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Imams et rabbins vers un langage commun

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  • Imams et rabbins vers un langage commun

    La seconde édition du Congrès mondial des imams et rabbins, à Séville, met en lumière la difficulté de s'entendre, malgré les bonnes volontés, surtout quand s'invite la question politique

    Le défi, ambitieux, était lancé dès l’inauguration du 2e Congrès mondial des imams et rabbins pour la paix : « Le premier congrès de Bruxelles a prouvé que l’impossible était possible ; faisons de cette seconde rencontre le printemps de la paix », assurait Alain Michel, fondateur et directeur de la fondation Hommes de Parole, à l’origine de l’initiative.

    Rapidement, les critiques internes et externes sont lancées. Contrairement au premier congrès où « les arrière-pensées étaient mises en réserve », « aujourd’hui, on va rapidement au-delà et l’ambiance peut être électrique mais c’est bien, cela remet les choses au point », estime Hafid Ouardiri, porte-parole de la mosquée de Genève.

    La première matinée, hier, consacrée à « Famille et modernité », a permis de laisser éclater les problèmes et les divergences de fond entre musulmans et juifs mais aussi à l’intérieur de chaque communauté.

    C’est Soheib Bencheikh, ancien mufti de Marseille et directeur de l’Institut supérieur des sciences islamiques, qui a brisé la glace en affirmant qu’il lui paraissait difficile de ne pas parler des textes et de leur interprétation. « Les juifs et les musulmans sont là pour traiter les problèmes, et à quoi bon avoir la spiritualité, si le sens des réalités n’est pas là ? Je veux qu’on lève les tabous. »
    "On doit parler des choses qui font mal"

    Marc Raphaël Guedj, ancien grand rabbin de Genève et président de la fondation interreligieuse Racine et Source, approuve : « Il a eu raison sur le fait que l’on doit parler des choses qui font mal. Dire que le Coran n’est qu’un long fleuve tranquille de paix, c’est faux, et dire que dans la Bible et le Talmud aucun texte n’exclut l’autre, c’est faux aussi. Le risque du dialogue interreligieux, c’est de défendre les siens : chacun forcément vient avec ses intérêts et il faut en être conscient, mais on doit accepter la déstabilisation. »

    Français et Israélien, ancien rabbin à Brighton (Grande-Bretagne) et membre du comité exécutif du Centre européen juif d’information, David Meyer estime que le dialogue entre religions commence d’abord par le dialogue intra religieux : « Il faut que les religieux retrouvent le courage de dire ce qu’ils pensent aux leurs. Personnellement, je fais venir l’imam de ma ville dans ma synagogue, et les miens me font la tête pendant un moment… Tout cela demande du courage. »

    La deuxième controverse, surgie lundi matin, a finalement fait entrer de plain-pied la politique dans ce congrès qui ne voulait pourtant pas s’en mêler. Abordant l’atelier de travail sur la famille, l’un des Palestiniens présents s’est demandé « comment on pouvait parler de famille normale, de conditions de vie normale » dans la situation actuelle des Territoires palestiniens. Plusieurs rabbins ont réagi lors de cette séance plénière, affirmant qu’ils n’étaient pas là pour parler de politique mais de dialogue interreligieux.
    "On a libéré la parole"

    « Les rabbins ont peur qu’on mette en accusation Israël », souligne le prêtre lyonnais Christian Delorme. « C’est faire violence aux Palestiniens que de leur demander de ne pas dire leur souffrance, je les comprends », a estimé Marc Raphaël Guedj.

    Un imam de Gaza, Imad Al Falouji, responsable du Centre Adam pour le dialogue des civilisations et ancien ministre, souhaite que les Palestiniens parlent de leurs problèmes ; mais, ajoute-t-il, « les juifs doivent aussi en parler ; il faut être conscient des sentiments de l’autre, je peux souffrir pour autrui s’il souffre aussi pour moi ». Logiquement, les Palestiniens – dont la délégation était plus importante qu’il y a un an – ne pouvaient dissocier leur situation actuelle de ce Congrès. « Ils sont venus ici sans poser de conditions, mais ils étaient amers la première journée, parce qu’ils avaient l’impression qu’on les avait laissés devant la porte. J’ai demandé à un rabbin d’ouvrir un atelier pour introduire justement les questions politiques sur les Territoires occupés, et il a accepté. Maintenant la porte est entrouverte, et je pense qu’on a libéré la parole », assure Hafid Ouardiri.

    La fine ligne d’équilibre entre religion et politique est pourtant possible, selon des participants comme David Meyer : « Je pense qu’on peut parler politique de façon religieuse. Par exemple, sur le mur : est-ce que religieusement, on peut accepter de séparer des voisins de telle manière ? » Pour le rabbin Guedj, il ne faut pas se voiler la face : « Le religieux est aussi une source de cristallisation identitaire, et il faut lever cet obstacle pour débloquer le conflit politique. »
    "Il y a une chaleur humaine"

    Finalement, si les controverses s’étalent lors des réunions, les liens se tissent aussi en dehors, lors des pauses et dans les couloirs et lors des soirées, notamment lundi soir, dans une touchante soirée informelle soufie. « Je suis fasciné par les gens qui se retrouvent ici après Bruxelles, où ils se regardaient plus qu’autre chose. Il y a une chaleur humaine, ils sont contents de se retrouver… Mais il faut aussi faire attention à ce que ce type de rencontres ne s’essouffle pas », commente Christian Delorme.

    Bref, il faut veiller, disent maintenant les participants, à ce que ces liens tissés pendant trois jours trouvent leur prolongement entre les congrès. Le rabbin David Meyer, réaliste, résume assez bien l’un des enjeux : « Quand je vais revenir chez moi, les gens de ma communauté vont me dire que je me suis fait avoir. Je leur dirai : Oui, peut-être, mais peut-être que… » Conclusion des débats demain soir. On saura si ce dialogue s’est réellement installé.



    Cent cinquante imams et rabbins du monde entier

    Près de 150 imams et rabbins, entourés d’experts venus du monde entier, sont réunis du 19 au 22 mars à Séville. La méthode choisie, parfois surprenante dans la forme (ils travaillent ces mardi et mercredi en ateliers), organisée par un consultant américain et dite « open space », est de leur laisser l’entière responsabilité des thèmes à traiter. L’objectif est d’élaborer ce mercredi soir un plan d’action, en particulier dans le domaine de l’éducation. Ces propositions de travail en commun devraient être suivies par le lancement d’un Observatoire international interreligieux.
    Donnez, et vous recevrez : une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans votre tablier ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous.

  • #2
    Imams et rabbins font congrès commun

    Organisée par une fondation suisse, cette rencontre s'est terminée hier à Séville.
    par François MUSSEAU
    LIBERATION: jeudi 23 mars 2006

    Séville envoyé spécial



    Longue tunique et turban noir, Mustafa al-Qazwini, imam d'une grosse communauté chiite de Los Angeles, lance, convivial, au grand rabbin ashkénaze d'Israël, Yona Metzger : «Dans le fond, nos deux religions sont très proches. Savez-vous que Moïse est cité au moins 150 fois dans le Coran ?» Dans un grand hôtel de la banlieue de Séville, plus de 150 imams et rabbins se sont réunis pendant deux jours, sur l'invitation de la fondation suisse Homme de parole. Le premier congrès de ce type avait eu lieu à Bruxelles, en janvier 2005. «C'était très tendu et très froid, se souvient l'universitaire marocain Rachid Benmokhtar. Cette fois-ci, c'est plus chaleureux et moins langue de bois. Reste à voir ce qu'il va en sortir.»

    C'est trop tôt pour en juger. Mais d'ores et déjà les organisateurs voient des progrès sensibles. Côté juif, la mobilisation a été très importante, y compris celle de leaders ultraorthodoxes, créant un déséquilibre avec le niveau de la représentation musulmane : «On a fait venir de nombreux imams de Palestine (dont Imad al-Falouji, de Gaza) et de pays occidentaux, et on a l'appui de la Jordanie. Mais il demeure une ligne rouge», admet Cyril Dion, un organisateur. Un imam admet : «Il manque le Hamas et les Frères musulmans, antijuifs primaires ; je connais aussi des imams syriens, libanais ou iraniens qui voulaient venir, mais qui se seraient alors mis en danger de mort.» Barbe blanche qu'il lisse sans arrêt, le rabbin Menachem Froman, ex-intime de Yasser Arafat et du cheikh Yacine, va plus loin : «Je connais bien les gens du Hamas, cela fait trente que j'essaie de les comprendre. La seule façon d'établir des ponts entre les deux camps passe par les initiatives et le dialogue entre les leaders religieux. Les accords d'Oslo avaient été faits sans eux, cela ne pouvait pas fonctionner.»

    «Vu de loin, j'imagine que ce congrès suscite le scepticisme. Mais, si les contacts sont sincères et durables, on aurait tort d'en minimiser la portée», affirme l'Irakien Mustafa al-Qazwini, qui dit s'être lié d'amitié avec deux rabbins de Californie. Tous n'en ont pas fait autant et, malgré les poignées de mains, beaucoup sont restés sur leur quant-à-soi.

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    • #3
      mAIS A CE QUE JE SACHE, IL N Y A JAMAIS EU DE PROBLEME SUR LES DEUX RELIGIONS ET CE DEPUIS 14 SIECLES, ALORS POURQUOI CREER UNE TEL DESINFORMATION MAINTENANT.
      lE VRAI PROBLEME EST D ODRE POLITIQUE ET SIONISTE SUR LA TERRE DE PALESTINE.

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