariri, avec lequel la Syrie semble avoir coupé les ponts, après avoir vainement tenté d'obtenir de sa part un remaniement gouvernemental et une renonciation à la justice internationale [l'enquête menée par le Tribunal spécial pour le Liban,TSL, chargé par l'ONU d'enquêter sur les assassinats politiques]. Survenant alors que le président syrien se trouve en visite en Iran, ces accusations sont également un coup sévère porté à l'accord syro-saoudien [établi le 30 juillet] destiné à préserver au Liban la stabilité gouvernementale et sécuritaire.

    Selon le député Marwan Hamadé, la décision syrienne est "un choc politique sans effets judiciaires". En effet, le procureur près la Cour de cassation, le juge Saïd Mirza, également concerné, "ne va certainement pas prendre note d'un mandat demandant sa comparution en justice". Et en aucun cas Interpol ne tiendra compte de mandats d'arrêt émis par un Etat portant encore, avec l'Iran et la Corée du Nord, le stigmate du terrorisme, aux yeux de la communauté internationale. D'ailleurs, seule la justice internationale, après une instruction considérable, est à même de lancer des mandats d'arrêt de la sorte. Les noms figurant sur la liste syrienne, comme ceux de Detlev Mehlis [l'ancien responsable de la commission d'enquête] ou de Abdel Halim Khaddam [l'ancien vice-président syrien] font penser à "un délire judiciaire". Une tentative désespérée de détourner le tribunal international de ses conclusions présumées et de les réorienter loin du Hezbollah.

    En tout état de cause, ce coup de tonnerre intervient dans un ciel déjà plombé et menaçant. Dans l'immédiat, il est très probable que le chef de l'Etat élimine le point touchant au financement du TSL de la réunion du Conseil des ministres qui sera consacrée le 4 octobre au projet de budget 2011. On sait, en effet, que le Hezbollah est opposé au paiement par le Liban, en 2011, de sa quote-part du budget du TSL. Toutefois, le Liban aura du mal à se dérober à ce sujet et la somme qu'il doit payer représente le reliquat d'un engagement financier pris en 2007 et dont le paiement de 2011 est le dernier versement. Toutefois, une dérobade du Liban à son engagement financier ne paralysera pas le TSL dans la mesure où le secrétaire général de l'ONU dispose de fonds spéciaux dans lesquels il peut puiser, en cas de besoin.

    En somme, il est plus facile de tuer Rafic Hariri que d'accuser le Hezbollah de l'avoir tué.
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