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L’extrême droite s’installe en Europe

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  • L’extrême droite s’installe en Europe

    Conséquence du populisme de la droite traditionnelle et des socialistes
    L’extrême droite s’installe en Europe


    Les mouvements populistes, xénophobes ou nationalistes connaissent un nouvel essor dans plusieurs pays européens. Si, à l’Est, ils sont fidèles à l'idéologie fasciste, à l’Ouest, ils prennent pour cible le multiculturalisme et l'islam en particulier. Vienne est passé à la peste brune.

    La droite raciste, xénophobe et populiste se porte de mieux en mieux en Europe. À l'Est, rien de très nouveau. En Hongrie, en Slovaquie, en Roumanie, des partis authentiquement profascistes sont toujours en forme. Dans la filiation des idéologies nationalistes des années 1930, ils prônent une identité nationale ethnico-religieuse, raniment de vieux contentieux territoriaux et la question des minorités hors frontières. En Hongrie, les législatives du 10 avril devraient consacrer la victoire du grand parti conservateur et nationaliste, le Fidesz, mais aussi confirmer la percée du Jobbik, antisémite, xénophobe, qui a obtenu trois députés européens.
    En Slovaquie, le Parti national slovaque (SNS), radicalement nationaliste, devrait se maintenir dans un gouvernement de coalition après les législatives du 12 juin. Il est déjà en campagne et ses actions sont violentes contre l’ouverture à l’Union européenne. En Serbie, les ultras bougent et s’opposent à l’ouverture à l’Union européenne ainsi qu’à toute forme de normalisation avec les communautés musulmanes de la région, lesquelles attendent que justice leur soit rendue pour les crimes contre l’humanité exercés à leur encontre par des Serbes enflammés par leur pureté ethnique.
    À l’Ouest, l'extrême droite prospère sous son vrai visage et ça marche pour elle. Boostée par les actions extrêmes de pouvoirs de la droite traditionnelle et même de sociaux-démocrates, la droite radicale s’est enhardie, au point d’accuser ces derniers de plagiat. La fille de Le Pen se raille de Sarkozy qui a repris à son propre compte le slogan identitaire fétiche du Front national : “La France aux Français de souches”.
    Les chefs de l’extrême droite sont fiers de l’adjectif “extrême” et ne s’embarrassent plus de ces lignes jaunes que les démocrates et la loi leur avaient imposées. La seule différence avec la droite traditionnelle est que l’extrême droite réfute la main tendue de celle-ci qu’elle dénonce comme déconnectée de la réalité, auto-reproduite et corrompues par le cosmopolitisme et la mondialisation.
    L’OMC et Bruxelles sont leurs bêtes noires. Par contre, ils partagent avec la droite au pouvoir la reconstitution d'une identité ethnique et la dénonciation de la société multiculturelle et, surtout, de l'islam. L’interdiction de la construction de minarets, approuvée par les électeurs suisses le 29 novembre 2009, a fait des émules auprès de l’ensemble des pays du continent européen.
    Contre toute attente et contre l'avis des principaux partis politiques, des responsables religieux et des milieux économiques, les Suisses ont voté à 57% pour l'interdiction de minarets dans leur pays.
    La question, soulevée par le parti populiste de droite, l'Union démocratique du centre (UDC), était soumise aux électeurs sous la forme d'un référendum, aboutissement d’une opération ayant recueilli plus que le seuil requis pour soumettre une question au vote des citoyens. Un vote xénophobe inspiré par la peur, les fantasmes et l'ignorance. L’UDC a fait croire aux Suisses que leur identité était mise en péril par l’islam ! Il s’est trouvé des sociologues pour expliquer que le racisme suisse serait le résultat “d'une fierté nationale blessée”, dans la remise en cause du secret bancaire, la faillite de Swissair et la manière “honteuse” avec laquelle Kadhafi a traité le pays dans l'affaire des otages suisses en Libye.
    L’UDC s’était éclatée dans la stigmatisation de l’islam, braquant sur la violence terroriste et l’image de la femme. Et la propagande n’est pas propre à la Suisse. Chaque pays européen a produit ses propres thèmes pour cibler les musulmans. En France, c'est la burqua, après le foulard.
    En Allemagne, les mosquées et les mariages forcés dans les communautés turques. En Grande-Bretagne, les débordements du multiculturalisme séculaire, avec la visibilité nouvelle des musulmans. Des caricatures au Danemark. L'homosexualité aux Pays-Bas… Et, pour tous, incivilités et violences des immigrés et de leurs enfants, qui rendent la vie impossible aux souchiens de culture judéo-chrétienne.
    En Europe, il y aurait, au bas mot, une vingtaine de million de musulmans. L’islam est la seconde religion en France et en Allemagne. Au sein de l’UE, aucun gouvernement n’a tenté de régler de manière satisfaisante la situation de la religion musulmane, qui fait pourtant partie intégrante du paysage européen. Pire, les gouvernements ont épousé les thèses des extrêmes droites.
    La xénophobie et la haine des immigrés ont offert un fonds de commerce électoral aux pouvoirs populistes qui prospèrent dans toute l'Europe. Refusant d'être assimilées au néofascisme, la nouvelle vague de la droite européenne, dont la France de Sarkozy est la caricature, prône l’ultralibéralisme (moins d'impôts, moins de règles, moins d'allocations sociales, moins de services publics) et un programme durement antimusulman au nom de la lutte contre le multiculturalisme.
    Port de la burqua prohibé sur pratiquement l’ensemble des capitales européennes, pas de foulards à l’école, guerre déclarée aux marchands de kébabs (!), pas de mosquées ni même pas de lieux de prière. Des municipalités européennes multiplient les mesures discriminatoires contre leurs résidents et mêmes concitoyens de culture musulmane. Quelques exemples de xénophobie.
    À Varallo Sesia, petite ville dans le nord-ouest de l’Italie, le maire, parlementaire de la Ligue du Nord, a infligé cet été des amendes de 500 euros aux nageuses musulmanes qui se baignent en burkini (maillot de bain intégral), tant dans les piscines que dans les rivières et les torrents. Une autre commune italienne dans la région de Trévise (Nord-Est) a fait fermer, la veille du Ramadhan, les bâtisses utilisées jusque-là comme mosquées…
    L’islamophobie s’affiche aujourd’hui sans contraintes, faisant sortir des bois les fascistes. L’organisation la plus achevée dans ce patchwork droitier est l’English Defence League, qui rassemble des Sikhs, des juifs et des homosexuels hostiles aux musulmans. Héraut à tous nouvelle vague d’extrémisme de droite en Europe, le xénophobe Geert Wilders, homme politique danois néerlandais célèbre pour ses positions anti-immigration.
    Son procès pour incitation à la haine raciale s’ouvre le 30 octobre, et l’extrême droite européenne s’est donné rendez-vous à Amsterdam, pour soutenir leur icone et fonder du coup la Ligue européenne antimusulmane, qui sera baptisée European Friendship Initiative (Initiative européenne de l'amitié) ! Parties de petites manifestations violentes contre la présence de musulmans eu Europe, ces ligues drainent aujourd’hui plusieurs milliers de militants anti-islamistes. Ce mouvement est caractéristique des années 2010.
    La clef de son succès, les hooligans des stades de foot. La sous-culture violente du football a produit un vaste mouvement multiethnique hostile aux musulmans. Ils sont tous adorateurs d’Adolf Hitler, mais comme ils ne sont pas à une contradiction près, le drapeau israélien est devenu une figure récurrente de leurs rassemblements !
    Fasciste, néo-nazie, ces mouvements ont forgé des passerelles avec la droite européenne traditionnelle qui partage avec eux l’anti-islamisme. Et de citer la France sarkozyste avec sa loi sur l’interdiction de la burqua, le tour de vis aux lois sur l’immigration (révisées cinq fois par Nicolas Sarkozy). Ou encore, l’Autriche où le parti d'extrême-droite a fait une franche percée lors des élections locales du 10 octobre en s’emparant de Vienne, la capitale, à l'issue d'une campagne vivement xénophobe et anti-islamique.
    Faisant perdre aux sociaux-démocrates leur majorité absolue, la droite fasciste autrichienne devient la deuxième force politique à Vienne, un bastion socialiste depuis 1919. La clef de la réussite : les quartiers populaires où la peur du musulman exorcise les questions du chômage et de la paupérisation induite par la mondialisation. Son affiche électorale a rappelé celle du Français Le Pen qui avait habillé, pour les régionales françaises, la carte de la France par les couleurs algériennes et une mosquée menaçante, des appels au courage pour défendre le sang viennois ! Le FPÖ a copié la rhétorique de Sarkozy sur le “bon français”.
    Liberté
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…
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