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Maroc: Parlement. Le jour du roi

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  • Maroc: Parlement. Le jour du roi

    Parlement. Le jour du roi


    Mohammed VI a ouvert, vendredi 8 octobre, la session parlementaire d’automne. Une fois n’est pas coutume, les élus de la nation étaient au complet, tout comme le gouvernement. Reportage.


    Vendredi 8 octobre à Rabat, 14 heures. Tandis que les policiers finissent de quadriller le périmètre du parlement, des employés de la commune achèvent de nettoyer l’avenue Mohammed V. Près de la mosquée Assounna, un rassemblement populaire répète ses gammes, en

    attendant le cortège royal. Pendant ce temps, au siège de la MAP, des membres de la sécurité royale distribuent des badges aux journalistes accrédités. Une “tenue correcte” est exigée. Sur l’avenue Allal Benabdellah, les sapeurs-pompiers se mettent en poste, et, partout, les cafetiers sont priés de ranger tables et chaises pour dégager les trottoirs. Mais, pour le service de sécurité, il n’est surtout pas question que les diplômés chômeurs, habitués à squatter les environs du parlement depuis des mois, s’invitent à la “fête”.
    Le roi, c’est la tradition, arrivera après la prière d’Al Asr. Appelés à se présenter au parlement à 14h30, élus et officiels commencent à faire leur apparition et personne ne s’y trompe : habit traditionnel blanc pour tout le monde et voitures étincelantes pour la plupart.

    En attendant Mohammed VI
    Les commentaires fusent de toutes parts devant l’entrée du parlement, où patientent quelques élus et journalistes. Les leaders du PJD, Mostafa Ramid et Lahcen Daoudi, s’écartent du groupe en compagnie de Ahmed Zaïdi et Abdelali Doumou, de l’USFP. “C’est l’alliance idéale !”, lance Lahcen Daoudi, officiellement chef du groupe des députés islamistes. Kheli Henna Ould Errachid, président du Corcas, se presse auprès de Mohamed Moâtassim, conseiller du roi, et l’oblige presque à se faire prendre en photo avec lui. Non loin de là, Moncef Belkhayat, le ministre de la Jeunesse et des Sports, demande aux journalistes de prier pour que le onze national gagne, le lendemain, contre la Tanzanie. Le tout dans un climat de rentrée scolaire où chacun tient à son apparence. Mustapha Farès, président de la Cour suprême, recourt aux services de Mustapha Meddah, procureur du roi à la même juridiction, pour l’aider à arranger fez et capuchon. Comme eux, parlementaires et ministres s’entraident pour remettre de l’ordre dans leur tenue. Abdellah Baha (PJD) et Mahmoud Archane (MDS) ont opté, eux, pour le turban. L’arrivée en voiture de service de Réda Benkhaldoune, député islamiste et deuxième-vice président du conseil de la ville de Rabat, suscite quelques commentaires acerbes. Mais la palme revient à Samir Abdelmoula : le maire PAM de Tanger arrive à bord d’un rutilant coupé aux “portes papillon” qui ne laisse personne indifférent.

    Pas de photo pour El Himma
    Il est 15 heures passées et tout le monde est prié de rejoindre la grande salle du parlement. Une question est sur toutes les lèvres : où est passé Fouad Ali El Himma ? En fait, l’ami du roi a faussé compagnie aux siens, mais surtout aux photographes qui l’attendaient à l’entrée. Il a préféré passer par le siège de la Chambre des conseillers et emprunter un couloir qui communique avec la première chambre. Les traits tirés, il serre quelques mains et rejoint ses compagnons. La veille, il a pris part à une grande réunion avec les élus de son parti. “Après sa longue absence, il fallait qu’il soit présent pour rassurer ses troupes”, affirme un élu du PAM. Et présent, il le sera à nouveau au parlement le lundi 11 pour assister à l’élection des membres du bureau de la première chambre et des présidents des commissions. Là, il n’a pu se dérober devant les objectifs des photographes, qui ont immortalisé de rares moments de franche rigolade avec Mostafa Ramid et Lahcen Daoudi.

    La justice et les petits fours
    Retour à la séance de rentrée. Les élus ont pris place dans la grande salle de l’hémicycle et les journalistes sont confinés dans une chambre vitrée. Le roi arrive à 16h15. Après la rituelle psalmodie de versets du Coran, Mohammed VI entame un discours bien “ciblé”, retransmis en direct à la télé. Le monarque parle du Sahara, éternelle première cause nationale, mais aussi du parlement et de la nécessité de redorer le blason de l’institution législative. La salle vibre au rythme d’assourdissants applaudissements. “Le roi les met devant leurs responsabilités, mais nos élus agissent comme s’il était question du parlement d’un autre Etat”, ironise un député de l’opposition. Mohammed VI enchaîne avec un nouveau concept, “la justice au service du citoyen”, dont il faudra s’attendre à être abreuvés pendant des mois dans les médias officiels.
    Son discours achevé, le roi se rend dans le grand hall de l’hémicycle. De la main, il semble bénir le gigantesque buffet dressé sur place et se dirige vers le balcon pour saluer la foule massée à l’extérieur. Après son départ, les élus se relâchent et prennent d’assaut le buffet, “pillé” en quelques minutes. Certains élus et fonctionnaires du parlement ont même prévu des sacs en plastique qu’ils dégainent pour les remplir de petits fours et autres délices préparés par un célèbre traiteur de la place.
    Il est maintenant près de 17 heures et les rues voisines de l’hémicycle s’emplissent d’un cortège drapé de blanc : les élus ayant garé leur voiture loin du parlement. Le cordon de sécurité est levé et la vie reprend son cours habituel.


    Commissions. Le point
    Mostafa Ramid quitte la direction du groupe PJD, mais il faudra continuer à compter avec le député casablancais qui devient président de la commission de la Justice. Tout un symbole, au moment où la réforme de la justice occupe tous les esprits. Premier “client” de Maître Ramid, Mohamed Naciri, ministre de la Justice, viendra en commission défendre le budget de son département. Le PAM, lui, s’est emparé de la commission de l’Intérieur en la personne d’Ahmed Touhami. Ce dernier cède la place, à la présidence du groupe PAM, à Hamid Narjiss, l’oncle d’El Himma.
    Driss Sentissi (MP), débarqué de la présidence du groupe haraki, reçoit comme lot de consolation la présidence de la commission des Affaires étrangères. Il succède à la jeune députée RNI M’Barka Bouaïda. Notons au passage que la seule femme désormais à occuper un poste à responsabilité dans la nouvelle organisation de l’hémicycle est l’Istiqlalienne Latifa Bennani Smires, présidente du groupe PI. Misogyne le parlement ?

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