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Ça flambe en silence

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  • Ça flambe en silence

    La tendance inflationniste se conjugue à la pénurie de lait et au manque de liquidités dans les bureaux de poste.
    La vie est de plus en plus chère en Algérie. De nouvelles augmentations des prix de produits de première nécessité, ont été appliquées, en catimini, au cours de la semaine écoulée. Sans aucun préavis, les augmentations sont presque passées inaperçues. Les hausses ont touché notamment les légumes secs, l’huile de table, le sucre et les pâtes alimentaires.
    Avec une hausse de 20 DA le kilo, les lentilles passent désormais à 130 DA. Le même prix est affiché pour les haricots secs contre 110 DA, il y a moins de 10 jours. Le pois chiche se vend actuellement à 180 DA le kilo alors qu’il était entre 130 et 140 DA. L’huile de table, toutes appellations confondues, a connu une hausse de 10 DA le litre. Les légères baisses concédées durant le mois de Ramadhan dernier, tombent ainsi en désuétude. Cette tendance inflationniste exacerbe immanquablement la mal-vie, selon de nombreux observateurs. Ainsi, l’indice des prix à la consommation a subi une nouvelle hausse. Le simple citoyen fait les frais de ces tendances inflationnistes. Entre-temps, les dépenses de consommation de tous les ménages particulièrement les petites bourses, augmentent inexorablement.
    «Tout a augmenté», déplore Aâmi Salem, un sexagénaire retraité de son état. Ecrasé par les années de labeur, chaque nouvelle augmentation pour ce simple citoyen est vécue «comme une nouvelle descente aux enfers». Comme un malheur ne vient jamais seul, Aâmi Salem ne peut même pas retirer le montant de sa misérable pension, son unique ressource. Et pour cause, la poste du coin ou celles se trouvant dans un rayon de 20 km, manquent de liquidités.
    Croulant sous les dettes du mois passé contractées chez l’épicier et le pharmacien, ce sexagénaire dont le ménage est en rupture de provisions, risque de ne pas manger à sa faim. Pis encore, les déboires de ce père de famille dont le conjoint souffre d’une maladie chronique, sont aggravés par la pénurie de lait pasteurisé en sachet. Petit à petit, cette pénurie apparue il y a près de trois mois, s’est désormais installée dans la durée. Il faut rappeler toutefois, que les produits alimentaires ont connu une hausse de plus de 10%, en l’espace de 6 mois. Un fait qui constitue un choc violent pour les petites bourses.
    En outre, cette inflation galopante rend caduques toutes les dernières augmentations de salaires annoncées en grande pompe en faveur des travailleurs de la Fonction publique.
    Cela sans parler des chômeurs ou des travailleurs employés dans le secteur privé qui n’ont bénéficié d’aucune augmentation. Ces dernières catégories, comme la majorité des citoyens, ont subi par contre, les méfaits de ces augmentations de salaires. Lesquelles, selon les spécialistes, ont été le catalyseur du phénomène de l’inflation qui ne cesse de ronger le pouvoir d’achat, déjà fragile, des Algériens. En fait, selon certains observateurs de la scène économique, les Algériens sont payés en dinars et s’approvisionnent chez eux en euros. Pour rappel, l’avant-dernière hausse des prix a touché les produits alimentaires frais, tels les fruits et légumes, et les viandes, dont le taux d’augmentation a atteint les 11,35%. Intervenant à l’occasion de la présentation du rapport annuel portant sur l’évolution économique et monétaire du pays pour l’année 2009, Mohamed Laksaci, gouverneur de la Banque d’Algérie, a fait savoir que le phénomène d’inflation a été plus visible au niveau des prix des produits alimentaires qui ont augmenté de 8,08%, en moyenne annuelle. Le taux d’inflation a atteint un niveau de 5,41%, en juin de l’année en cours, a-t-il révélé. Pourtant, le ministre des Finances avait indiqué que l’un des principaux objectifs du gouvernement pour 2010, était de stabiliser le taux d’inflation à moins de 4%, soit entre 3 et 3,5%. Un objectif qui, contre toute attente, n’a pas été atteint.

    Mohamed BOUFATAH
    عيناك نهر من جنون... عيناك أرض لا تخون
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