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« Si je retourne au Maroc, je suis morte »

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  • « Si je retourne au Maroc, je suis morte »

    jeudi 07.10.2010, 14:00 M'Barka Boum (à droite) menacée d'expulsion avec ses deux enfants : Abdul-Wahad et Amina.


    M'Barka Boum, une Liévinoise de 46 ans, est aujourd'hui assignée en résidence. Menacée d'expusion du territoire français, cette mère de deux enfants réclame depuis 10 ans un titre de séjour. On lui a toujours refusé
    Ils étaient plus de cent personnes vendredi 30 septembre à investir l'école primaire Paul-Bert pour soutenir M'Barka Boum, une habitante de Liévin de 46 ans d'origine marocaine, menacée d'expulsion du territoire français.

    Des Liévinois se sont massivement mobilisés pour venir soutenir la famille Boum qui vit dans la peur et la crainte d'un retour au Maroc.

    C'est en 1986 que la jeune adolescente arrive à Liévin. Avec ses parents, ils font partie de la vague d'immigration venue du nord de l'Afrique pour apporter son aide aux Français pour l'extraction du charbon dans la mine. M 'Barka Boum détient alors un titre de séjour valable jusque 1996. Mais alors qu'elle éduque ses onze frères et soeurs dans sa maison des Marichelles, M'Barka Boum est renvoyée au Maroc pour se marier. Nous sommes alors en 1986. Là-bas, dans son pays natal, M 'Barka se marie contre son gré. Elle aura cinq enfants, dont un d'entre eux est aujourd'hui décédé. Rapidement, les tensions dans le couple s'intensifient. Jusqu'au jour où le mari met M 'Barka à la porte, la privant ainsi de ses quatre enfants. La jeune femme de 22 ans se retrouve alors seule au Maroc. Sans parents, sans famille, sans argent...
    Devant la détresse de leur fille, les parents de la famille Boum ramènent leur fille en France en 2001. « Mais comme le veut la loi, le titre de séjour est annulé si on retourne dans son pays natal pour quelques années », explique Zina Alem, qui a conseillé durant de nombreuses années des ressortissants étrangers.

    M'Barka laisse alors derrière elle ses enfants, restés au pays avec leur père. Un père qui refuse catégoriquement de les laisser à leur maman. De retour dans le Pas-de-Calais, la jeune Marocaine multiplie les demandes de titres de séjour. « Mais ils me l'ont toujours refusé, regrette-t-elle. Ils m'ont dit que je n'étais pas assez intégrée, que je parlais mal le français, que je ne savais pas écrire. Mais je n'y peux rien moi. » Dans la culture maghrébine, l'aînée des enfants prend souvent en charge l'éducation de ses frères et soeurs. C'est pourquoi M'Barka n'a jamais été scolarisée. « Néanmoins, elle vient toujours aux ateliers d'apprentissage de la langue, note Camille Deblock, animatrice à l'atelier de l'apprentissage des langues. C'est une élève assidue qui progresse très vite d'ailleurs. »

    Un recommandé disparu dans la nature...

    Mais, malgré sa volonté de s'intégrer, ses demandes sont rejetées par le tribunal administratif en 2003 puis par la Cour administrative d'appel en 2005. Pourtant, tous ses frères et soeurs ont bien la nationalité française...
    La seule bonne nouvelle durant ces années viendra du Maroc. Les parents de M' Barka réussissent en effet à accueillir deux de leurs petits enfants, Abdel-Wahad et Amina. Depuis leur arrivée en France en 2003, les enfants de M'Barka se sont parfaitement intégrés à la culture européenne. Abdul-Wahad est aujourd'hui un élève du collège Curie de Liévin. Tandis qu'Amina est scolarisée à l'école primaire Pierre-Brossolette. Leurs professeurs n'en disent que du bien d'ailleurs. Mais sans titre de séjour, les jours sont durs pour M'Barka qui ne peut bénéficier ni du RSA ni des allocations familiales.

    Au mois d'avril 2010, la préfecture du Pas-de-Calais aurait, selon elle, envoyé une obligation de quitter le territoire français (OQTF) pour situation irrégulière. Problème, la famille Boum assure ne jamais l'avoir reçue. C'est lors d'une visite au commissariat de Liévin que la police informe Mme Boum de la procédure administrative qui la vise, avant de lui confisquer son passeport. « Depuis, Mme Boum est assignée à résidence, elle ne doit pas quitter le territoire Liévinois et doit pointer tous les jours au commissariat. Moralement, c'est très dur », regrette Zina Alem, une habitante des Marichelles venue lui apporter son soutien. Et chaque jour, M'Barka peut être emmenée directement à la frontière par les autorités françaises.
    Chaque jour, M' Barka et ses enfants ont peur de vivre leurs derniers instants en compagnie de leur famille et de leurs amis.


    Mobilisation
    le 18 octobre

    Vendredi 1er octobre, lors du rassemblement à l'école Paul-Bert, la résistance s'organise. « Le bouche à oreille a fonctionné compte tenu de l'urgence de la situation, explique M'Barka. Tout le monde est venu nous soutenir, et pas uniquement la communauté maghrébine. » M'Barka reçoit également le soutien de l'association Réseau Éducation Sans Frontière (RESF). David Boutin et Hubert Sauvage, représentants de l'association, s'occupent de la diffusion de pétitions et organisent le comité de soutien. « Ce serait intéressant de diffuser des pétitions sur le marché pour sensibiliser la population liévinoise. Nous allons aussi mettre en ligne une pétition électronique sur le site de l'association pour étendre le soutien au niveau national et la soumettre au préfet du Pas-de-Calais », indique David Boutin. Les professeurs des enfants de M'Barka sont aussi prêts à attester de l'intégration des jeunes qui n'ont jamais manqué l'école. « Nous avons une piste pour gagner du temps. On va interroger la préfecture qui sera certainement silencieuse concernant l'OQTF. Elle devra refaire un acte administratif que nous tenterons d'attaquer au tribunal. La mesure étant suspensive, nous devrions gagner plusieurs mois. Juridiquement, aucune action ne peut être prise à l'encontre Mme Boum », rassure Fabrice Lebrun, juriste pour le MRAP. Pourtant, du côté de la préfecture, on dit bien le contraire (voir encadré ci dessous). De son côté, David Boutin du RESF rassure la famille : « Nous ne vous laisserons pas tomber. La plupart des affaires que nous avons eues dans les mains se sont bien terminées », précise-t-il. Une déclaration qui rassure M'Barka Boum qui ne veut absolument pas rentrer au Maroc par peur de représailles du mari. « Si j'y retourne, je suis morte, assure-t-elle. Mes enfants ont peur. Et moi aussi, je vous assure. »
    Tout le monde s'est d'ores et déjà donné rendez-vous le 18 octobre pour une nouvelle réunion du comité de soutien.

    Adrien JUSTINE et Jonathan CARRIDROIT

  • #2
    La plupart des affaires que nous avons eues dans les mains se sont bien terminées », précise-t-il. Une déclaration qui rassure M'Barka Boum qui ne veut absolument pas rentrer au Maroc par peur de représailles du mari. « Si j'y retourne, je suis morte, assure-t-elle. Mes enfants ont peur. Et moi aussi, je vous assure.

    QUE DIEU LUI VIENNENT EN AIDE ,ET DIRE QUE CERTAIN NOUS DÉCRIVENT LE MAROC COMME UN PAYS DE DROIT .. FOUTAISE TOUT çA

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