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Je rumeur, tu rumeur

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  • Je rumeur, tu rumeur


    Karim Boukhari
    [email protected]
    (DR)


    On dit Fouad Ali El Himma malade, mais peut-être qu’il est plus victime de la rumeur que d’un état de santé supposé fragile


    Je rumeur, tu rumeur




    On dit que, il paraît que et il est sûr que. La rumeur enveloppant Fouad Ali El Himma a fait plusieurs fois le tour du Maroc. Elle se répand comme une traînée de poudre depuis l’été, et plus encore depuis la rentrée parlementaire. Parce qu’on l’a aperçu, hein, on l’a criblé de flashs lors des inévitables séances photo, on l’a vu sacrifier aux
    interminables rounds de salamalecs, on l’a vu sourire comme d’habitude, c'est-à-dire de toutes ses dents. Mais au final, le bain de foule de Mister El Himma n’a servi qu’à accélérer le “mouvement”. Parce que le bruit enfle, enfle, au point de ressembler à une grosse tumeur... Même les pensionnaires de l’hémicycle, élus ou simples fonctionnaires, relaient les chuchotements avec ce plaisir malin qui est le propre des usagers du téléphone arabe. Il y a forcément quelqu’un qui l’a vu de près, qui lui a serré la main, ou qui a parlé à quelqu’un qui le connaît. Elles sont nombreuses les “sources” qui croient savoir et cherchent à le dire. Toutes ces bonnes âmes se montrent impitoyables : elles vous informent et vous sondent à la fois. Ça gave grave et ça finit par ressembler à un petit jeu. On vous dit “il paraît que…”. Et on attend que vous apportiez un complément d’information, une confirmation, voire une approbation. Alors il faut dire “oui je suis au courant”, il faut jouer à celui qui sait, c’est la moindre des choses. Cela prouve que vous êtes dans le coup, connecté, informé. Si le relayeur reste suspendu à vos lèvres, il ne faut pas hésiter à aller plus loin, glissant un commentaire personnel ou une analyse express. Quitte à dire n’importe quoi, ne faites surtout pas celui qui ne sait pas, votre cote d’estime risque une chute aussi libre qu’instantanée. Ce petit jeu de société vous plonge, bien malgré vous, dans une spirale infernale. Les langues se délient et elles sont généralement mauvaises. Vous en venez, ironie de la situation, à vous apitoyer sur le sort d’un personnage puissant, que l’on dit malade, mais qui est plus victime de la rumeur que d’un état de santé supposé fragile.

    Laâyoune du Maroc



    L’idée commence à fleurir comme un beau champignon. Des radios et des journaux suggèrent malicieusement que le prochain match de foot Maroc - Algérie, prévu en juin 2011, se déroule à Laâyoune. Parfaitement. Oublions Casablanca et Rabat (qui se détestent tellement, comme vous pouvez le lire dans notre dossier de la semaine, p.36). Laâyoune est une ville marocaine, ne l’oublions pas, elle possède un stade de foot, alors pourquoi ne pas y organiser une rencontre internationale. C’est cela l’idée et elle n’est pas stupide, seulement vicieuse.
    Il faudrait simplement que le stade Laghdaf de Laâyoune soit conforme aux normes FIFA, ou CAF, ce qui n’est pas gagné d’avance. Il faudrait aussi que toute la logistique (déplacement, hébergement, sécurité, centres d’entraînement) soit au point, ce qui passe par un certain effort national. Faisable ? Oui, quand on voit les miracles accomplis chaque fois que le roi se déplace quelque part dans le royaume. Voyons, que reste-t-il encore ?
    Ah oui, il ne faudrait pas que les Casques bleus demandent une prime de risque le jour J, et qu’il n’y ait aucune friture dans les lignes entre le Maroc, l’ONU et les Etats-Unis. C’est à peu près tout. Et tant qu’on y est, autant rebaptiser le stade Laghdaf “stade Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud”. D’ici juin, nous avons le temps de rêver.

    Vol de nuit



    C’est beau le train. Surtout la nuit. La voix off se tait et les pancartes des villages défilent comme de vrais fantômes, blancs et vaguement identifiables. Parfois un voyageur sursaute quand le train passe devant Khemisset. “Hein, quoi, Khemisset ? Mon Dieu, je me suis trompé de train, je vais dans le sud, pas au nord”. Sur le nom des villes, des rues, des enseignes, le Maroc continue de voir double sans que cela ne dérange personne (à part nos voyageurs dans les trains de nuit). Il y a deux Khemisset, deux Laâyoune, etc. Et le train continue de déchirer la nuit sans climatiseur, sans eau, sans sac poubelle, rythmé seulement par des arrêts qui ont valeur de métaphore. “Hein, on est arrivés ? Mais où, où ? C’est Casablanca ? Settat ? Salé ? Ok, ok, on est encore loin, mais loin d’où ? Hein, Kech, vous dites Kech, mais quel Kech ?”. Il arrive un moment où plus personne ne sait.



    TelQuel
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

  • #2
    On dit que le métro sera mis sur rail dans 05 ans et que le tramway juste un peu avant Amiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiine!
    Il faut sauver mon amour qui s'appelle Algérie

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    • #3
      parait que la fin du monde c'est en 2012

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