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Regards sur l'un des plus grands cimetiéres d'Algérie

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  • Regards sur l'un des plus grands cimetiéres d'Algérie

    On peut rappeler à Sid Ahmed Ghozali qu'il a fait, longtemps, partie du système et que son explication de commis de l'Etat, là où il n'y avait pas d'Etat mais simplement un Pouvoir, est fragile, boiteuse et peu convaincante. Cela ne servira à rien. A son époque, peut-être, avec son parcours, sa chance ou son aptitude, tout Algérien aurait fait de même: c'était aussi une époque, celle des premières décennies de l'indépendance, où l'on croyait que la compétence pouvait faire oublier l'illégitimité et le brio «international» était la preuve que l'on faisait l'Histoire. C'était un peu l'idée de relooking de Boumediene venu avec un viol pour déclarer être né d'un acte de redressement et de faire pardonner en promettant un pays. Cela ne servira donc plus à rien, aujourd'hui, de juger Ghozali et ses pairs et surtout lorsqu'on les compare à des héritiers qui ne se gênent même pas de se moquer de nous, de s'esclaffer en public de notre «citoyenneté» ou de nous préciser qu'ils sont là pour accomplir le sale boulot de nous gouverner. Dans la famille des retraités-exclus du Pouvoir, et qui compte des centaines d'ex-employés, on distingue déjà, plus ou moins, trois grandes familles: celle des exilés, partis ailleurs vendre leurs compétences, leur expérience et qui «ont compris» et qui évitent tout à la fois la publicité, l'illusion nationaliste, le peuple d'autrefois et qui ne parlent plus qu'en privé de ce qui s'est vraiment passé.

    Il y a aussi la famille des retraités-exclus qui sont encore otages d'un compromis trouvé juste avant leur licenciement : ce sont quelques figures nationales qui se contentent, aujourd'hui, de va-et-vient dans le monde universel de la contemplation, de visiter La Mecque, de parler à Dieu en priant, de sourire quand on les coince en public en train de faire leur marché et de ne jamais répondre comme stipulé dans leur contrat de retraite. Discrets comme ces gens qui ont échappé à un meurtre ou qui n'en reviennent pas d'être encore vivants.

    Il y a, enfin, la dernière famille: celle des télécommandés, libres ou en réseaux. Ce sont des retraités «lourds» qui ne parlent que de temps en temps et qui, lorsqu'ils le font-sur commande ou par besoin- ont cette capacité d'agiter des théories et des hypothèses sur ce qu'ils visent; c'est-à-dire ce que visent leurs mécènes, dans le cadre paranoïaque des manœuvres cycliques. Entre les trois familles, il y a parfois donc des confusions amusantes ou désastreuses: un Chadli parle à des Japonais et se retrouve embarqué dans une histoire qui a lieu après sa mort. Un Khaled Nezzar écrit un livre et se trouve interrogé sur une époque qui n'est pas morte. Un Reda Malek analyse et est écouté comme un messager alors qu'il s'agissait d'une rediffusion, à l'occasion d'une occasion.

    Dans le tas, et parce que le chroniqueur l'a interviewé, il s'agit de revenir sur une formule violente et éclairante comme une fusée, employée par Sid Ahmed Ghozali: «harkis de bonne foi». Une façon de dire que dans cette vaste armée de commis de Pouvoir qui parle, s'exile, se tait, se cache, travaille ou prie, une partie a servi le système mais n'arrive pas à retrouver l'innocence après l'avoir quitté, ni le «Hallal» après avoir mangé n'importe quoi. Harkis veut dire le supplétif d'une cause perdue, à long terme, et que l'employé abandonne, parque dans des réserves ou nourrit au compte-gouttes derrière le dos de l'histoire contemporaine. De «bonne foi» veut dire que les recrutés croyaient servir la bonne cause, l'intérêt national, le bien de tous alors qu'ils ne servaient qu'à défendre un rapt et à lui servir d'administration des biens de jouissance et de terreur. Ghozali est l'un des rares, cependant, à avouer son «crime» et à lui chercher la formule la plus juste, la plus violente. Du coup, l'expression, destinée à éclairer une compromission d'autrefois, éclaire du coup l'immédiat: ce rapport de servilité basse qui lie aujourd'hui beaucoup de hauts commis de l'Etat au Pouvoir qui veut que cet Etat n'existe pas.

    Et si à l'époque on «habillait» ce rapport avec les atours d'une mission nationale, aujourd'hui, c'est parfois à peine si l'on conjugue l'expression de «sous le haut patronage de fakhamatouhou» ou sur les injonctions d'un autre centre de décision omniscient. «Harkis de bonne foi»: abyssale formule qui laisse rêveur et permet de vagabonder dans le passé et le présent.


    par Kamel Daoud


    Le Quotidien d'Oran
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

  • #2
    tres bon article...dans le fond et dans la forme....

    sujet qui s'applique au maroc aussi !

    on peut toujurs esperer un renouveau de la presse dans le maghreb arabe !

    cela nous fait oublier les chiures d'l moujahid et d'ashourouk

    bravo l'artiste

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    • #3
      Pour reprendre exactement ce qu'il a dit : "Nous avons été les «harkis du système".

      La longue traversée du désert de celui qui fut l’enfant prodige du régime Boumediène (il a été PDG de Sonatrach à 29 ans, de 1966 à 1979, et plusieurs fois ministre, sous Chadli et Boudiaf, de l’Energie, des Affaires étrangères et celui des Finances) a désarçonné son homme au point de se qualifier lui-même de «harki du système». «Je n’ai jamais fait partie du système, déclare-t-il. (…) Il faut parler de système dans le système et identifier celui et ceux qui prennent la décision. Moi et d’autres, nous n’avons jamais pris la décision. Quelque part, je le dis aujourd’hui, nous avons été les «harkis du système».

      Nous l’avons servi. De bonne foi, car nous nous croyions commis de l’Etat, d’un Etat. On n’a pas compris que nous n’étions que ses instruments».

      Extrait de l'article de Mohand Aziri (El Watan).
      Il y a des gens si intelligents que lorsqu'ils font les imbéciles, ils réussissent mieux que quiconque. - Maurice Donnay

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      • #4
        @bourkabi,

        ...
        on peut toujurs esperer un renouveau de la presse dans le maghreb arabe !
        ...
        As-tu besoin d'ajouter le qualificatif mensonger "arabe" à la dimension maghrévine?

        P.

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        • #5
          Pour moi, quelques soient ses compétences, Sid Ahmed Ghozali a perdu toute crédibilité à mes yeux. Je le soupçonne même d'avoir cautionné la mort de Boudiaf. Ce jour là, il attendait tranquillement à l'hôtel Alletti qu'on lui ramène les preuves de l’exécution ( originaux des cassettes des caméras ayant filmé la scène macabre). Il est à se demander s'il ne s'était pas servi de ces preuves pour s'accaparer une résidence de l'ambassade d'Algérie à Paris.

          Le 19 mars 1992, il était à Akfadou en compagnie de Ali Kafi alors que l'on attendait Boudiaf

          P.
          Dernière modification par Pangeen, 19 octobre 2010, 14h33.

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          • #6
            en algerie d'avant l'independance il yavait 2 types d'europeens
            les pieds noires pour la plus par resident dans les villes
            et les colons pour la plus pards residents proprétaires terriens...

            les harkis c'etait une frange d'algeriens qui travaillaient pour les colons et qui en defendant leurs interets defendaient les interets des colons...

            bon maintenent qu'appelle t'on un algeriens qui travaillait comme pompiste chez un pieds noires et qui defendaiet ces interet en defendant les interet de l'europeens???

            sid ahmed ghozali ressemble a un jeune de l'UNJA des annees 60. ils connait rien....ils occupait le champ de la parlote alors que les champs gaziers eux étaient en occupation apr les victorieux de la 2 iemme.

            Ghozali été donc un fonctionaire chez ceux qui echangeaient gaz contre voiture. ils ont offert une voiture et une villa a ghozali comme a chakib comme a tout le monde....il se contente en attendant la mort comme tout le monde....l'usure et l'oxydation va faire disparitre meme l'or....

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            • #7
              le probléme avec les personnes comme ghozali ,c'est que après qu'ils s'enrichient et servent les intérêts de leurs maitres (c'est pour ça qu'on l'a amené en 1991 pour succéder hamrouch en téte du gouvernement ) ,ils s'engagent dans le mensonge et la falsification de l'histoire.
              J'ai rarement le temps de rêver et pourtant j'ai tant de rêves. (Franziskca zu Reventlow)

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              • #8
                Le Quotidien d'Oran : Monsieur Ghozali, commençons par cette fameuse lettre que vous avez adressée au maire de New-York pour lui demander de s'opposer à la venue du Président iranien à l'ONU pour assister à la dernière Assemblé générale : de quoi s'agit-il au juste ? Peut-on demander au maire d'une ville d'interdire au Président d'un pays d'accéder au siège de l'ONU, territoire international par excellence ? N'y a-t-il pas plus urgent à faire en Algérie pour un homme comme vous et pourquoi vous ne vous êtes pas élevé contre l'escale de Ahmadinejad à Alger, juste avant ?

                Sid Ahmed Ghozali: J'ai écrit au maire de New York pour lui dire : «Monsieur le Maire, je sais votre attachement aux droits humains. Je sais que le prétendu Président de la République islamique iranienne va venir à l'ONU et que même le Président des Etats-Unis ne pouvait pas l'empêcher d'accéder au siège de l'Organisation et je ne suis pas naïf. Je lui ai dit qu'il faut que vous sachiez, il faut que votre population sache qu'Ahmadinejad et la délégation qui l'accompagne sont les représentants d'un régime coupable de beaucoup de crimes, et par conséquent je vous demande de soutenir les manifestants. Des manifestants iraniens opposants qui étaient au nombre de 20.000 déjà à s'opposer dans les rues. Et j'ai envoyé copie de cette lettre aux cinq plus grandes villes de la France… C'est ce qui fait que je ne m'explique pas la réaction de votre éditorialiste : d'un côté, il dit que j'ai le droit de m'exprimer, et de l'autre, tout de suite après, il me nie ce droit puisqu'il affirme que je joue contre les intérêts nationaux.




                je ne sais pas si je dois rire ou pleurer ,...comme quoi les américains ne savent rien sur l'iran , il répète ce qu'ils disent
                J'ai rarement le temps de rêver et pourtant j'ai tant de rêves. (Franziskca zu Reventlow)

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