Après avoir quitté, sur la pointe des pieds, le marché algérien, les investisseurs émiratis sont de retour. Ces derniers expliquaient leur retrait par les coups encaissés sous l’effet de la crise économique mondiale.
En Algérie, leurs projets sont restés au stade de l'intention, les maquettes ayant été vite remises dans les tiroirs. De nombreux observateurs accusaient les Emiratis d’avoir versé dans des projets spéculatifs, sans aucune valeur ajoutée sur l'économie nationale. Maintenant qu’ils sont de retour, l’Algérie a-t-elle quelque chose à gagner au change ? Les avis divergent.
Abdelhamid Mazaâche, consultant et maître de conférences à l'Institut supérieur de gestion et de planification (ISGP), est parmi les sceptiques. Les investisseurs émiratis ne sont pas socialement productifs, tranche-t-il. «Ce qui les intéresse, c'est de gagner de l'argent. C'est la raison pour laquelle ils investissent seulement dans le luxe, notamment l'immobilier. Or, mettre de l'argent dans l'immobilier n'est pas un investissement, puisqu'il ne profite à personne», a affirmé M. Mazaâche, joint hier par téléphone. Pour étayer ses propos, notre interlocuteur a rappelé la crise immobilière qui a frappé de plein fouet Dubaï en novembre 2009 : «Personne ne pouvait profiter des ces investissements colossaux dans l'immobilier.» Selon lui, le gouvernement algérien, qui s'apprête à leur rouvrir les portes, devrait réfléchir «à deux fois» avant d'engager des négociations avec les porteurs de projets émiratis : «Il ne faut pas trop compter sur les investisseurs émiratis ni pour la création de postes d'emplois ni pour la richesse. Ces investissements ne sont pas socialement utiles.» «L'économie algérienne ne va pas en tirer profit», résume-t-il.
De son côté, l'économiste Mohamed Bahloul nevoit pas d'un mauvais œil le come-back de ces riches arabes, même s'il reconnaît que la plupart des investissements émiratis se trouvent dans les secteurs hautement spéculatifs. «C'est vrai que les secteurs où investissent les Emiratis sont hautement spéculatifs. Cela, on ne peut le nier», estime-t-il, en indiquant en revanche que l'Algérie aurait à gagner de ce retour des Emiratis. «Je pense qu'il ne faut pas réduire ces investissements au seul aspect de spéculation. Il y a un besoin important en matière d'amélioration de la qualité de vie, ils peuvent contribuer à stabiliser les couches moyennes et répondre à leurs besoins», précise M. Bahloul, également directeur de l'IDRH. Entre autres secteurs susceptibles, selon lui, de fouetter l'économie nationale avec «l'argent» des Emiratis, ceux de l'immobilier, du tourisme et du commerce, particulièrement les grandes surfaces commerciales.
Par ailleurs, notre interlocuteur plaide pour l'encadrement du secteur immobilier, connu pour sa forte activité spéculative, pour éviter toute mauvaise surprise : «Autant mettre en place des incitations qui encouragent ces investissements et autant se donner les moyens de faire bénéficier l'Algérie du retour des dividendes qu'ils dégageront. Il faudrait faire très attention que cela ne soit pas un moyen de transfert malhonnête des devises de l'Algérie.»
el watan
En Algérie, leurs projets sont restés au stade de l'intention, les maquettes ayant été vite remises dans les tiroirs. De nombreux observateurs accusaient les Emiratis d’avoir versé dans des projets spéculatifs, sans aucune valeur ajoutée sur l'économie nationale. Maintenant qu’ils sont de retour, l’Algérie a-t-elle quelque chose à gagner au change ? Les avis divergent.
Abdelhamid Mazaâche, consultant et maître de conférences à l'Institut supérieur de gestion et de planification (ISGP), est parmi les sceptiques. Les investisseurs émiratis ne sont pas socialement productifs, tranche-t-il. «Ce qui les intéresse, c'est de gagner de l'argent. C'est la raison pour laquelle ils investissent seulement dans le luxe, notamment l'immobilier. Or, mettre de l'argent dans l'immobilier n'est pas un investissement, puisqu'il ne profite à personne», a affirmé M. Mazaâche, joint hier par téléphone. Pour étayer ses propos, notre interlocuteur a rappelé la crise immobilière qui a frappé de plein fouet Dubaï en novembre 2009 : «Personne ne pouvait profiter des ces investissements colossaux dans l'immobilier.» Selon lui, le gouvernement algérien, qui s'apprête à leur rouvrir les portes, devrait réfléchir «à deux fois» avant d'engager des négociations avec les porteurs de projets émiratis : «Il ne faut pas trop compter sur les investisseurs émiratis ni pour la création de postes d'emplois ni pour la richesse. Ces investissements ne sont pas socialement utiles.» «L'économie algérienne ne va pas en tirer profit», résume-t-il.
De son côté, l'économiste Mohamed Bahloul nevoit pas d'un mauvais œil le come-back de ces riches arabes, même s'il reconnaît que la plupart des investissements émiratis se trouvent dans les secteurs hautement spéculatifs. «C'est vrai que les secteurs où investissent les Emiratis sont hautement spéculatifs. Cela, on ne peut le nier», estime-t-il, en indiquant en revanche que l'Algérie aurait à gagner de ce retour des Emiratis. «Je pense qu'il ne faut pas réduire ces investissements au seul aspect de spéculation. Il y a un besoin important en matière d'amélioration de la qualité de vie, ils peuvent contribuer à stabiliser les couches moyennes et répondre à leurs besoins», précise M. Bahloul, également directeur de l'IDRH. Entre autres secteurs susceptibles, selon lui, de fouetter l'économie nationale avec «l'argent» des Emiratis, ceux de l'immobilier, du tourisme et du commerce, particulièrement les grandes surfaces commerciales.
Par ailleurs, notre interlocuteur plaide pour l'encadrement du secteur immobilier, connu pour sa forte activité spéculative, pour éviter toute mauvaise surprise : «Autant mettre en place des incitations qui encouragent ces investissements et autant se donner les moyens de faire bénéficier l'Algérie du retour des dividendes qu'ils dégageront. Il faudrait faire très attention que cela ne soit pas un moyen de transfert malhonnête des devises de l'Algérie.»
el watan
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