Professeur d’anglais à la retraite, Marlène, une Parisienne âgée de 63 ans, doit comparaître pour « violences aggravées » cet après-midi devant la 17e chambre correctionnelle de Paris. On lui reproche d’avoir agressé une jeune touriste originaire des Emirats arabes unis au motif que cette femme musulmane portait un niqab, étoffe couvrant le visage à l’exception des yeux.
La scène s’était déroulée le 3 février dans un magasin du XVe arrondissement. L’ancienne enseignante reconnaît avoir arraché le voile, dont le port en France constitue à ses yeux « une provocation », mais conteste avoir giflé et mordu la touriste. « Cette agression est une atteinte à la liberté de la religion », a estimé Me Louiza Bouziani, l’avocate de la plaignante interrogée par l’AFP. A la veille de son procès, Marlène se confie pour la première fois.
Que s’est-il passé ce 3 février?
MARLÈNE. Je me promenais dans mon quartier et je suis entrée dans un magasin de décoration. J’ai alors vu deux femmes dont une habillée tout de noir avec un niqab. J’ai pensé : Le voile intégral en France, ce n’est pas possible! Je l’ai dit à ces femmes qui m’ont répondu : English, english. J’ignorais qu’elles venaient du Golfe. Agacée, j’ai tiré sur le niqab.
L’histoire s’est ensuite envenimée…
Oui. Après un tour dans le magasin, j’ai remarqué que la jeune femme avait remis son voile. Là, je me suis énervée, c’est vrai que je n’aurais pas dû. Je lui ai arraché son niqab et j’ai crié. J’ai voulu faire un petit scandale.
Pour quelle raison?
Parce que je trouve inadmissible que l’on porte le niqab dans le pays des droits de l’homme. C’est une muselière, il ne manque plus que la laisse, c’est la négation de la femme. J’ai enseigné de longues années au Maroc et en Arabie saoudite. Dans ce dernier pays, j’ai vu comment on traitait ces femmes qui marchent intégralement voilées 3 m derrière leur mari. Voir un niqab dans le XVe, ça m’a choquée, j’ai pris ça pour de la provocation. J’ai agi sans rien vouloir revendiquer.
Pourquoi avoir brutalisé cette femme?
Mais c’est faux! Je n’ai ni touché ni violenté cette femme, ce n’était pas mon intention. J’ai juste voulu lui arracher son niqab. Aujourd’hui, je reconnais que je n’aurais pas dû m’énerver, mais j’étais exaspérée.
Comment vous êtes-vous retrouvée en garde à vue?
Les vigiles du magasin me sont tombés dessus alors que j’étais partie acheter mon journal télé. Ils m’ont dit qu’ils avaient appelé la police parce qu’un des hommes qui accompagnaient les deux femmes voulait porter plainte. On m’a séquestrée une demi-heure dans le magasin. Au commissariat, où on m’a retenue plus de douze heures sur deux jours, on m’a dit que c’était grave, comme si j’étais une terroriste.
Irez-vous à votre procès?
J’irai, bien sûr. Je compte bien me défendre et rétablir la vérité. J’avais déjà estimé effarante cette garde à vue. J’estime que ces poursuites sont complètement disproportionnées. On a quand même le droit de se disputer, non?
Le parisien
La scène s’était déroulée le 3 février dans un magasin du XVe arrondissement. L’ancienne enseignante reconnaît avoir arraché le voile, dont le port en France constitue à ses yeux « une provocation », mais conteste avoir giflé et mordu la touriste. « Cette agression est une atteinte à la liberté de la religion », a estimé Me Louiza Bouziani, l’avocate de la plaignante interrogée par l’AFP. A la veille de son procès, Marlène se confie pour la première fois.
Que s’est-il passé ce 3 février?
MARLÈNE. Je me promenais dans mon quartier et je suis entrée dans un magasin de décoration. J’ai alors vu deux femmes dont une habillée tout de noir avec un niqab. J’ai pensé : Le voile intégral en France, ce n’est pas possible! Je l’ai dit à ces femmes qui m’ont répondu : English, english. J’ignorais qu’elles venaient du Golfe. Agacée, j’ai tiré sur le niqab.
L’histoire s’est ensuite envenimée…
Oui. Après un tour dans le magasin, j’ai remarqué que la jeune femme avait remis son voile. Là, je me suis énervée, c’est vrai que je n’aurais pas dû. Je lui ai arraché son niqab et j’ai crié. J’ai voulu faire un petit scandale.
Pour quelle raison?
Parce que je trouve inadmissible que l’on porte le niqab dans le pays des droits de l’homme. C’est une muselière, il ne manque plus que la laisse, c’est la négation de la femme. J’ai enseigné de longues années au Maroc et en Arabie saoudite. Dans ce dernier pays, j’ai vu comment on traitait ces femmes qui marchent intégralement voilées 3 m derrière leur mari. Voir un niqab dans le XVe, ça m’a choquée, j’ai pris ça pour de la provocation. J’ai agi sans rien vouloir revendiquer.
Pourquoi avoir brutalisé cette femme?
Mais c’est faux! Je n’ai ni touché ni violenté cette femme, ce n’était pas mon intention. J’ai juste voulu lui arracher son niqab. Aujourd’hui, je reconnais que je n’aurais pas dû m’énerver, mais j’étais exaspérée.
Comment vous êtes-vous retrouvée en garde à vue?
Les vigiles du magasin me sont tombés dessus alors que j’étais partie acheter mon journal télé. Ils m’ont dit qu’ils avaient appelé la police parce qu’un des hommes qui accompagnaient les deux femmes voulait porter plainte. On m’a séquestrée une demi-heure dans le magasin. Au commissariat, où on m’a retenue plus de douze heures sur deux jours, on m’a dit que c’était grave, comme si j’étais une terroriste.
Irez-vous à votre procès?
J’irai, bien sûr. Je compte bien me défendre et rétablir la vérité. J’avais déjà estimé effarante cette garde à vue. J’estime que ces poursuites sont complètement disproportionnées. On a quand même le droit de se disputer, non?
Le parisien
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