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La question de l’emploi en Algérie souligne l’absence de statistiques crédibles

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    La question de l’emploi en Algérie souligne l’absence de statistiques crédibles

    Les pouvoirs publics algériens soutiennent que le taux de chômage serait passé de 30% en 1999 à 10,2% en 2009. Mais d’autres sources (chercheurs, instituts, journalistes…) contestent la validité d’un tel bilan en se plaignant du caractère opaque du marché du travail et du manque de crédibilité des statistiques officielles.

    ALGÉRIE. Depuis le 3 octobre 2010 se tient à Alger un séminaire sous-régional sur « l’emploi et son rôle sur les marchés du travail ». Tenu à l’initiative du ministère algérien du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale en collaboration avec le Bureau international du travail (BIT) et l’Organisation arabe du travail (OAT), il devrait s’achever le 6 octobre 2010.
    Quelques chiffres ont été avancés par le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale lors de son allocation d’ouverture.

    Tayeb Louh a ainsi rappelé que le monde comptait 212 millions de chômeurs en 2009, selon le BIT, un chiffre en hausse de 34 millions de personnes (dont 10,2 millions de jeunes) par rapport à l’année 2007.

    Pas moins de 45 millions nouveaux demandeurs se présentent annuellement sur le marché mondial du travail. En vue d’absorber cette masse, l’Organisation internationale du travail (OIT) a fixé pour objectif la création de 300 millions de nouveaux emplois d’ici 2015.

    Les travailleurs précaires dépassaient quant à eux le chiffre de 1,5 milliard de personnes en 2009, soit davantage que le total de la main d’œuvre mondiale.

    L’Algérie, à contre-courant

    Dans cette situation de marasme international, l’Algérie semble faire exception. Tayeb Louh a ainsi affirmé que la population active était passée de 8,2 millions en 2005 à 9,5 millions en 2009.

    Cette progression de plus de 15% a permis, selon lui, de faire baisser le taux de chômage de 30% en 1999 à 10,2% en 2009.

    Cette prouesse devrait se poursuivre, selon le ministre, par l’application d’un plan d’action pour la promotion de l’emploi doté de 286 mds DZD soit 2,9 mds € qui permettra la création de trois millions d’emplois au cours du plan quinquennal 2010-2014.

    Le gouvernement table sur une création annuelle de 40 000 micro-entreprises qui génèreront quelques 100 000 emplois par an auxquels devraient s’ajouter 300 000 insertions par an durant la même période.
    Nouvelles formes de gestion du marché de l’emploi

    Le même plan prévoit de poursuivre la modernisation et le renforcement du réseau de l’Agence nationale de l’emploi (Anem).

    Les outils de gestion de cet organisme ont déjà été modernisés alors que son réseau d’agences locales devrait être densifié pour atteindre les 240 unités en 2014.

    Parallèlement, le ministre a révélé qu’une dizaine d’organismes privés de création d’emplois étaient opérationnels depuis une année au niveau de tout le territoire national.

    Absence de statistiques officielles crédibles

    Dans un entretien paru le 4 octobre 2010 dans le supplément économique hebdomadaire du quotidien El Watan, le sociologue Mohamed Saïb Musette, spécialiste de la migration internationale, du travail et de la jeunesse vient quelque peu réfréner l’optimisme officiel en matière d’emploi.

    Il déclare que « le marché du travail en Algérie reste, pour des pans entiers, dans l’opacité totale. »

    Quant à l’analyse de l’emploi par secteurs, elle « reste encore dans l’ombre ».

    Nombreux sont les économistes, sociologues, chercheurs, entrepreneurs, syndicalistes, responsables politiques et autres journalistes à se lamenter du manque de statistiques crédibles.

    La création, au printemps dernier, d’un ministère chargé des statistiques permettra-t-elle de dépasser ces carences ? Tous l’espèrent.

    Les statistiques du secteur privé ne sont pas toujours fiables

    Commentant les résultats de l’étude de Teamconsulting International, un bureau conseil privé basé à Alger, Mohamed Saïb Musette note que le taux moyen national de 17% [avancé par Teamconsulting] contredit le chiffre officiel de 10,2%.

    Mais il conteste les résultats du même bureau conseil annonçant 78% de contrats à durée indéterminée (CDI), 19% de contrats à durée déterminée (CDD), 2% de freelance et 2% de non déclarés.

    Il s’exclame, à propos de ces données : « A l’examen de ces premiers résultats, on aurait eu une mutation profonde du marché du travail en 2010. C’est exactement le contraire des tendances observées par les sondages de l’ONS et les études produites ces dix dernières en Algérie. Le salariat permanent aurait accusé une hausse extraordinaire en une année seulement !
    Il est vrai que tout peut basculer rapidement en Algérie, mais le changement des tendances lourdes nécessite plusieurs années. Le salariat permanent est moins de 30% en Algérie. »

    Mardi 5 Octobre 2010

    Amal Belkessam, à ALGER
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