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Simulation de la gestion sanitaire d’une contamination chimique

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  • Simulation de la gestion sanitaire d’une contamination chimique

    Depuis le 3 octobre dernier, s’est ouverte, à l’Ecole de la Protection civile d’Aïn Defla, une formation ayant pour objectif de préparer les médecins de ce corps à intervenir le plus efficacement possible en Algérie en cas de contamination chimique à grande échelle, où y aurait de nombreuses victimes.

    La durée de la formation pour un groupe de 15 médecins est de 7 journées à plein temps. C’est une équipe de médecins militaires français, dont un colonel, affectée à l’une des trois unités nationales françaises spécialisées dans la gestion de ce type d’intervention, relevant du département de la sécurité civile, celle de Nogent-le- Trou, qui anime, aux côtés de leurs collègues algériens, cette formation, sous la direction du colonel Hassani Ahmed, directeur de wilaya de la Protection civile.

    A la fin de chaque période théorique, il est prévu une application pratique pour permettre aux formés, en suivant une progression qui a fait ses preuves, une gestion rapide mais sans précipitation, efficace, d’un sinistre par contamination qui pourrait être causée par un produit chimique à haute toxicité.

    C’est pourquoi jeudi, non loin du centre équestre, on a assisté à la simulation d’une collision entre un véhicule de transport collectif, avec à son bord 15 passagers, et un camion dont la cargaison serait une charge importante de chlore concentré, un produit qui, concentré puis dilué, sert à la fabrication de divers produits, dont le plus connu est l’eau de Javel. L’acide à forte concentration est très corrosif et peut causer de graves brûlures, qui pourraient être mortelles, à la peau, mais aussi aux tissus pulmonaires s’il venait à être inhalé.

    Des pompiers ont joué le rôle des passagers blessés éparpillés autour du lieu de l’accident. L’intervention menée sous la conduite de l’officier français s’est déroulée méthodiquement en plusieurs phases. D’abord, l’arrivée sur les lieux de la première équipe. Les hommes revêtus de tenues spéciales étanches, après avoir installé le balisage du site, se sont attelés à faire un premier constat d’évaluation de l’état de santé des victimes et de communiquer le résultat au PC, en désignant les priorités d’intervention, le nombre et la gravité des cas.

    C’est sur la base de ce constat qu’il a été fait appel à des renforts qui se sont déployés avec les équipes de protection spécialisées et qui se sont mis à pied d’œuvre pour prodiguer les soins possibles sur place et évacuer les blessés vers des centres de soins spécifiques qui seraient, eux aussi, alertés.

    Pour les instructeurs, le temps d’intervention dans cette phase de simulation n’a pas été considéré comme important car, disent-ils, il faut d’abord initier les intervenants à la méthode, développer les réflexes en fonction du type d’intervention et du produit toxique et de son caractère de toxicité, et, ajoute-t-on, une fois cela acquis progressivement, seront introduits les autres paramètres, dont le timing.

    Durant cette session, 45 médecins sur les 250 que compte la Protection civile à l’échelle nationale seront formés. C’est dire l’ampleur de la tâche à accomplir. Cependant, pour vulgariser dans l’ensemble cet apprentissage, il incombera aux premiers formés de répercuter au niveau de leurs unités respectives ces enseignements en procédant à des regroupements de formation locaux. Par ailleurs, on suggère qu’il serait bon de délocaliser ces sessions de formation dans les différentes régions, en partant du principe qu’il est plus aisé et plus économique de déplacer une petite équipe d’instructeurs qu’un grand nombre de médecins vers un seul lieu de formation.

    Cette coopération avec la sécurité civile française s’inscrit dans le cadre des accords bilatéraux Euremed, nous explique-t-on. Dans ce chapitre, figure la gestion des catastrophes, nucléaires, radiologiques biologiques ou chimiques qu’on regroupe sous le sigle NRBC.

    Le nucléaire ne signifie pas spécialement les armes à destruction massive mais fait référence à un accident qui pourrait survenir dans le réacteur nucléaire d’une centrale électrique dont, pourquoi pas, l’Algérie pourrait se doter un jour.

    Pour ce qui est des risques d’accidents radiologiques, ils sont possibles principalement dans les unités de soins qui poussent un peu partout dans le pays. Les risques potentiels d’atteintes biologiques sont possibles aussi lors de manipulation en laboratoire ou en usine pharmaceutique.

    Bien sûr, s’agissant des NRBC, on pense aussi à l’attentat terroriste, le risque zéro étant exclu. Il est certain qu’avec le développement des différents secteurs d’activités économiques, ces accidents relèvent du domaine du possible, alors autant préparer les hommes qui auront à gérer de tels sinistres.

    Bien sûr, indique-ton, la Protection civile n’aura pas à gérer seule ce genre de risque s’il vient à surgir, d’autres secteurs aussi auront à intervenir et ils doivent être associés à des formations qui visent le même objectif, à savoir la sécurité civile.

    Par Le Soir
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