François Musseau
La crise économique a eu raison du premier ministre socialiste, qui a même perdu l’autorité sur son propre parti. Maigre consolation: il a évité de justesse des législatives anticipées
José Luis Zapatero serait-il devenu un «cadavre politique», comme le qualifie la presse conservatrice? Pour la première fois depuis son accession au pouvoir en 2004, le chef de gouvernement socialiste est en tout cas contesté de partout, y compris dans ses propres rangs. Son mentor Alonso Guerra, président de la Commission constitutionnelle, l’a qualifié la semaine dernière de «perdant», alors que – autre fait inédit – certains barons régionaux socialistes n’acceptent plus son leadership.
«Improvisation»
Pour aggraver le tableau, les derniers sondages reflètent la piètre opinion que les Espagnols ont de leur président: selon l’institut Metroscopia, 81% d’entre eux pensent qu’il «improvise», dont une bonne moitié de son électorat; et trois quarts de la population lui accordent «peu ou aucune crédibilité». Jamais José Luis Zapatero, 50 ans, n’avait ainsi touché le fond, avec une cote de popularité de 33% (contre 67% en 2004 quand il est devenu premier ministre). A l’image de son parti, le PSOE, crédité de seulement 28,5% d’intentions de vote (une chute de quatre points en un mois), face aux 43% attribuées à l’opposition conservatrice du Parti populaire, pourtant éclaboussée par un vaste scandale de corruption et emmenée par un chef de file impopulaire, le terne Mariano Rajoy.
Rien ne va plus pour celui dont le premier mandat flamboyant (2004-2008) en avait fait une référence du socialisme européen. La crise économique sur fond d’effondrement immobilier, la défiance des marchés financiers envers l’Espagne, un déficit public de 9% que Bruxelles l’oblige à ramener à 6% d’ici à la fin de l’année au prix de drastiques mesures d’austérité: les maux économiques pleuvent sur lui.
Mais les malheurs de José Luis Zapatero sont désormais aussi d’ordre politique. Il a perdu l’autorité sur son parti, qu’il dirigeait jusque-là d’une main de fer. Le déclic s’est produit début octobre, à Madrid, à l’occasion des primaires devant désigner le futur candidat socialiste aux législatives régionales de mai prochain. Le premier ministre s’était engagé personnellement en faveur de Trinidad Jimenez, membre de son clan rapproché, et son actuelle ministre de la Santé. Or, elle a été battue par un «rebelle», Tomas Gomez qui, ces derniers mois, met en doute la capacité de José Luis Zapatero de «sortir l’Espagne du marasme». Pour l’analyste Carlos E. Rodriguez, «cette défaite marque un tournant: le chef a été désavoué par une partie de ses troupes. Or, jusqu’ici, il était incontesté. Aujour d’hui, la rébellion est ouverte parmi les siens.»
La crise économique a eu raison du premier ministre socialiste, qui a même perdu l’autorité sur son propre parti. Maigre consolation: il a évité de justesse des législatives anticipées
José Luis Zapatero serait-il devenu un «cadavre politique», comme le qualifie la presse conservatrice? Pour la première fois depuis son accession au pouvoir en 2004, le chef de gouvernement socialiste est en tout cas contesté de partout, y compris dans ses propres rangs. Son mentor Alonso Guerra, président de la Commission constitutionnelle, l’a qualifié la semaine dernière de «perdant», alors que – autre fait inédit – certains barons régionaux socialistes n’acceptent plus son leadership.
«Improvisation»
Pour aggraver le tableau, les derniers sondages reflètent la piètre opinion que les Espagnols ont de leur président: selon l’institut Metroscopia, 81% d’entre eux pensent qu’il «improvise», dont une bonne moitié de son électorat; et trois quarts de la population lui accordent «peu ou aucune crédibilité». Jamais José Luis Zapatero, 50 ans, n’avait ainsi touché le fond, avec une cote de popularité de 33% (contre 67% en 2004 quand il est devenu premier ministre). A l’image de son parti, le PSOE, crédité de seulement 28,5% d’intentions de vote (une chute de quatre points en un mois), face aux 43% attribuées à l’opposition conservatrice du Parti populaire, pourtant éclaboussée par un vaste scandale de corruption et emmenée par un chef de file impopulaire, le terne Mariano Rajoy.
Rien ne va plus pour celui dont le premier mandat flamboyant (2004-2008) en avait fait une référence du socialisme européen. La crise économique sur fond d’effondrement immobilier, la défiance des marchés financiers envers l’Espagne, un déficit public de 9% que Bruxelles l’oblige à ramener à 6% d’ici à la fin de l’année au prix de drastiques mesures d’austérité: les maux économiques pleuvent sur lui.
Mais les malheurs de José Luis Zapatero sont désormais aussi d’ordre politique. Il a perdu l’autorité sur son parti, qu’il dirigeait jusque-là d’une main de fer. Le déclic s’est produit début octobre, à Madrid, à l’occasion des primaires devant désigner le futur candidat socialiste aux législatives régionales de mai prochain. Le premier ministre s’était engagé personnellement en faveur de Trinidad Jimenez, membre de son clan rapproché, et son actuelle ministre de la Santé. Or, elle a été battue par un «rebelle», Tomas Gomez qui, ces derniers mois, met en doute la capacité de José Luis Zapatero de «sortir l’Espagne du marasme». Pour l’analyste Carlos E. Rodriguez, «cette défaite marque un tournant: le chef a été désavoué par une partie de ses troupes. Or, jusqu’ici, il était incontesté. Aujour d’hui, la rébellion est ouverte parmi les siens.»
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