Al-Qaïda frappe dans une église de Bagdad: 53 morts
Bertrand Métayer | 31.10.2010, 17h47 | Mise à jour : 01.11.2010, 16h34
Une prise d'otages dans une église en plein coeur de Bagdad a tourné au carnage dimanche soir. L'opération s'est soldée par la mort de 53 personnes dont sept policiers. Les autorités irakiennes évoquent 67 autres personnes blessées. Seulement dix à douze fidèles sont sortis indemnes. Un groupe de la mouvance d'Al-Qaïda a revendiqué l'attaque et donné un ultimatum de 48 heures à l'Eglise copte d'Egypte pour libérer des musulmanes «emprisonnées dans des monastères» de ce pays.
Les forces de sécurité irakiennes ont donné l'assaut en fin de soirée avec l'aide des troupes américaines. Malgré la fin de leur mission de combat fin août, ces dernières peuvent toujours utiliser la force, si elles sont attaquées ou si l'Irak sollicite leur aide. Cinq des terroristes ont péri dans l'opération et huit ont été arrêtés, précise une source du ministère de l'Intérieur.
Un acte de violence condamné à Rome et à Paris
Le pape Benoît XVI a condamné cette attaque lundi, lors de l'angélus place Saint-Pierre, à l'occasion de la Toussaint. «Je prie pour les victimes de cette violence absurde, d'autant plus féroce qu'elle a frappé des personnes sans défense, réunies dans la maison de Dieu, qui est un lieu d'amour et de réconciliation, a-t-il déclaré. J'exprime ma solidarité affectueuse à la communauté chrétienne irakienne, de nouveau frappée».
A Paris, le recteur de la mosquée, Dalil Boubakeur, a condamné ce massacre, affirmant que «les musulmans d'aujourd'hui ne peuvent tolérer que de telles agressions terroristes et sanglantes puissent se produire contre les Chrétiens vivant en terre d'islam».
Sols et murs maculés de sang et criblés de balles
Lundi matin, la cathédrale syriaque catholique de Bagdad ressemble à un champ de bataille. Le sol et les murs sont maculés de sang et criblés de balles. Des morceaux de chair sont visibles un peu partout. Les pupitres sont détruits ou renversés, et le verre brisé jonche le sol.
«Des hommes, portant des habits militaires, ont pénétré dans l’église avec leurs armes et ont immédiatement tué un prêtre. Je me suis réfugié dans une petite salle où se trouvaient quatre autres fidèles, témoigne un des otages, âgé
de 18 ans. Peu après, deux des hommes armés sont entrés dans la pièce, ont tiré en l’air et sur le sol, blessant trois personnes, puis nous ont poussés dans la nef. Il y a eu ensuite des échanges de tirs et nous avons entendu des bruits d’explosions. Des vitres sont tombées sur les gens ».
« L'opération a été préparée de longue date, au vu des armes et des munitions qui ont été retrouvées dans la cathédrale, estime le père Yousif Thomas Mirkis, responsable de l'ordre des Dominicains. Cela prend du temps pour les introduire ». Le vicaire épiscopal des syriaques catholiques, Mgr Pios Kasha, déplore « un vrai carnage » et annonce le départ prochain d'Irak des membres de sa communauté.
Cette attaque est l'une des plus meurtrières commises contre les chrétiens en Irak, et devrait accélérer l'exode des membres de cette communauté dont le nombre est passé de 800 000 à 500 000 depuis l'invasion conduite par les Etats-Unis en 2003.
source : Le parisien
Bertrand Métayer | 31.10.2010, 17h47 | Mise à jour : 01.11.2010, 16h34
Une prise d'otages dans une église en plein coeur de Bagdad a tourné au carnage dimanche soir. L'opération s'est soldée par la mort de 53 personnes dont sept policiers. Les autorités irakiennes évoquent 67 autres personnes blessées. Seulement dix à douze fidèles sont sortis indemnes. Un groupe de la mouvance d'Al-Qaïda a revendiqué l'attaque et donné un ultimatum de 48 heures à l'Eglise copte d'Egypte pour libérer des musulmanes «emprisonnées dans des monastères» de ce pays.
Les forces de sécurité irakiennes ont donné l'assaut en fin de soirée avec l'aide des troupes américaines. Malgré la fin de leur mission de combat fin août, ces dernières peuvent toujours utiliser la force, si elles sont attaquées ou si l'Irak sollicite leur aide. Cinq des terroristes ont péri dans l'opération et huit ont été arrêtés, précise une source du ministère de l'Intérieur.
Un acte de violence condamné à Rome et à Paris
Le pape Benoît XVI a condamné cette attaque lundi, lors de l'angélus place Saint-Pierre, à l'occasion de la Toussaint. «Je prie pour les victimes de cette violence absurde, d'autant plus féroce qu'elle a frappé des personnes sans défense, réunies dans la maison de Dieu, qui est un lieu d'amour et de réconciliation, a-t-il déclaré. J'exprime ma solidarité affectueuse à la communauté chrétienne irakienne, de nouveau frappée».
A Paris, le recteur de la mosquée, Dalil Boubakeur, a condamné ce massacre, affirmant que «les musulmans d'aujourd'hui ne peuvent tolérer que de telles agressions terroristes et sanglantes puissent se produire contre les Chrétiens vivant en terre d'islam».
Sols et murs maculés de sang et criblés de balles
Lundi matin, la cathédrale syriaque catholique de Bagdad ressemble à un champ de bataille. Le sol et les murs sont maculés de sang et criblés de balles. Des morceaux de chair sont visibles un peu partout. Les pupitres sont détruits ou renversés, et le verre brisé jonche le sol.
«Des hommes, portant des habits militaires, ont pénétré dans l’église avec leurs armes et ont immédiatement tué un prêtre. Je me suis réfugié dans une petite salle où se trouvaient quatre autres fidèles, témoigne un des otages, âgé
de 18 ans. Peu après, deux des hommes armés sont entrés dans la pièce, ont tiré en l’air et sur le sol, blessant trois personnes, puis nous ont poussés dans la nef. Il y a eu ensuite des échanges de tirs et nous avons entendu des bruits d’explosions. Des vitres sont tombées sur les gens ».
« L'opération a été préparée de longue date, au vu des armes et des munitions qui ont été retrouvées dans la cathédrale, estime le père Yousif Thomas Mirkis, responsable de l'ordre des Dominicains. Cela prend du temps pour les introduire ». Le vicaire épiscopal des syriaques catholiques, Mgr Pios Kasha, déplore « un vrai carnage » et annonce le départ prochain d'Irak des membres de sa communauté.
Cette attaque est l'une des plus meurtrières commises contre les chrétiens en Irak, et devrait accélérer l'exode des membres de cette communauté dont le nombre est passé de 800 000 à 500 000 depuis l'invasion conduite par les Etats-Unis en 2003.
source : Le parisien
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