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Construire la plus grande mosquée d'Afrique, ou le plus grand pays d'Afrique ?

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  • Construire la plus grande mosquée d'Afrique, ou le plus grand pays d'Afrique ?

    «Construire la plus grande mosquée d'Afrique ou le plus grand pays d'Afrique?»


    Le chroniqueur a déjà posé la question : «Faut-il construire la plus grande mosquée d'Afrique ou le plus grand pays d'Afrique ?», surtout avec plus de 7 milliards de dollars qui vont être dégagés dans quelques mois. C'est quoi en effet le but d'une nation : la vie avant la mort ou la vie après la mort ? Quand vous offrez une cité LSP à des Algériens, ils n'y cotisent pas pour une crèche, une librairie, un arrêt de bus contre la pluie ou le soleil, un espace vert ou une aire de jeux. Non. Ils cotisent d'abord pour la mort : la tente et la centaine de chaises qui seront stockées et utilisées à chaque décès. Les fêtes de mariages se fêtent dans les salles de fêtes. Les deuils, sous la tente achetée à frais communs. Pour la mort, les Algériens sont solidaires. Le but est de bien mourir, dans l'ordre, l'organisation, la cotisation et la solidarité. A la fin, l'Etat fait comme le peuple : arrivé à un certain âge, il se retourne vers l'invisible, impose l'appel à la prière à l'ENTV, prie au lieu de travailler et lance le chantier de la plus grande mosquée du pays. C'est ce que font les Algériens dans les villages, les quartiers, les villes : ils ramassent de l'argent pour bien trépasser. C'est ce que font certains riches du libéralisme contrôlé : dès qu'ils deviennent riches, ils vont à la Mecque puis donnent de l'argent pour payer, se payer une mosquée qui ne porte pas leurs noms mais leur signature. Pourquoi autant de zèle pour la prière et si peu d'effort pour l'effort ? Abîme des réponses, amour du trépas, culte du thanatos, reflux vers l'invisible. Les Algériens veulent bien mourir. C'est un bon moyen pour être martyr, ancien moujahid ou pour se consoler. Chacun veut son lot de terrain au Paradis puisque chacun ne peut pas l'avoir avec une agence foncière. On demande à la religion ce que l'indépendance n'a pas assuré ni apporté. Le programme national est donc d'avoir un pays après la mort puisqu'on ne l'a pas eu avant. Du coup, c'en est devenu un projet national : le paradis est aujourd'hui un programme soutenu par l'Etat et entre dans la loi de finances.

    C'est devenu même une hérésie que de demander un espace vert à la place d'une mosquée. Que nos enfants jouent dans la rue, au bas des immeubles, que l'arbre soit inutile et l'ablution obligatoire, est vu comme secondaire : il n'est pas essentiel que les enfants aient où jouer mais il est urgent que les vieux aient où prier. Le chroniqueur l'a aussi écrit une fois : l'Etat n'a pas réussi à faire rajeunir le Pouvoir mais a réussi à faire vieillir le peuple. On a tous le même âge d'ailleurs face à la joie ou à l'appel de la vie : l'âge du haussement d'épaule et du soupir avec dentier. Qui est jeune dans ce pays ? Celui qui a réussi à partir. Pour les autres, il vaut mieux vieillir vite et rapidement si on ne veut pas rater sa vie. Prier le plus possible pour que le temps passe le plus vite possible avant qu'il ne se transforme en éternité. Première question : qu'avons-nous à nous faire pardonner, collectivement, pour être poussés si collectivement vers la prière et pas vers la vie ? 2ème question : planter un arbre est-il moins louable que cotiser pour une mosquée ? Acheter des livres ou des lunettes ou des fleurs est-il moins bien vu par Dieu ? On en doute mais ceux qui construisent beaucoup de mosquées ne demandent pas son avis à Dieu mais seulement à leur culpabilité. A la fin ? Imaginons : que faire quand on aura construit la plus grande mosquée, encore plus grande que le pays qui la porte ? On sera encore vivants et encore obligés d'assumer ce que Dieu a donné pour qu'on l'assume et pas pour qu'on lui tourne le dos : la vie, son immense poids absurde et resplendissant. Selon le mythe des fondations, Dieu a créé Adam pour en faire un délégué sur terre. Que dire de quelqu'un qui, au lieu d'assumer la délégation, essaye de la contourner et d'attendre la fin des heures de travail de sa mission ? On dit que c'est un tricheur. Dieu n'a pas donné la vie aux hommes pour qu'ils soient tous maçons de mosquée. Il nous aurait faits tous Chinois avec une Méditerranée de béton armé et du carrelage qui tombe du ciel. Ce n'est pas le cas et donc, il y a erreur : d'ailleurs, si l'Islam avait commencé à l'époque avec la construction des mosquées au lieu de coloniser le reste du monde, El Madina aurait fini comme daïra de Koreich et pas comme centre d'un empire. Et quand on se consacre, peuple et Etat, à construire seulement des aires de prières, c'est qu'on insulte la notion de l'effort, la responsabilité de la vie et le poids de l'âme réduite à un lustre de mosquée. Avec l'argent fou qui va être dépensé pour la grande mosquée d'Alger, on aurait pu creuser un canal de Hydra vers Timimoun ou marcher sur la Lune ou relancer l'emploi ou créer des universités réelles. On ne l'a pas fait : on voulait la plus grande mosquée d'Afrique à la mesure du plus grand sentiment de culpabilité collectif. Une belle tradition musulmane : «Si le glas sonne pour la fin du monde et que vous êtes en train de planter un arbre, continuez…». On retiendra le mot «arbre», pas «mosquée». C'est-à-dire quelque chose qui participe de la vie et du respect de la vie et pas de l'attente de mort.

    On accuse la mythique Koreich d'avoir sculpté ses dieux dans de la pierre. Là, nous sculptons Dieu dans des murs.


    par Kamel Daoud
    Le Quotidien d'Oran


    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

  • #2
    Le chroniqueur a déjà posé la question : «Faut-il construire la plus grande mosquée d'Afrique ou le plus grand pays d'Afrique ?», surtout avec plus de 7 milliards de dollars qui vont être dégagés dans quelques mois.
    Il ne faut pas rêver: Quand on parle de 7 milliards... il faut croire que ce sera plutot 15 MILLIARDS.
    Faut-il rappeler le cheminement de l'autoroute Est-Ouest ?
    L'homme parle sans réféchir...Le miroir réfléchit sans parler!

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    • #3
      C'est devenu même une hérésie que de demander un espace vert à la place d'une mosquée
      il est con ou ils joue au con ? pourquoi pas les deux ! et pourquoi accusé les mosquées d'occupé les espaces vertes !? n'importe quoi

      Alors que le truques qui se passe vraiment est que tout les projets on un espace vert au départ et un riche peut l'acheté et faire se qu'il veut de lui (parking , magasins , villa , ...)

      comme si c'est la seul 7 milliards qui n'es pas mi a sa place

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      • #4
        La folie des grandeurs

        tout ce fric pour un seul projet ...et pourtant ...!
        "N'imitez rien ni personne. Un lion qui copie un lion devient un singe." Victor Hugo

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        • #5
          Pourquoi 7 Mds $ ? pourquoi pas 17 ou 71 ou tout simplement 1 ?


          on a entendu plein de chiffres avec ce projet sauf les bon apparemment .
          .


          Nul n’est plus désespérément esclave, que ceux faussement convaincus d’être libres"-JWVG

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          • #6
            De la manière qu'est gérée l'Algérie ,dans moins de 20ans ,il y aura de grande chances que l'Algerie demande un prêt au FMI ,a ce moment la nous aurons une très grande mosquée,(la plus grande d'Afrique)pour aller pleurer notre sort.Pendant ce temps ceux qui auront investi dans des universités,la recherche,les hôpitaux auront pris une tel avance.....

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            • #7
              Purée !
              La grande mosquée reste en travers de la gorge des Kamel Daoud.

              Tout ce qui est beau, grand est bienvenue en Algérie qui en manque cruellement.

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              • #8
                je dis que simplement l un n empeche pas l autre


                azzou75 tu es algerien car ton avatar représente le symbole de maghnia

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                • #9
                  Egal a lui même chapeau bas Mr Daoud.


                  c'est toujours les plus censés les cons....!!!

                  Wech rhessak y'a el 3aryane ... la grande mosquée d'Afrique .

                  Sauf si boutef compte Délocaliser la Mecque vers alger, la je dirai bravos abdeka

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                  • #10
                    Bien vu Kamel Daoud !
                    Jeûner c'est bien. Manger c'est mieux.

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                    • #11
                      Je ne sais pas pourquoi on s'attaque au chroniqueur, il faut , je pense, lire entre leslignes.
                      Ce n'est ni une question de prix, ni une question de mosquée, mais d'un choix.

                      Nous avons des mosquees dans des petites villes, ou chaque miniscules quartier, a son immense mosquée, qui coute des milliards de centimes, alors que juste à côté de ce luxe, il y a des pauvres qui vivent dans des gourbis.
                      Le choix à mon avis c'est: Dieu est-il plus content quand on construit une mosquée qui peut recevoir 1000 fidéles alors que dans le quartier il n'y a que 200 pratiquants, ou alors contruire des logements avec l'argent "gaspillés" dans le luxe de la mosquée, pour des croyants dans la misére et la précarité.

                      On dit que " allah jamil oua yab3i el jamal", mais allah ma yabi3ch le luxe .

                      Je suis prêt à recevoir lescritiques acerbes de certains islamistes, et non pas musulmans .
                      " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

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                      • #12
                        Purée! 7 milliard de dollars !
                        Vous vous rendez compte le nombre de familles auxquelles une telle somme assurerait un toit ! Le nombre de kilomètres de routes, le nombre d'hôpitaux, de lycées, d'Universités !
                        Un tel budget alloué (annuellement) à la recherche, fera décoller l'Algérie et la projettera en peu de temps dans le club des pays émergents...

                        Même si pour moi la mosqué a sa place dans le développement du pays, je trouve le papier de Kamel Daoud tout à fait pertinent.
                        Le sage souffre dans le bonheur du savoir... L’ignorant exulte dans les délices de l’ignorance

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                        • #13
                          Nous avons des mosquees dans des petites villes, ou chaque miniscules quartier, a son immense mosquée, qui coute des milliards de centimes, alors que juste à côté de ce luxe, il y a des pauvres qui vivent dans des gourbis.
                          Le choix à mon avis c'est: Dieu est-il plus content quand on construit une mosquée qui peut recevoir 1000 fidéles alors que dans le quartier il n'y a que 200 pratiquants, ou alors contruire des logements avec l'argent "gaspillés" dans le luxe de la mosquée, pour des croyants dans la misére et la précarité.
                          Oui nous avons des mosquées à n'en plus finir mais l'Algérie n'a jamais rien construit d'architecturalement beau. Y a eu riadh el Fath mais ca a été raté...

                          Pour moi, cette grande mosquée sert à ça, être une vitrine pour Alger comme l'est le Louvre ou à la tour Eifel pour Paris !....

                          Oui, c'est cher, oui ca peut être considéré comme du luxe mais c'est important d'avoir des beaux ouvrages pour une capitale comme Alger qui en manque cruellement. Surtout que l'Algérie a les moyens pour.

                          L'article de Daoud est comme toujours du superficiel, du populisme, il ne touche jamais au fond des choses.

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                          • #14
                            La grande mosquée d’Alger : Un gouffre financier ?

                            Une short list, du temps et un argent fou. Accusant un retard de plus de
                            7 mois, la phase de sélection des entreprises candidates pour la réalisation de la Grande Mosquée d’Alger a (enfin !) eu lieu hier, au siège de l’agence ANRGMA chargée de la réalisation et du suivi du projet.

                            Un retard que justifie Bouabdellah Ghlamallah, le ministre des Affaires religieuses, présent à la cérémonie, par des considérations d’ordres «technique» et «administratif».
                            Sur les 56 entreprises ayant retiré les cahiers des charges, une vingtaine ont soumissionné séparément et/ou en groupement conjoint, pour ce volumineux et juteux marché de la Grande mosquée d’Alger. Un «projet majestueux (témoin de) la résurrection de l’Etat algérien», pour reprendre les termes élogieux de M. Ghlamallah. Quinze dossiers ont été dénombrés à l’issue de cette première phase par Henni Abderrezak, haut fonctionnaire au ministère de la Justice, directeur général de la modernisation de la justice et président de la commission d’ouverture des plis.


                            La short list (liste courte) sera arrêtée dans un délai estimé à un mois par la commission d’évaluation et comprendra les noms de quelques-unes des entreprises et groupements conjoints soumissionnaires.
                            Dans la liste des entreprises intéressées par la réalisation de Djamaâ El Djazaïr – la dénomination officielle de ce grand édifice, le troisième plus important après les mosquées de La Mecque et de Médine – figurent de grands constructeurs mondiaux de 13 nationalités différentes.

                            Parmi les soumissionnaires figurent l’autrichien Strabag AG, l’espagnol Obrascon-Huarte-Lain (OHL), le groupement d’entreprises algéro-espagnoles ETRHB Haddad, Cosider Construction et FCC Construction, l’indonésien PT Wijaya Karya, le groupement italo-égyptien Astaldi, Algerian Cement Company (ACC), le groupement d’entreprises formé d’Orascom Construction industries, du belge Besix SA, NV et de l’émirati Arbtec Construction.

                            On retrouve également le turc ENKA, l’égyptien Arab Contractors (Osman Ahmed Osman & Co), le français Bouygues Bâtiment International et sa filiale algérienne Byalge Construction, le canadien Lavalin, le géant saoudien Saudi BinLaden Group en association avec le turc Yapi Merkezi, ainsi que l’iranien SKS.

                            La palme de la participation échoit incontestablement aux constructeurs égyptien et chinois, présents en nombre : Orascom Construction, Arab Contractors et ACC pour l’Egypte pour les premiers ; China State Construction Engineering Corporation et Mcc Jingtang Construction pour la Chine. Cette procédure, qui fait suite à l’avis d’appel à manifestation d’intérêt national et international pour une présélection d’entreprises lancé en octobre 2009, sera suivie de la présentation des offres technique et financière. Des conditions «draconiennes» ont été imposées par les pouvoirs publics durant cette phase de présélection. Entre autres conditions, les entreprises postulant à ce marché doivent justifier d’un chiffre d’affaires supérieur à un milliard d’euros.

                            Lors d’un point de presse tenu en marge de la cérémonie, le directeur général de l’ANRGMA, Alloui Mohamed Lakhdar, a refusé catégoriquement de décliner le montant de l’enveloppe allouée par la présidence de la République à ce projet.

                            Le «coût objectif et les délais de réalisation sont fixés par le bureau d’études», rétorque-t-il. Précédemment, dans une déclaration reproduite par un quotidien national, M. Alloui avait estimé à un milliard d’euros le coût du projet, avec une marge d’erreur de 15%. Le projet est évalué par de nombreuses sources à plusieurs milliards de dollars.


                            Le ministre des Affaires religieuses n’a, pour sa part, donné aucun chiffre.
                            En juin dernier, M. Ghlamallah a parlé d’un projet au «coût raisonnable».
                            A propos des réserves formulées par les spécialistes sur l’emplacement du site choisi – la GMA sera implantée sur un terrain d’environ 20 hectares à Mohammadia, en face de la baie d’Alger –, M. Alloui affirme que celui-ci ne présente aucun risque d’instabilité. Les études géotechniques réalisées par le Laboratoire national de l’habitat et de la construction sont allées «jusqu’à 100 m de profondeur» et font ressortir que le sol est de formation «géologique solide» et ne présente pas de risque majeur. «Il n’y a pas de mauvais sol, il n’y a que de mauvaises techniques (de construction)», dit-il.

                            Les fondations de la salle de prière sont conçues, d’après M. Alloui, de façon à «absorber sans dommage jusqu’à 70% d’un séisme d’une magnitude (maximale) de 9 degrés sur l’échelle de Richter».

                            Sujet à controverses, le projet de la Grande Mosquée d’Alger, voulu et désiré par le président Bouteflika, est décrié par de nombreux observateurs, notamment pour le coût exorbitant de cet ensemble et son utilité, et ce, à l’heure où le gouvernement prône la rationalisation des dépenses publiques.

                            Superfétatoire pour les uns, futur gouffre financier pour d’autres, la GMA ne sera rien d’autre qu’un monument érigé à la gloire de Abdelaziz Bouteflika.

                            Mohand Aziri
                            El Watan
                            Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

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                            • #15
                              Superfétatoire pour les uns, futur gouffre financier pour d’autres, la GMA ne sera rien d’autre qu’un monument érigé à la gloire de Abdelaziz Bouteflika.
                              Quelle chute !
                              Plus démago que ça, tu creves !

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