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Les limites du patriotisme économique algérien

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  • Les limites du patriotisme économique algérien

    La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a adressé, mercredi 27 octobre, une mise en demeure à la Société nationale des véhicules industriels (SNVI, ex-Sonacom). La DGSN lui a demandé de procéder sous quinzaine à la livraison de quatre camions d’une commande globale de plusieurs camions et engins. La DGSN menace d’appliquer les mesures coercitives prévues par la réglementation des marchés publics pour non respect des délais de livraison en cas de nouveaux retards de la part de la SNVI.

    Le procédé de la mise en demeure est habituel dans les relations commerciales entre les clients et les fournisseurs. Mais quand c’est la puissante DGSN qui décide d’en user contre la SNVI, une entreprise détenue à 100% par l’Etat, et pour faire respecter les termes d’un contrat de gré à gré avec l’argument du patriotisme économique, il y a de quoi s’inquiéter.

    En juin 2009, le ministère de l’Intérieur avait décidé d’octroyer à la SNVI plusieurs marchés de livraison de camions et d’engins à la police et la protection civile pour un montant total de 21,9 milliards de dinars. Le programme quinquennal 2009-2014 prévoit également le renforcement des parcs communaux en matériel roulant de nettoiement, d'hygiène et de salubrité, en transport scolaire et à la rénovation des engins de marque SNVI. Les collectivités locales vont acquérir aussi 1.300 minicars SNVI destinés au transport scolaire et 2.870 camions industriels chez le même constructeur pour un montant de 22 milliards de dinars.

    Des commandes que l’unique constructeur national de véhicules industriels ne semble pas en mesure d’honorer jusqu’à obliger la DGSN à recourir à la procédure extrême de la mise en demeure. La décision politique d’octroyer des marchés publics à la SNVI était destinée à offrir à cette entreprise un plan de charge conséquent pour lui permettre de faire tourner son usine et de sortir de la crise. Mais la SNVI, comme la grande majorité des entreprises publiques, n’arrive pas à redresser la situation malgré les aides directes et indirectes de l’Etat.

    Les autres initiatives dites de « patriotisme économique » pourraient connaître le même sort. Parmi elles, celles prévoyant d’accorder une partie des marchés publics à des groupes algériens. Nos tentatives de contacter la SNVI mercredi en début d’après-midi n’ont pas abouti. Aucun responsable de cette entreprise n’était joignable pour commenter.

    TSA
    Ali Idir
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