Fel goubba
Je suis venu aujourd'hui, ya Sidi el ouali, ya Abdelkader, ya moul el meïda, j'arrive avec des questions plein la tête auxquelles je ne trouve pas de réponse. Je viens msellem mkettef. Mkettef surtout. Ligoté par mon manque de savoir, je veux être éclairé. J'allume donc sept bougies en présence du maître des lieux. Si c'est une maîtresse, je lui demanderai de se remettre à enseigner l'éducation civique… je me perds dans cette goubba khadra, car les vertes et les pas mûres envahissent ce qui me servait comme porte cheveux.
Voilà, je ne vais pas aller par mille chemins. Je veux juste savoir si la multiplication des bennes tasseuses peut régler le problème du ramassage des ordures. Si le renforcement de ce parc par des camions loués chez les ben-ammi est une solution. Je veux juste être éclairé. Est-ce que le recrutement d'un millier d'éboueurs, en plus de ceux qui sont opérationnels, peut mettre un terme à la saleté qui caractérise depuis des ans ma ville? Je ne sais pas si loger les milliers d'habitants de bidonvilles va mettre un terme à ce phénomène qui cerne toutes les cités et les contrées non citées d'Algérie. Est-ce que le ramassage des mendiants, la veille de la visite de la grande personnalité du jour, la nuit, veut pouvoir dire qu'il n'y a plus de mendiants ? Que le badigeonnage des trottoirs rend la ville plus propre ? Une ville où il y a mille rats par habitant. Mille-feuille qui se vend sur des carrosses à l'air libre. Mille magasins de chich-kabab qui empestent l'atmosphère et alimentent les urgences hospitalières. Mille cliniques où il n'y a pas de plateau d'urgence. Mille ambulances qui n'arrivent pas à circuler. Mille jeunes femmes prises tous les jours en « flagrant-du lit » …
Quoi, ya sidi el ouali ? Pour m'éclairer, en plus des sept bougies, je dois payer une ziara ? Quoi, là aussi il faut payer ? mais… ce n'est pas un S12 que je demande… mes papiers ne sont pas périmés…
par El-Guellil
Le Quotidien d'Oran
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