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Des braconniers tunisiens pêchent dans les eaux territoriales algériennes Corail : bataille en haute

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  • Des braconniers tunisiens pêchent dans les eaux territoriales algériennes Corail : bataille en haute

    A 1 800 euros le kilo, le produit attise en effet les convoitises et pousse des «pécheurs» à braver l'interdit. Surtout quand ce corail rouge s'avère incontournable dans l'aéronautique, notamment pour la fabrication de vis et jointures extérieures de fusées dans l'espace et autres appareils satellitaires en orbite.

    Malgré l’interdiction de la pêche de corail pour une durée de 15 ans, le braconnage de ce produit de la mer continue inlassablement devant les faibles moyens des flottilles nationales de surveillance, particulièrement à El-Kala. Et c’est souvent lors d’un simple contrôle de routine en mer ou sur nos routes qu’on arrête des trafiquants la main dans le sac avec des dizaines de kilos du précieux produit.
    L’exemple le plus édifiant a concerné dimanche dernier un sardinier battant pavillon tunisien pris en flagrant délit par la marine nationale dans les eaux territoriales algériennes en train de pêcher le corail à l’arraché. Arraisonné par nos garde-côtes pour s’expliquer, l’équipage du sardinier tunisien pour toute réponse préféra mettre pleins gaz pour fuir.
    Pris en chasse durant quelques minutes par la marine nationale à bord d’un semi-rigide de la station maritime d’El-Kala, l’équipage, refusant d’obéir aux sommations, provoqua dans sa fuite une collision volontaire avec le navire de contrôle, occasionnant de graves dommages au pneumatique avant de disparaître.
    Des traces de corail pêché illicitement flottaient sur l’eau. Ce grave incident a provoqué l’envoi d’une commission d’enquête d’Alger pour éclaircir les tenants et aboutissants de cette affaire, bien qu’il ne s’agisse que d’un simple braconnage. Pourquoi le corail algérien est-il si convoité ?
    Le corail, d’une manière générale, a été toujours considéré comme un produit entrant dans les dérivés de la bijouterie et autres ornements. Des commerçants implantés en Europe et en Amérique achètent et vendent le corail pour des applications technologiques entrant dans le secteur de l’aéronautique.
    Des pilotes algériens nous ont affirmé dernièrement que le corail rouge algérien est utilisé pour la fabrication des vis des appareils aéronautiques et autres jointures extérieures, que ce soit sur les fusées envoyées dans l’espace ou sur les appareils satellitaires en orbite «parce que le corail est résistant aux pressions atmosphériques».
    Si le prix du kilogramme de corail normal atteint la barre des 900 euros, celui du corail rouge algérien qu’on peut pêcher, malgré l’interdiction par l’Etat, sur les côtes d’Annaba, El-Kala surtout où à Collo, atteint facilement le double, soit 1 800 euros. Le triangle du trafic se situe surtout à El-Kala, Tunisie et l’Italie.
    Autrement dit, on braconne en Algérie et on vend en Tunisie pour l’Italie. Plusieurs opérateurs de la pêche, tous de nationalité italienne, ont été interpellés à Annaba pour trafic de corail vers la péninsule italienne. Le Jeune Indépendant s’en était fait l’écho sur plusieurs éditions. Bien que les Italiens soient en possession de documents réglementaires pour la pêche du corail, plusieurs aspects techniques n’avaient pas été respectés.
    On pêchait jusqu’à la racine du produit de mer, et dont les conséquences scientifiques, après des enquêtes diligentées à l’époque par le ministère de la Pêche, ont montré que si cette situation devait perdurer, le corail disparaîtrait à jamais des côtes algériennes.
    A juste titre, les autorités avaient décrété l’interdiction de la pêche du corail pour permettre à ce produit de la mer de se régénérer. Mais, hélas, une mafia sans scrupule continue non seulement à dilapider nos ressources maritimes mais aussi à s’attaquer à nos produits marins.
    Nabil Chaoui
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