L'ambiance est détendue à l'école Smara à Rabat où des élèves suivent pour la première fois un cours de langue amazighe, dans le cadre d'un projet initié en 2003 de généralisation de l'enseignement du berbère au Maroc mais qui souffre de la persistance de certains préjugés.
“Ce cours suscite une grande curiosité parmi les élèves notamment à cause de certaines lettres de l'alphabet tifinagh (ndlr: adopté en 2003 comme alphabet d'enseignement) qui ressemblent à des dessins”, déclare Fatima Ibrahimi, enseignante dans cette école du quartier populaire Yacoub El Mansour.
8,4 millions
Selon le recensement de 2004, 8,4 millions de Marocains utilisent l'un des trois principaux parlers berbères. Ce chiffre est toutefois contesté par de nombreuses personnalités au sein de la communauté amazighe qui l'estiment “trop bas”.
La langue amazighe a été introduite dans les écoles marocaines en 2004 après plusieurs discours du roi Mohammed VI qui a mis en place en 2003 l'Institut royal de la culture amazighe (Ircam).
“Parmi les missions de l'Ircam, l'unification des trois parlers berbères au Maroc (ndlr: le tarifit, le tamazight et le tachelhit) et la standardisation de son enseignement par le biais de l'alphabet tifinagh”, indique Meryem Demnati, chercheuse à l'Ircam chargée des manuels scolaires.
Quand les préjugés ont la peau dure
La généralisation de l'enseignement du berbère au Maroc a été donc initiée dès 2003 mais les objectifs fixés pour 2010 “n'ont toutefois pas tous été atteints” en raison de la persistance de certains préjugés, constatent, amers, les chercheurs.
“Sept ans après son lancement par le Roi, l'enseignement du berbère est toujours absent des collèges et des lycées et sa généralisation, prévue pour 2010, ne concerne que 14% des élèves du primaire.”
Meryem Demnati, chercheuse à l'Ircam chargée des manuels scolaires.
“Pour des raisons idéologiques, certains directeurs d'écoles, inspecteurs d'académies ou enseignants ne sont pas très motivés pour le projet de généralisation de l'enseignement du berbère”, affirme Ahmed Assid, chercheur à l'Ircam et membre de son Conseil d'administration. “On peut dire qu'il y a un manque de volonté politique du gouvernement à ce niveau”, selon M. Assid.
“C'est une question de mentalités. Une langue comme le berbère leur paraît moins importante que le français par exemple, ou l'arabe. Il faut du temps pour dépasser ces préjugés”, dit-il, expliquant que le berbère est souvent considéré comme une langue rurale parlée par les montagnards et pas directement utile dans la vie professionnelle.
AFP
Dernière mise à jour : 10.10.2010 à 09:36
“Ce cours suscite une grande curiosité parmi les élèves notamment à cause de certaines lettres de l'alphabet tifinagh (ndlr: adopté en 2003 comme alphabet d'enseignement) qui ressemblent à des dessins”, déclare Fatima Ibrahimi, enseignante dans cette école du quartier populaire Yacoub El Mansour.
8,4 millions
Selon le recensement de 2004, 8,4 millions de Marocains utilisent l'un des trois principaux parlers berbères. Ce chiffre est toutefois contesté par de nombreuses personnalités au sein de la communauté amazighe qui l'estiment “trop bas”.
La langue amazighe a été introduite dans les écoles marocaines en 2004 après plusieurs discours du roi Mohammed VI qui a mis en place en 2003 l'Institut royal de la culture amazighe (Ircam).
“Parmi les missions de l'Ircam, l'unification des trois parlers berbères au Maroc (ndlr: le tarifit, le tamazight et le tachelhit) et la standardisation de son enseignement par le biais de l'alphabet tifinagh”, indique Meryem Demnati, chercheuse à l'Ircam chargée des manuels scolaires.
Quand les préjugés ont la peau dure
La généralisation de l'enseignement du berbère au Maroc a été donc initiée dès 2003 mais les objectifs fixés pour 2010 “n'ont toutefois pas tous été atteints” en raison de la persistance de certains préjugés, constatent, amers, les chercheurs.
“Sept ans après son lancement par le Roi, l'enseignement du berbère est toujours absent des collèges et des lycées et sa généralisation, prévue pour 2010, ne concerne que 14% des élèves du primaire.”
Meryem Demnati, chercheuse à l'Ircam chargée des manuels scolaires.
“Pour des raisons idéologiques, certains directeurs d'écoles, inspecteurs d'académies ou enseignants ne sont pas très motivés pour le projet de généralisation de l'enseignement du berbère”, affirme Ahmed Assid, chercheur à l'Ircam et membre de son Conseil d'administration. “On peut dire qu'il y a un manque de volonté politique du gouvernement à ce niveau”, selon M. Assid.
“C'est une question de mentalités. Une langue comme le berbère leur paraît moins importante que le français par exemple, ou l'arabe. Il faut du temps pour dépasser ces préjugés”, dit-il, expliquant que le berbère est souvent considéré comme une langue rurale parlée par les montagnards et pas directement utile dans la vie professionnelle.
AFP
Dernière mise à jour : 10.10.2010 à 09:36
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