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Une stèle à la mémoire d’Ali La Pointe

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  • Une stèle à la mémoire d’Ali La Pointe

    Elle est érigée sur l’esplanade qu’on appelle ici «La Pointe des blagueurs», une esplanade qui offre une vue imprenable sur la vallée du Chellif, avec en contrebas les quartiers des Annassers (Les sources), Aïn Berkouk (Fontaine des prunes), Zougala et plus bas encore la plaine où s’étend Khemis-Miliana, à quelques kilomètres à peine à vol d’oiseau.

    Par cette stèle, Miliana rend hommage à l’enfant des Annassers où Ali Amar voit le jour le 14 mai 1930, l’année où la puissance coloniale fêtait en grande pompe le centenaire de la colonisation.

    Le pouvoir colonial s’était forgé la conviction que l’Algérie était devenue partie intégrante de la France à jamais, une conviction qui allait être ébranlée 24 ans plus tard, le 1er Novembre 1954, pour devenir une désillusion historique en 1962, grâce au combat de tout un peuple qui a donné 1 million et demi de martyrs dans la guerre qui lui a été menée pour le spolier de son histoire, de sa liberté, de son territoire et de ses richesses. Ali Amar, dit Ali La Pointe par référence à la Pointe des blagueurs où l’enfant de Miliana participait à des parties de foot interminables avec ses camarades de quartier, Ali La Pointe aussi parce qu’en quittant Miliana pour Alger, il s’installe à la Pointe Pescade, Raïs Hamidou actuellement. Ali, enfant, était connu comme turbulent et vite taxé de «rebelle» il est placé en maison de redressement et emprisonné.

    A sa sortie, il quitte Miliana pour la capitale, où il survit dans les quartiers en faisant de petits boulots. La vie qu’il mène, sa dureté, n’ont fait que l’aguerrir, pour en faire un jeune homme qui prend conscience des injustices dont la majorité des Algériens sont victimes. Très vite il est connu de tous, et surtout dans les milieux nationalistes, pour son caractère trempé, son courage et ses convictions politiques. Il adhère à un groupe de fida’a, des combattants prêts au sacrifice de leur vie pour le triomphe de la Révolution. Il participe à de nombreux attentats dans la capitale, attaquant avec témérité commissariats et casernes. Il sème la terreur au sein de la police coloniale et de la soldatesque du sinistre colonel Marcel Bigeard notamment.

    Son combat prit fin le 8 octobre 1957, il tombe au champ d’honneur dans une maison de La Casbah, la maison où il avait établi son refuge qui a été dynamitée par les Paras. Dans cette opération des commandos parachutistes, il meurt en compagnie de Hassiba Ben Bouali, Mahmoud Bouhamidi et «Petit» Omar.

    La stèle a été inaugurée vendredi dernier, au milieu de la matinée, en présence des autorités civiles et militaires et de nombreux citoyens. Une gerbe de fleurs a été déposée au pied de la stèle et l’imam a récité la Fatiha.

    La même cérémonie a eu lieu juste à côté de la stèle cette fois pour se rappeler de la mort au champ d’honneur de 12 moudjahidine, commandés par «Si Abdelaziz», tombés le 13 octobre 1957 dans un refuge en contrebas de l’hôpital Farès-Yahia de Miliana, au lieudit Guergour sous les balles des parachutistes, l’opération ayant été dirigée par le Colonel Bigeard en personne qui avait fait le déplacement à partir de ses quartiers d'Alger. Pour donner plus de gloire à sa triste besogne, dans l'intention de terroriser la population, les corps des 12 martyrs criblés de balles ont été exposés au regard de tous durant toute la journée du lendemain, autour du jet d’eau de la vasque, au centre de la ville, face au jardin public. Cette fanfaronnade du sinistre colonel n’avait fait que renforcer la détermination des Algériens à poursuivre la lutte pour le recouvrement de l’indépendance.

    Par Le Soir
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