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Procès des quatre chrétiens à Larbaâ Nath Irathen

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  • Procès des quatre chrétiens à Larbaâ Nath Irathen

    Après la relaxe prononcé le 05 octobre dernier par le tribunal correctionnel de Aïn El Hammam en faveur des deux "non-jeûneurs", la Kabylie sera, encore une fois, sous les feux de la rampe à l’occasion du déroulement du procès des quatre jeunes chrétiens accusés de "pratique et création illicite de lieu de culte". Prévu initialement pour le 08 Août, puis le 26 septembre dernier, le procès a finalement été reporté pour aujourd’hui, à la demande de la défense des quatre prévenus. Le motif de la demande a été, rappelle-t-on, l’absence de l’un des avocats du collectif constitué pour la défense des accusés.

    L’affaire avait éclaté lorsqu’un groupe de citoyens du village Ath Atteli, dans la commune de Larbaâ N’Ath Irathen, sont montés au créneau pour dénoncer l’implantation d’un lieu de culte au cœur même de leur quartier.

    Les autorités locales ont été saisies à cet effet à travers une pétition signée par des citoyens.

    A partir de là, la machine judiciaire a été mise en branle, quatre jeunes issus de la région dont le propriétaire de l’habitation, transformée en lieu de culte, sont poursuivis pour pratique et création illicite d’un lieu de culte. Le vingt six septembre dernier, il avait du beau monde devant le tribunal correctionnel à l’occasion du procès qui devait avoir lieu ce jour là.

    Plusieurs organisations de la société civile ont tenu à marquer leurs présences pour soutenir les quatre accusés. On citera notamment le Congrès mondial amazigh, Ligue algérienne des droits de l’homme (LADDH), le collectif SOS liberté, des partis et autres mouvements politiques à l’image du MDS et du MAK. Tous étaient unanimes à dénoncer "les atteintes à la liberté de culte et de conscience garanties par la constitution algérienne".

    Un sit-in est également prévu pour cette matinée devant le tribunal de Larbaâ N’Ath Irathen. L’un des quatre prévenus déclarera à la Dépêche de Kabylie, à la veille de la tenue du procès que la pétition n’avait pas eu l’écho escompté par ses initiateurs auprès de la population "La genèse de l’affaire remonte à la période où j’avais loué ma maison pour la communauté chrétienne de la région, dont je fais partie, pour en faire une église. Dès lors, un groupe a lancé une pétition contre nous. Fort heureusement leur démarche n’a récolté que 25 signatures, issues toutes d’une même famille. Pour bien expliquer cela, je dois dire que notre village compte pas moins de 6 000 âmes. Ce groupe a même été chez le P/APC pour nous dissuader d’accomplir nos rites religieux dans l’enceinte de cette maison. Le maire m’a convoqué en me demandant de mettre fin à cela. Ma réplique était responsable, car j’ai demandé au premier magistrat de la commune de saisir l’Eglise protestante d’Algérie, à laquelle nous sommes affiliés, pour avoir des explications. Quelques temps après, la police me convoque avec mes trois autres amis. Dans les locaux de ce service de sécurité, on nous a parlé d’une commission de cultes" dira l’un des prévenus.

    De son coté, un membre du collectif de la défense dira à la sortie de la salle d’audience du tribunal correctionnel de Larbaâ N’Ath Irathen à propos du report du procès pour aujourd’hui "L’affaire est ajournée à notre demande afin de consulter le dossier de la défense. L’accusation portée par la justice reste une atteinte à la liberté individuelle de ces personnes.

    Dans ce sens, la loi se trouve en contradiction avec elle-même. D’une part, l’État algérien signe une convention, une charte internationale, relative à la liberté de culte. D’autre part, on interdit la pratique d’une religion autre, en se référant à l’article 144 bis, du code pénal, pour atteinte au précepte de l’Islam".

    Après, donc, le procès des deux non-jeûneurs de Aïn El Hammam, l’opinion publique espère une issue positive au procès des quatre jeunes de Larbaâ N’Ath Irathen mais aussi des non jeûneurs d’Ighzer Amokrane.

    La population espère ainsi clore le chapitre du "déni religieux" pour se consacrer à la vie quotidienne et ses nombreux maux qui la granguène. Le tourbillon dont a été pris certaines localités de la Kabylie dans des affaires de jeûne ou de pratique de culte illicite a donné lieu à une terrible pression "psychologique" au sein de la population du fait de l’hyper médiatisation de ces affaires. La population est, de ce fait, lassée, de subir, à chaque fois, des événements qui bouleversent le calme dans ses régions et qui empêchent surtout les citoyens d’aborder l’avenir sous de bons auspices, dans un climat de sérénité. Les citoyens de Kabylie, veulent clore le chapitre de la "guerre des religions" pour passer à autre chose, il serait, on ne le dira jamais assez, vraiment temps!

    Par la Dépêche de Kabylie
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