Tweet
Et si l’Homme organisait la machine en cristallisant en elle-même l’idée de réparer l’injustice qui frappe son concitoyen ? Les développements d’objets communicants et intelligents pour la santé et le handicap en sont une illustration.
« Ce qui réside dans les machines, c’est de la réalité humaine, du geste humain fixé et cristallisé en structures qui fonctionnent » écrivait le philosophe Gilbert Simondon. Et si ces machines devenaient des objets intelligents capables de corriger les injustices flagrantes de la nature. Vision transhumaniste diront certains, innovations sans retour d’investissement que le marché n’est pas prêt de tolérer moqueront d’autres…ou n’est-ce point une belle opportunité de rendre à certains de nos concitoyens le goût de vivre en harmonie avec le reste de la société ?
Le colloque « Révolution des objets communicants & intelligents pour la santé et le handicap« , qui a eu lieu à Telecom Paristech le 19 octobre, a parfaitement illustré cette possibilité de corriger les déficiences les plus injustes à travers la recherche et le développement de machines intelligentes. C’est une autre vision de la machine, ni arme de pouvoir, ni objet de consommation, ni simple ustensile, qui se dévoile peu à peu.
Beaucoup des objets présentés lors de ce colloque sont conçus pour être interfacés avec le corps humain, soit par des systèmes extérieurs de pression, soit directement connectés à notre système nerveux. La technique rentre doucement dans le corps. C’est le perfectionnement des machines qui les ouvre sur l’extérieur, en l’occurrence notre intérieur.
Les exosquelettes et les robots aidants permettent ainsi une ré-éducation ou un remplacement de certaines fonctions musculaires en allégeant le poids sur les membres. Pour les malentendants, les implants cochléaires parviennent à rétablir l’intelligibilité d’un son ou d’une voix dans le silence à partir du remplacement de milliers de cellules défectueuses par quelques canaux de transmission; ces canaux reproduisent le son enregistré par un micro fixé sur le crâne qui transforme ce son en un signal électrique transmis par micro-ondes à des électrodes implantées directement à l’intérieur de l’oreille. Des recherches en psychologie de la perception sont en cours pour améliorer l’intelligibilité de la parole dans une atmosphère bruyante. Et que dire, des cannes blanches pour les déficients visuels. Cannes avec des boitiers lasers ou infrarouges, inventés il y a une dizaine d’années, ne cessent de se perfectionner permettant de sonder les obstacles jusqu’à une dizaine de mètres (parfois 30 m) dans l’espace et sur la surface parcourus par un individu.
Et la culture ? Une excellente façon d’empêcher les handicapés de tomber dans une médiocrité intellectuelle à laquelle le regard, porté par les valides sur leurs différences, les condamne souvent. L’accès à la connaissance, aux arts, à la littérature est un droit fondamental… Stimuler les enfants est déterminant dans leur évolution et leur apprentissage. Cela vaut pour tous les enfants, encore plus pour ceux diminués par un sens abimé. Plusieurs associations permettent un accès à la culture à travers des aides techniques. C’est le cas d’Accès Culture qui en propose aux déficients visuels et malentendants pour suivre une représentation théâtrale à la Comédie Française !
Pour tout cela, il faut de l’argent. De l’argent pour financer la recherche sur ces machines intelligentes. De l’argent pour trouver des procédés de fabrication qui feraient baisser le prix d’achat des objets techniques. Les handicapés vivent malheureusement trop souvent d’aides sociales que d’une réelle activité, a rappelé le représentant de l’UNADEV. Pourtant les technologies sont là. Un orateur nous a bien décrit qu’un simulateur de char a été transformé par Thales, des neuroscientifiques et la Fédération française de rugby en un simulateur de mêlées pour le 15 de France. Rencontre improbable.
Alors pourquoi ne pas utiliser nos technologies pour réparer des inégalités ? Et si la recherche scientifique et technologique devenait un lieu de cohésion sociale.
Par L'Express
« Ce qui réside dans les machines, c’est de la réalité humaine, du geste humain fixé et cristallisé en structures qui fonctionnent » écrivait le philosophe Gilbert Simondon. Et si ces machines devenaient des objets intelligents capables de corriger les injustices flagrantes de la nature. Vision transhumaniste diront certains, innovations sans retour d’investissement que le marché n’est pas prêt de tolérer moqueront d’autres…ou n’est-ce point une belle opportunité de rendre à certains de nos concitoyens le goût de vivre en harmonie avec le reste de la société ?
Le colloque « Révolution des objets communicants & intelligents pour la santé et le handicap« , qui a eu lieu à Telecom Paristech le 19 octobre, a parfaitement illustré cette possibilité de corriger les déficiences les plus injustes à travers la recherche et le développement de machines intelligentes. C’est une autre vision de la machine, ni arme de pouvoir, ni objet de consommation, ni simple ustensile, qui se dévoile peu à peu.
Beaucoup des objets présentés lors de ce colloque sont conçus pour être interfacés avec le corps humain, soit par des systèmes extérieurs de pression, soit directement connectés à notre système nerveux. La technique rentre doucement dans le corps. C’est le perfectionnement des machines qui les ouvre sur l’extérieur, en l’occurrence notre intérieur.
Les exosquelettes et les robots aidants permettent ainsi une ré-éducation ou un remplacement de certaines fonctions musculaires en allégeant le poids sur les membres. Pour les malentendants, les implants cochléaires parviennent à rétablir l’intelligibilité d’un son ou d’une voix dans le silence à partir du remplacement de milliers de cellules défectueuses par quelques canaux de transmission; ces canaux reproduisent le son enregistré par un micro fixé sur le crâne qui transforme ce son en un signal électrique transmis par micro-ondes à des électrodes implantées directement à l’intérieur de l’oreille. Des recherches en psychologie de la perception sont en cours pour améliorer l’intelligibilité de la parole dans une atmosphère bruyante. Et que dire, des cannes blanches pour les déficients visuels. Cannes avec des boitiers lasers ou infrarouges, inventés il y a une dizaine d’années, ne cessent de se perfectionner permettant de sonder les obstacles jusqu’à une dizaine de mètres (parfois 30 m) dans l’espace et sur la surface parcourus par un individu.
Et la culture ? Une excellente façon d’empêcher les handicapés de tomber dans une médiocrité intellectuelle à laquelle le regard, porté par les valides sur leurs différences, les condamne souvent. L’accès à la connaissance, aux arts, à la littérature est un droit fondamental… Stimuler les enfants est déterminant dans leur évolution et leur apprentissage. Cela vaut pour tous les enfants, encore plus pour ceux diminués par un sens abimé. Plusieurs associations permettent un accès à la culture à travers des aides techniques. C’est le cas d’Accès Culture qui en propose aux déficients visuels et malentendants pour suivre une représentation théâtrale à la Comédie Française !
Pour tout cela, il faut de l’argent. De l’argent pour financer la recherche sur ces machines intelligentes. De l’argent pour trouver des procédés de fabrication qui feraient baisser le prix d’achat des objets techniques. Les handicapés vivent malheureusement trop souvent d’aides sociales que d’une réelle activité, a rappelé le représentant de l’UNADEV. Pourtant les technologies sont là. Un orateur nous a bien décrit qu’un simulateur de char a été transformé par Thales, des neuroscientifiques et la Fédération française de rugby en un simulateur de mêlées pour le 15 de France. Rencontre improbable.
Alors pourquoi ne pas utiliser nos technologies pour réparer des inégalités ? Et si la recherche scientifique et technologique devenait un lieu de cohésion sociale.
Par L'Express
Commentaire