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Azouz Begag : La société algérienne est en devenir

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  • Azouz Begag : La société algérienne est en devenir

    De la liberté, des crispations identitaires, de ses projets politiques : Azouz Begag, ancien ministre français à la Promotion de l’égalité des chances, a confié à El Watan Week-end ses espoirs pour l’Algérie et ses inquiétudes pour la France. Il sera au salon du livre d’Alger, stand des éditions Sedia, samedi 30 à 15h pour une dédicace de son dernier livre, Dites-moi bonjour, paru en 2009.


    - Vous voilà au Salon du livre d’Alger… Dans le pays d’où vos parents sont originaires où, à un moment de votre vie, vous auriez aimé revenir, mais où il vous manquerait quelque chose de fondamental à vos yeux, la «liberté individuelle». D’après vous, cette absence de liberté est-elle plutôt le fait de la société ou du politique ?

    C’est en fait surtout le concept d’individu auquel je suis attaché. J’aime me revendiquer comme une «personne» à part entière, responsable de son destin. En Algérie, comme dans beaucoup de pays du Sud, c’est la notion d’appartenance à une communauté qui est le socle sociologique. En Algérie, ce qui me manquait, au temps où je désirais m’y établir, c’était ce sentiment de liberté individuelle sur lequel je m’étais construit en France, dans ce pays où les présidents sont souvent élus avec 51% ou 53% des voix, c’est-à-dire avec des majorités relatives... donc des oppositions féroces, ce qui fait l’énergie des démocraties. En France, la possibilité qui est donnée de se mouvoir librement en Europe, mais aussi à travers le monde est un immense privilège, surtout quand on est jeune. Comme toutes les sociétés, la société algérienne est en devenir, les générations se succèdent, la politique évoluera avec elles. La liberté est un combat permanent, quel que soit le pays où l’on habite. J’ai appris, en démissionnant du gouvernement français en 2007, qu’il faut accepter d’en payer le prix.

    - Lundi, ce sera le 1er novembre, nouvel anniversaire de la révolution. Et alors que l’Algérie fêtera dans deux ans le cinquantenaire de son indépendance, il est aujourd’hui beaucoup question de cette «identité algérienne». Pourquoi est-elle si complexe à définir ?

    Je viens de relire l’histoire de l’émir Abdelkader de Bruno Etienne et l’on voit dans ce livre combien au XIXe siècle l’Algérie des tribus était déjà d’une complexité redoutable, pour les envahisseurs français comme pour l’Emir qui leur résistait et tentait de construire une homogéneïté dans la résistance. Une identité, par nature, est un concept en mouvement, qui évolue dans le temps. Il vaut mieux d’ailleurs parler de processus identitaire plutôt que d’identité. En France, depuis une quinzaine d’années, on voit apparaître dans toutes les manifestations, sportives, mariages, circoncisions... de la communauté algérienne, des drapeaux algériens. Ce drapeau en France soulève bien des polémiques. A croire que les descendants d’immigrés algériens de l’après-guerre se sentent pleinement algérien aujourd’hui, même s’ils ne sont jamais allés dans ce pays. Ils se revendiquent comme tels. C’est la preuve que des identifications sont à l’œuvre des deux côtés de la Méditerranée et qui rendent complexes la question de l’identité nationale. Récemment, avec le président Jacques Chirac, nous parlions de cette mémorable visite à Alger où des voix criaient «des visas, des visas» au chef de l’Etat français. Il est intéressant de noter que pendant qu’à Alger, les jeunes Algériens disaient leur désir de France, en France, les jeunes d’origine algérienne appellent une Algérie qu’ils mythifient.

    - Vous avez écrit, après la qualification des Verts pour la Coupe du monde, que la victoire contre l’Egypte avait cassé un mythe : celui de la communauté arabo-musulmane. Dans ce contexte particulier, quel nouveau constat le sociologue que vous êtes fait-il sur l’expression de cette identité ?

    Quand il est question de se qualifier pour la Coupe du monde en Afrique du Sud, en effet, il n’est plus question de «frères» arabes ou musulmans : c’est chacun pour soi et Dieu pour tous. La violence dans le football se joue des communautés fraternelles. Le monde du sport montre bien comment s’opèrent les identifications et comment elles construisent à un moment donné les identités. En juin dernier, l’Algérie, à travers son équipe nationale, avait un énorme besoin de reconnaissance et de prouver au monde entier qu’elle pouvait se remettre de dix années de plomb, qu’elle était encore debout sur la scène mondiale. La fierté algérienne, ce n’est pas rien ! On m’en fait souvent le reproche quand mon sang sétifien monte en pression. Elle est un élément constitutif de l’histoire de la formation de la nation. L’Emir Abdelkader l’a bien montré, trahi si souvent par les responsables militaires et politiques français, alors qu’il donnait sa parole sacrée en échange de sa reddition.

    - Parmi les raisons avancées par les immigrés qui choisissent de revenir en Algérie après leurs études ou après une expérience professionnelle, le «racisme ordinaire» est une de celles qui revient le plus souvent. Avez-vous l’impression que les discriminations en France (ou en Europe) soient aujourd’hui plus importantes que dans les années 1980 ?

    Sans aucun doute ! Toutes les études montrent que les Arabes et en particulier les Algériens subissent de plein fouet les discriminations à l’embauche. En France, la guerre d’Algérie a laissé des traces indélébiles. Le racisme anti-arabe et surtout l’islamophobie font des bonds considérables ces derniers mois. Regardez ce qui se passe dans la région de Strasbourg avec la construction de la grande mosquée prévue en 2011. Une véritable guerre identitaire est engagée. Je suis très inquiet pour l’avenir des relations intercommunautaires en France. Il y a une espèce de guerre ouverte entre «le halal et le cochon», que l’on retrouve dans l’apparition des restaurants QUICK halal, qui est porteuse de grande inquiétude. De plus, l’année 2009, qui était celle des élections régionales en France, importantes pour le pouvoir en place, a vu un déferlement de dérapages islamophobes de la part des responsables politiques, Brice Hortefeux en tête, condamné pour injures raciales et toujours en poste. Ce qui a vraiment de quoi inquiéter. Incontestablement, le Front National sera le grand gagnant de la présidentielle de 2012. Le pays est au seuil de graves conflits intercommunautaires, j’en ai l’intime conviction. Et l’année 2011, pré-électorale, sera critique en provocations.

    - Malgré l’échec des régionales, on imagine que vous n’avez pas abandonné vos ambitions politiques… Toujours au centre ? Dans quoi se projette l’ancien ministre pour la Promotion à l’égalité des chances ?

    Je travaille avec Dominique de Villepin dans le cadre de son parti République Solidaire, mais j’ai aussi beaucoup d’amitié pour François Bayrou du Modem. Les deux hommes incarnent une France dans laquelle je me retrouve. Le centre va être très courtisé dans les mois à venir, notamment par le président Sarkozy qui s’apprête à offrir Matignon au ministre Jean-Louis Borloo. Quant aux régionales, c’était la première fois dans l’histoire de France qu’un Français d’origine algérienne soit tête de liste pour un parti. J’ai ouvert une porte pour marquer l’avenir. Elle ne se refermera plus. C’est une victoire, non pas une défaite.

    - Avez-vous des projets d’écriture ?

    Tout ce dont je vous parle ici fait l’objet d’un livre que j’ai écrit, La France identitaire, pour lequel je cherche un éditeur. Pour la première fois en vingt-cinq ans de publication, j’éprouve des difficultés à publier pareil ouvrage sur la montée de l’islamophobie en France. Je ne sais pas pourquoi. Il paraît que c’est la crise

  • #2
    L'Arabe de sevice qui parle des discriminations elle est pas mal celle là

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    • #3
      L'Arabe de sevice qui parle des discriminations elle est pas mal celle là id75



      argumente,tu auras l'air moins bêtes

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      • #4
        Moins bête hummm y a rien à argumenter il doit sa carrière à Villepin parce qu'il est arabe dans un ministère bidon pour casser Sarko c'est à tout ce qu'il a servi. Et quand tu regardes sa pseudo carrière politique il est passé par tous les partis ... ridicule

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        • #5
          "Un mouton dans la baignoire"
          «Ceux qui sont infidèles connaissent les plaisirs de l’amour ; ceux qui sont fidèles en connaissent les tragédies..» Oscar Wilde

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