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Wilaya de Tizi Ouzou : 16 bureaux de poste fermés.

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  • Wilaya de Tizi Ouzou : 16 bureaux de poste fermés.

    De nombreux bureaux de poste assurent un «service minimum» à travers des fenêtres barreaudées. La raison invoquée est l’insécurité.

    Nous informons la clientèle du bureau de poste que les opérations financières sont transférées à l’agence de Tizi Ouozou». C’est ce qu’indique un écriteau placardé sur la porte métallique du bureau de poste de Bouhinoune, une agglomération sise à 5 km de Tizi Ouzou. Seule la remise de courrier, et autre, des mandats postaux sont assurés. Ces prestations sont fournies par un agent, à travers une fenêtre grillagée. A l’intérieur, les murs lézardés et une fuite d’eau sur le mur, provenant de la toiture, témoignent de la vétusté de la structure. En face du guichet, à l’extérieur, se tient un vieillard sous une pluie fine. «Je veux retirer de l’argent, mais je viens d’être informé qu’il n’y a pas de liquidité ici», dit-il d’une voix altérée. «Ce bureau a été cambriolé deux fois», dit le préposé au guichet. Le septuagénaire, l’air contrarié, lâche : «j’ai des douleurs aux jambes, je ne peux pas me rendre à Tizi Ouzou», se plaint-il. Sensible à la vulnérabilité du vieil homme, le fonctionnaire se propose de lui rendre service.
    Des milliers de personnes endurent le même calvaire. Dans ses bureaux des zones rurales, le service est limité. Des agences sont tout simplement fermées dans les autres localités. «Avant qu’il ne soit fermé, ce bureau de poste nous rendait vraiment service. Il nous évitait le déplacement à Béni Douala ou à Souk-El-Tenine (Maâtkas) pour récupérer le courrier ou effectuer un retrait d’argent», dit un jeune rencontré au centre du grand village d’Aït Abdelmouméne, dans la commune de Tizi N’Tlata (36 km de Tizi Ouzou). «Mais ceux qui en souffrent le plus, sont les personnes âgées. Imaginez qu’ils se déplacent en ce temps froid et pluvieux par exemple ; comptez aussi les aléas du transport !» Le bâti est laissé aux quatre vents. Il se dégrade. Comme ce bureau, la wilaya de Tizi Ouzou en compte 16 autres structures fermées.
    La raison invoquée est la détérioration de la situation sécuritaire et les nombreux hold-up enregistrés ces dernières années. L’identité des assaillants varie d’un témoin à un autre : banditisme et terrorisme. Il est utile de signaler que parmi ces 16 bureaux, certains d’entre eux font l’objet de réaménagement et attendent d’être rouverts au public.La seule commune de Mizrana, réputée pour son climat d’insécurité compte trois fermetures.
    Les citoyens sont orientés vers les agences des chefs-lieux, plus sécurisés, pour effectuer les opérations financières. A quarte kilomètres du village Aït Abdelmouméne, à Ouadhias, la ville de Souk-El-Tenine fourmille de monde en ce jour de marché. La poste est prise d’assaut par les citoyens en dépit de l’indisponibilité de liquidité qui s’est généralisé à travers tout le territoire de la wilaya cette semaine.
    L’infrastructure est sous pression. L’exigüité de l’agence est accentuée par le rush des populations qui viennent d’autres localités. «Je viens de Tizi N’Tlata pour retirer un peu d’argent, mais apparemment, il n’y en a pas !», fulmine un quadragénaire accompagné de sa femme. La recrudescence des attaques contre des bureaux de postes, depuis 2004, a montré les limites du maillage sécuritaire dans les zones reculées.

    Nordine Douici (El Watan).
    Il y a des gens si intelligents que lorsqu'ils font les imbéciles, ils réussissent mieux que quiconque. - Maurice Donnay
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