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L'économie irlandaise mise sur l'investissement étranger pour repartir

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  • L'économie irlandaise mise sur l'investissement étranger pour repartir

    Confrontée à un chômage considérable, des banques en crise et des finances publiques exsangues, l'Irlande espère que son salut viendra des investissements étrangers, grâce à sa fiscalité sur les entreprises très généreuse qu'elle continue à défendre contre vents et marée.

    Près d'un millier de multinationales de tous secteurs (en particulier la pharmacie et les technologies de la communication) sont aujourd'hui installées en Irlande, ce qui fait de ce pays de 4,5 millions d'habitants l'une des économies les plus mondialisées de la planète.

    Raison principale : un impôt sur les bénéfices des sociétés particulièrement faible. Fixé à 12,5% depuis 2003, il est l'un des plus bas des pays développés et émergents (à titre de comparaison, il dépasse 30% en Allemagne, en France, aux Etats-Unis et au Japon).

    Alors que l'économie irlandaise peine à se remettre d'une récession historique, avec un taux de chômage qui a plus que triplé en trois ans (à 13,7% de la population active), l'investissement étranger constitue aujourd'hui son principal facteur de reprise.

    "Le secteur des exportations, à travers la crise, s'en est bien tiré, parce que nous avons beaucoup de multinationales qui ne sont pas liées à l'économie locale et à la crise bancaire locale", explique à l'AFP Philip Lane, professeur d'économie au Trinity College de Dublin.

    De plus, la crise a entraîné une chute des salaires et des prix en Irlande, ce qui a rendu le pays encore plus compétitif.

    Ainsi, malgré la crise, les investissements des entreprises étrangères en Irlande ont grimpé de 30 milliards d'euros l'an dernier, pour atteindre 169 milliards d'euros, selon des chiffres officiels.

    Cette stratégie est pourtant loin de faire l'unanimité, notamment parce que la santé des exportations dépend de la solidité de la reprise mondiale.

    Et, alors que les craintes de voir les Etats-Unis ou l'Europe retomber dans la récession sont toujours vives, certains estiment que l'Irlande devrait rechercher un modèle de développement plus équilibré, et plus centré sur le l'économie locale.

    C'est le cas de Paul Sweeney, chef économiste de la confédération des syndicats irlandais, l'ICTU.

    "Nous devons cesser de rechercher la croissance pour la croissance", plaide-t-il. Il reproche au gouvernement de continuer à soutenir corps et âme les multinationales, au détriment des entreprises locales et des particuliers, sur lesquels il concentre ses mesures d'austérité depuis deux ans.

    En baissant trop les dépenses publiques, "le gouvernement risque de faire empirer le chômage et de plonger l'économie en dépression", prévient-il.

    Bruxelles a également suggéré au gouvernement irlandais d'adopter une fiscalité "plus normale", pour réduire son déficit public astronomique, qu'il a promis de ramener de 32% du Produit intérieur brut cette année à moins de 3% en 2014.

    Mais Dublin reste fermement attaché à sa fiscalité très accommodante pour les sociétés, considérée comme l'une des clés de la prospérité du "tigre celtique" avant la crise.

    "Le faible impôt sur les sociétés est un pilier essentiel de la stratégie de développement économique du pays, et je ne pense pas que cela va changer", confie Dermot Clohessy, numéro deux d'IDA Ireland, l'organisme officiel chargé de promouvoir l'investissement en Irlande.

    Un avis partagé par Aidan Corcoran, analyste de la maison de courtage Davy, pour qui "l'environnement favorable aux investissements développé depuis les années 1960 va continuer à représenter un moteur important pour les perspectives de croissance de l'Irlande".

    Frédéric POUCHOT (AFP)
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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