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De notre envoyé spécial à Mijek (Territoires libérés)
Lyes Menacer
Le prolongement de la trêve, en cours depuis le 6 septembre 1991, commence à rendre le peuple sahraoui impatient. «le peuple en a assez de cette attente», a expliqué lundi à Mijek (territoire libéré) Bachir Mustapha Said, chargé de l’Orientation politique au sein du Front Polisario, en marge des festivités commémoratives du 35e anniversaire de la proclamation de l’Unité nationale coïncidant avec le 12 octobre de chaque année. Le frère d’un chef défunt de la résistance sahraouie a estimé que le regroupement de Mijek constitue un évènement majeur dans la consolidation de l’unité nationale, mise à rude épreuve par la politique brutale et propagandiste du royaume chérifien. Celui-ci tente en fait de mettre à profit ce cessez-le-feu «momentané» pour mieux attaquer sur le plan diplomatique et médiatique, tout en tentant de diviser les Sahraouis. Le rendez-vous de Mijek est considéré comme l’un des moments cruciaux vers l’organisation en 2011 du 13e congrès du Front Polisario qui a été repoussé d’un an pour poursuivre les négociations au niveau de l’ONU. Le 13e congrès du Front Polisario devait se dérouler fin 2009 mais l’arrivée d’un nouveau médiateur de l’ONU, en l’occurrence l’ancien diplomate américain Christopher Ross, l’a retardé. Les négociations sur le règlement du conflit opposant l’occupant marocain et la RASD devaient aboutir à l’organisation d’un référendum populaire pour l’autodétermination sur l’indépendance du peuple sahraoui. Mais le Maroc manœuvre continuellement pour faire barrage à cette initiative qui constitue la seule solution valable pour mettre fin à plusieurs décennies d’errance et de souffrance des Sahraouis. Et le Front Polisario, rassuré par le soutien de son peuple, a menacé de reprendre les armes au cas où le royaume chérifien refuserait de se soumettre à la légalité internationale. Cette option est devenue chez les nouveaux et jeunes combattants de l’armée populaire sahraouie de libération une nécessité brûlante. «Toute cette attente, l’impasse des négociations pour une solution définitive, les manœuvres et la manipulation médiatique et diplomatique du Maroc, cela n’a fait que renforcer la détermination de notre peuple à poursuivre sa lutte pour son indépendance», a ajouté M. Mustapha Saïd qui souhaite toutefois une solution diplomatique à ce conflit. Par ailleurs, notre interlocuteur n’a pas manqué de réaffirmer que ses concitoyens et les forces armées surtout «ont la volonté, la décision et les capacités de reprendre les armes». Mais le contexte régional doit être aidant pour envisager un retour au combat armé, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Car Rabat cherche à exploiter la dégradation de la situation sécuritaire dans le Sahel pour isoler les Sahraouis. Les propagandistes du royaume ont récemment accusé, injustement, la RASD d’être le refuge des activistes d’Al Qaïda mais le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, a apporté hier un démenti formel aux Marocains en déclarant que les troupes armées de son pays (gendarmerie y compris) opèrent d’une façon efficace, en coopération avec leurs homologues mauritaniens pour lutter contre la propagation de la contrebande et le crime organisé.
A ce propos, M. Mustapha Saïd a ajouté que tous ces plans marocains ont été mis en échec, grâce notamment, au recours des dirigeants de la RASD au pouvoir symbolique de l’autorité traditionnelle. Cette autorité, constituée des vieux sages des différentes tribus et populations disséminées à travers les territoires libérés et les camps de réfugiés, a donné un nouveau souffle à la lutte, en faisant allégeance aux jeunes et à la nouvelle génération de militants pour l’indépendance du peuple sahraoui, a expliqué
M. Mustapha Saïd. L’autorité tribale traditionnelle qui a fait un seul bloc autour du martyr Ouali Mustapha Saïd, le défunt chef historique du Front Polisario, a permis par ailleurs en 1975 la création d’un Conseil national populaire, dont le président Mahfoud Ali Biba est décédé en juillet dernier. Depuis la mobilisation du peuple sahraoui ne s’est pas estompée et a continué à s’amplifier, gagnant davantage de sympathie à travers le monde, y compris à l’intérieur du Maroc même si les partisans du retrait des forces d’occupation royales du Sahara occidental ne sont pas nombreux.
Le cas de la communauté sahraouie évoluant dans le sud des territoires occupés et chez les pays voisins (Mali, Niger et Mauritanie), est considéré comme l’une des plus lancinantes questions qui préoccupent les plus hautes autorités de la RASD et ses ressortissants à l’étranger. Les mauvaises conditions de vie des ressortissants sahraouis à l’extérieur du pays, la marginalisation dont ils sont victimes de la part des pays d’accueil et de l’autorité d’occupation a été l’axe principal du 16e congrès de la communauté sahraouie du sud qui s’est déroulé parallèlement aux autres activités commémoratives du 35e anniversaire de la proclamation de l’Unité nationale sahraouie. Les congressistes qui ont tenu à assister à cet évènement ont dénoncé l’exclusion sociale à laquelle ils sont confrontés dans les pays d’accueil qui leur limite aussi l’accès à l’emploi. Evoluant dans une vaste zone géographique, dans des contrées isolées, les membres de la communauté étrangère sahraouie du sud souffre aussi des effets de la pression diplomatique et économique, exercée par les autorités de Rabat qui usent de tous les moyens possibles et imaginables pour affaiblir la résistance de la RASD. La situation de non-paix et de non-guerre armée a sérieusement affecté l’émancipation des familles sahraouies qui vivent une sorte d’apartheid au Mali, au Niger et en Mauritanie qui ne reconnaît pas la République arabe sahraouie et démocratique, pourtant accepté en tant que membre à part entière au sein de l’Union africaine. En dépit de toutes ces difficultés soulevées par le 16e congrès, la communauté du Sud a réaffirmé son engagement pour le combat libérateur et a apporté surtout son appui pour le renforcement de l’unité nationale sahraouie. Comme l’a souligné Bachir Mustapha Saïd, «sans l’unité nationale, il est quasi impossible d’envisager la pérennité d’un peuple et l’existence d’une entité politique, sociale, culturelle et économique, sous la bannière d’un même et seul Etat national»
Lyes Menacer
Le prolongement de la trêve, en cours depuis le 6 septembre 1991, commence à rendre le peuple sahraoui impatient. «le peuple en a assez de cette attente», a expliqué lundi à Mijek (territoire libéré) Bachir Mustapha Said, chargé de l’Orientation politique au sein du Front Polisario, en marge des festivités commémoratives du 35e anniversaire de la proclamation de l’Unité nationale coïncidant avec le 12 octobre de chaque année. Le frère d’un chef défunt de la résistance sahraouie a estimé que le regroupement de Mijek constitue un évènement majeur dans la consolidation de l’unité nationale, mise à rude épreuve par la politique brutale et propagandiste du royaume chérifien. Celui-ci tente en fait de mettre à profit ce cessez-le-feu «momentané» pour mieux attaquer sur le plan diplomatique et médiatique, tout en tentant de diviser les Sahraouis. Le rendez-vous de Mijek est considéré comme l’un des moments cruciaux vers l’organisation en 2011 du 13e congrès du Front Polisario qui a été repoussé d’un an pour poursuivre les négociations au niveau de l’ONU. Le 13e congrès du Front Polisario devait se dérouler fin 2009 mais l’arrivée d’un nouveau médiateur de l’ONU, en l’occurrence l’ancien diplomate américain Christopher Ross, l’a retardé. Les négociations sur le règlement du conflit opposant l’occupant marocain et la RASD devaient aboutir à l’organisation d’un référendum populaire pour l’autodétermination sur l’indépendance du peuple sahraoui. Mais le Maroc manœuvre continuellement pour faire barrage à cette initiative qui constitue la seule solution valable pour mettre fin à plusieurs décennies d’errance et de souffrance des Sahraouis. Et le Front Polisario, rassuré par le soutien de son peuple, a menacé de reprendre les armes au cas où le royaume chérifien refuserait de se soumettre à la légalité internationale. Cette option est devenue chez les nouveaux et jeunes combattants de l’armée populaire sahraouie de libération une nécessité brûlante. «Toute cette attente, l’impasse des négociations pour une solution définitive, les manœuvres et la manipulation médiatique et diplomatique du Maroc, cela n’a fait que renforcer la détermination de notre peuple à poursuivre sa lutte pour son indépendance», a ajouté M. Mustapha Saïd qui souhaite toutefois une solution diplomatique à ce conflit. Par ailleurs, notre interlocuteur n’a pas manqué de réaffirmer que ses concitoyens et les forces armées surtout «ont la volonté, la décision et les capacités de reprendre les armes». Mais le contexte régional doit être aidant pour envisager un retour au combat armé, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Car Rabat cherche à exploiter la dégradation de la situation sécuritaire dans le Sahel pour isoler les Sahraouis. Les propagandistes du royaume ont récemment accusé, injustement, la RASD d’être le refuge des activistes d’Al Qaïda mais le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, a apporté hier un démenti formel aux Marocains en déclarant que les troupes armées de son pays (gendarmerie y compris) opèrent d’une façon efficace, en coopération avec leurs homologues mauritaniens pour lutter contre la propagation de la contrebande et le crime organisé.
A ce propos, M. Mustapha Saïd a ajouté que tous ces plans marocains ont été mis en échec, grâce notamment, au recours des dirigeants de la RASD au pouvoir symbolique de l’autorité traditionnelle. Cette autorité, constituée des vieux sages des différentes tribus et populations disséminées à travers les territoires libérés et les camps de réfugiés, a donné un nouveau souffle à la lutte, en faisant allégeance aux jeunes et à la nouvelle génération de militants pour l’indépendance du peuple sahraoui, a expliqué
M. Mustapha Saïd. L’autorité tribale traditionnelle qui a fait un seul bloc autour du martyr Ouali Mustapha Saïd, le défunt chef historique du Front Polisario, a permis par ailleurs en 1975 la création d’un Conseil national populaire, dont le président Mahfoud Ali Biba est décédé en juillet dernier. Depuis la mobilisation du peuple sahraoui ne s’est pas estompée et a continué à s’amplifier, gagnant davantage de sympathie à travers le monde, y compris à l’intérieur du Maroc même si les partisans du retrait des forces d’occupation royales du Sahara occidental ne sont pas nombreux.
L. M.
Le Premier ministre sahraoui l’a déclaré hier : «Nous sommes prêts à aider Christopher Ross pour régler le conflit»
Le Premier ministre, Abdelakder Taleb Omar, a réaffirmé l’engagement de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD) à trouver une issue diplomatique au conflit l’opposant à l’occupant marocain. «Nous sommes prêts à aider l’envoyé spécial des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, pour lui permettre d’avancer dans le dossier sahraoui», a-t-il déclaré en marge des festivités célébrant le 35e anniversaire de la proclamation de l’Unité nationale sahraouie qui se sont déroulées à Mijek (sud-est frontalier avec la Mauritanie). L’émissaire de l’ONU, Christopher Ross, s’apprête à effectuer une tournée régionale qui l’amènera à visiter le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et la RASD, à partir du 18 octobre. Selon M. Taleb, le retour à la table des négociations constitue la seule voie et il faut donc exercer davantage de pressions sur l’occupant marocain pour le contraindre à reprendre les pourparlers dans les meilleurs délais.
Le Premier ministre, Abdelakder Taleb Omar, a réaffirmé l’engagement de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD) à trouver une issue diplomatique au conflit l’opposant à l’occupant marocain. «Nous sommes prêts à aider l’envoyé spécial des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, pour lui permettre d’avancer dans le dossier sahraoui», a-t-il déclaré en marge des festivités célébrant le 35e anniversaire de la proclamation de l’Unité nationale sahraouie qui se sont déroulées à Mijek (sud-est frontalier avec la Mauritanie). L’émissaire de l’ONU, Christopher Ross, s’apprête à effectuer une tournée régionale qui l’amènera à visiter le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et la RASD, à partir du 18 octobre. Selon M. Taleb, le retour à la table des négociations constitue la seule voie et il faut donc exercer davantage de pressions sur l’occupant marocain pour le contraindre à reprendre les pourparlers dans les meilleurs délais.
L. M.
La communauté étrangère sahraouie du sud a tenu son 16e congrès à MijekLe cas de la communauté sahraouie évoluant dans le sud des territoires occupés et chez les pays voisins (Mali, Niger et Mauritanie), est considéré comme l’une des plus lancinantes questions qui préoccupent les plus hautes autorités de la RASD et ses ressortissants à l’étranger. Les mauvaises conditions de vie des ressortissants sahraouis à l’extérieur du pays, la marginalisation dont ils sont victimes de la part des pays d’accueil et de l’autorité d’occupation a été l’axe principal du 16e congrès de la communauté sahraouie du sud qui s’est déroulé parallèlement aux autres activités commémoratives du 35e anniversaire de la proclamation de l’Unité nationale sahraouie. Les congressistes qui ont tenu à assister à cet évènement ont dénoncé l’exclusion sociale à laquelle ils sont confrontés dans les pays d’accueil qui leur limite aussi l’accès à l’emploi. Evoluant dans une vaste zone géographique, dans des contrées isolées, les membres de la communauté étrangère sahraouie du sud souffre aussi des effets de la pression diplomatique et économique, exercée par les autorités de Rabat qui usent de tous les moyens possibles et imaginables pour affaiblir la résistance de la RASD. La situation de non-paix et de non-guerre armée a sérieusement affecté l’émancipation des familles sahraouies qui vivent une sorte d’apartheid au Mali, au Niger et en Mauritanie qui ne reconnaît pas la République arabe sahraouie et démocratique, pourtant accepté en tant que membre à part entière au sein de l’Union africaine. En dépit de toutes ces difficultés soulevées par le 16e congrès, la communauté du Sud a réaffirmé son engagement pour le combat libérateur et a apporté surtout son appui pour le renforcement de l’unité nationale sahraouie. Comme l’a souligné Bachir Mustapha Saïd, «sans l’unité nationale, il est quasi impossible d’envisager la pérennité d’un peuple et l’existence d’une entité politique, sociale, culturelle et économique, sous la bannière d’un même et seul Etat national»
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