Les critiques émises par les opérateurs économiques
étrangers et nationaux sur les mesures relatives à
l’investissement introduites dans la loi de finances
complémentaire pour 2009 et reconduites par la loi de
finances 2010 sont qualifiées d’alarmistes par le Premier
ministre, Ahmed Ouyahia. La déclaration de politique
générale, présentée hier à l’APN, était l’occasion pour lui
de «réagir sans polémique» à ces critiques. C’est aussi la
première fois que le Premier ministre s’exprime sur cette
question sensible. Le gouvernement, d’après lui, n’a pas
l’intention de priver l’Algérie de l’apport des
investissements étrangers. «Les chiffres de la Banque
d’Algérie, institution responsable du suivi des mouvements
transfrontaliers des capitaux, confirment que les
investissements étrangers hors hydrocarbures n’étaient
pas là substantiellement, avant les mesures prises par le
gouvernement», a-t-il indiqué. Il a cité des données de ces
investissements depuis 2000 jusqu’à 2008. Ainsi, la valeur
de ces investissements était de 21 millions de dollars en
2000, 434,5 millions de dollars en 2005, 928,4 millions de
dollars en 2006 et 1,48 milliard de dollars en 2008. «L’année
2009, qui a vu la mise en oeuvre des nouvelles dispositions
applicables aux investissements étrangers, n’a pas vu un
recul des apports étrangers hors hydrocarbures qui ont
atteint 1,6 milliard de dollars», a insisté Ahmed Ouyahia.
Il a rappelé que le Conseil national de l’investissement
(CNI) a octroyé des avantages (exonérations fiscales) à
des promoteurs de projets d’une valeur globale de 11,1
milliards de dollars. «L’obligation pour l’investisseur
étranger de s’associer avec des capitaux algériens tout en
gardant la gestion de la réalisation n’est pas une
‘spécificité’ algérienne. C’est une règle en vigueur dans de
nombreux pays, y compris émergents. C’est un moyen de
faire bénéficier l’économie nationale du savoir- faire des
partenaires», a-t-il indiqué. Selon lui, certaines expériences
d’investissements étrangers se sont révélées fondées sur
une conduite spéculative déloyale. Revenant brièvement
sur la privatisation des entreprises publiques, il a accusé
certains partenaires étrangers de vouloir confiner
l’économie algérienne au rang de simple marché par leur
refus de reprendre ces unités industrielles. «Quel drame y
avait-t-il à procéder à quelques ajustements de notre
démarche d’économie de marché, dès lors que ce
redressement n’est pas synonyme de rupture avec
l’efficacité et la compétitivité économiques ?», s’est-il
interrogé, avant de poursuivre : «Quel est ce dogme qui, au
nom de la liberté d’entreprendre, devait nous empêcher
d’introduire des correctifs appropriés à la lumière des
constats, des expériences et des circonstances, au moment
même où la crise économique mondiale a réhabilité
ailleurs le rôle économique de l’Etat, et surtout remis en
cause le primat de la libre spéculation sur l’économie
productive ?» Selon Ahmed Ouyahia, l’Algérie, qui faisait
l’objet «d’un embargo international non déclaré», a
concédé de larges libertés aux investisseurs étrangers.
Aussi, a-t-elle le droit, d’après lui, de reprendre la majorité
dans les investissements extérieurs chez elle (la règle de
51/49). «Ce même principe prévaut dans d’attrayantes
destinations de l’investissement étranger, au Moyen-
Orient et en Asie», a-t-il noté.
Fayçal Métaoui
El Watan 23/10/2010
étrangers et nationaux sur les mesures relatives à
l’investissement introduites dans la loi de finances
complémentaire pour 2009 et reconduites par la loi de
finances 2010 sont qualifiées d’alarmistes par le Premier
ministre, Ahmed Ouyahia. La déclaration de politique
générale, présentée hier à l’APN, était l’occasion pour lui
de «réagir sans polémique» à ces critiques. C’est aussi la
première fois que le Premier ministre s’exprime sur cette
question sensible. Le gouvernement, d’après lui, n’a pas
l’intention de priver l’Algérie de l’apport des
investissements étrangers. «Les chiffres de la Banque
d’Algérie, institution responsable du suivi des mouvements
transfrontaliers des capitaux, confirment que les
investissements étrangers hors hydrocarbures n’étaient
pas là substantiellement, avant les mesures prises par le
gouvernement», a-t-il indiqué. Il a cité des données de ces
investissements depuis 2000 jusqu’à 2008. Ainsi, la valeur
de ces investissements était de 21 millions de dollars en
2000, 434,5 millions de dollars en 2005, 928,4 millions de
dollars en 2006 et 1,48 milliard de dollars en 2008. «L’année
2009, qui a vu la mise en oeuvre des nouvelles dispositions
applicables aux investissements étrangers, n’a pas vu un
recul des apports étrangers hors hydrocarbures qui ont
atteint 1,6 milliard de dollars», a insisté Ahmed Ouyahia.
Il a rappelé que le Conseil national de l’investissement
(CNI) a octroyé des avantages (exonérations fiscales) à
des promoteurs de projets d’une valeur globale de 11,1
milliards de dollars. «L’obligation pour l’investisseur
étranger de s’associer avec des capitaux algériens tout en
gardant la gestion de la réalisation n’est pas une
‘spécificité’ algérienne. C’est une règle en vigueur dans de
nombreux pays, y compris émergents. C’est un moyen de
faire bénéficier l’économie nationale du savoir- faire des
partenaires», a-t-il indiqué. Selon lui, certaines expériences
d’investissements étrangers se sont révélées fondées sur
une conduite spéculative déloyale. Revenant brièvement
sur la privatisation des entreprises publiques, il a accusé
certains partenaires étrangers de vouloir confiner
l’économie algérienne au rang de simple marché par leur
refus de reprendre ces unités industrielles. «Quel drame y
avait-t-il à procéder à quelques ajustements de notre
démarche d’économie de marché, dès lors que ce
redressement n’est pas synonyme de rupture avec
l’efficacité et la compétitivité économiques ?», s’est-il
interrogé, avant de poursuivre : «Quel est ce dogme qui, au
nom de la liberté d’entreprendre, devait nous empêcher
d’introduire des correctifs appropriés à la lumière des
constats, des expériences et des circonstances, au moment
même où la crise économique mondiale a réhabilité
ailleurs le rôle économique de l’Etat, et surtout remis en
cause le primat de la libre spéculation sur l’économie
productive ?» Selon Ahmed Ouyahia, l’Algérie, qui faisait
l’objet «d’un embargo international non déclaré», a
concédé de larges libertés aux investisseurs étrangers.
Aussi, a-t-elle le droit, d’après lui, de reprendre la majorité
dans les investissements extérieurs chez elle (la règle de
51/49). «Ce même principe prévaut dans d’attrayantes
destinations de l’investissement étranger, au Moyen-
Orient et en Asie», a-t-il noté.
Fayçal Métaoui
El Watan 23/10/2010
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