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Tunisie/Libye : un rapprochement dans un Maghreb désuni

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  • Tunisie/Libye : un rapprochement dans un Maghreb désuni

    Tunis et Tripoli ont créé la surprise à la fin de la semaine dernière, en annonçant des investissements libyens cruciaux en Tunisie, qui donneront du panache à leur coopération bilatérale, que l’on dit privilégiée à plus d’un égard.

    L’incident passager de l’été dernier, celui de la fermeture du point de passage de Ras Jdir, ayant provoqué le courroux de nos compatriotes de Ben Guerdane, semble bien derrière nous. Les accords fraîchement rendus publics entre les deux voisins maghrébins, même si on n’en connait pas encore l’alpha et l’oméga, sont de nature à accroître l’interdépendance des deux économies, à créer une dynamique d’entraide fructueuse pour les deux peuples, et à favoriser une intégration régionale partielle.

    Mis à part les investissements gigantesques promis, un milliard de dinars ne serait-ce que pour la raffinerie de la Skhira, les accords préconisent une libre circulation des marchandises et des personnes entre les deux pays, sans restrictions administratives et financières. Cela sous-tend, en toute logique, la suppression de la taxe de 150 dinars imposée aux voitures tunisiennes qui entrent en Libye.

    Symbolique, voire bénéfique, ce rapprochement stratégique bilatéral gagnerait à être transposé sur l’ensemble de l’espace maghrébin dont la réunification demeure l’otage des humeurs et de la mégalomanie des uns et des autres. Un contexte que l’on croyait conjoncturel, mais qui devient structurel. Mais, qu’est-ce qui empêche les cinq pays maghrébins (Maroc, Algérie, Libye, Mauritanie et Tunisie) d’instaurer une libre circulation des capitaux, des marchandises et des personnes ? Qu’est-ce qui leur interdit d’unir leur destin, d’activer leur intégration régionale, et de laisser éclore une union maghrébine profitable à tous ?

    Manifestement rien, sauf cette obstination à s’enfermer dans un ghetto de nationalismes exacerbés, de narcissismes contreproductifs et de discours cocardiers. Lorsque chacun tire la ficelle de son côté, et refuse l’idée même d’un compromis susceptible de débloquer le statu quo, cela n’augure rien de bon. Autant dire que ce conflit du Sahara occidental ; cette épine sur le chemin de l’édification maghrébine, n’est pas un problème aussi insoluble qu'il n'y paraît, ce n’est que le manque de volonté qui le rend aussi inextricable. Cela transparaît, particulièrement, à travers les déclarations sans appel, et autres joutes oratoires entre responsables marocains et leurs homologues algériens. Le Maroc accuse l’Algérie d’empiéter sur ses plates-bandes, d’attenter à son intégrité territoriale et sa souveraineté, et Alger reproche à Rabat d’entraver la décolonisation, voire l’autodétermination du peuple sahraoui.

    Un dialogue de sourds qui perdure depuis des années, et aucune partie ne semble prête à changer d’un iota sa position. Dommage d’avoir une si courte vue, dommage de priver une région d’une prospérité garantie, si ses compétences, son savoir-faire et ses richesses venaient à être mis en commun, échangés et valorisés dans l’intérêt de ce grand espace maghrébin de plus de 80 millions d’habitants. Le non-Maghreb n’a que des désavantages, il coûte deux points de croissance pour l’économie de chaque pays. Ce qui signifie des millions d’investissements, de projets, et de postes d’emploi en moins ; plus de chômage, de précarité et de pauvreté, et plus de jeunes désabusés qui grimpent dans des embarcations de fortune pour rejoindre l’eldorado du Nord, au péril de leur vie. Ceci équivaut aussi à des économies fragiles, des positions politiques éparpillées et cacophoniques, des rapports de force bancals entre les pays maghrébins et leur principal partenaire économique, soit l’Europe des 27, et à une marginalisation sur le vaste échiquier mondial. Pourquoi une telle déperdition ? Tout bonnement à cause d’un entêtement qui ne sert qu’à réconforter les égos.

    Inéluctablement, une réunification régionale n’est jamais un processus aisé. Elle exige sacrifices et concessions ; elle demeure, néanmoins, tout à fait possible et réalisable. L’exemple de l’Union européenne est éloquent. Malgré les divergences de points de vue, et les différents qui puissent surgir entre les Etats membres, l’entente finit toujours par l’emporter. On l’a vu tout dernièrement avec l’accord conclu sur la création d’un mécanisme de gestion des crises, censé donner l’alerte chaque fois qu’un pays membre dévie, bon gré, mal gré, des directives européennes et de voler au secours de tout membre de l’Union qui serait confronté à une débâcle financière, à l’instar du cas grec.

    Les dirigeants maghrébins n’éprouvent-ils pas l’envie au regard de l’épopée européenne, de faire montre de courage politique, et d’entrer dans l’histoire en amorçant la marche vers l’Union. A fortiori, qu’ils se vouent fraternité, respect et affection mutuels dans les rencontres solennelles. Quand est-ce que la cassure entre leurs beaux discours d’un côté, et leurs mésententes politiques et les chiffres honteusement modestes de leurs échanges économiques de l’autre, va-t-elle se colmater ? Quand est-ce qu’ils vont cesser de courir derrière le mirage du leadership, qui n’en est pas un, avec leur dépendance étouffante, politiquement et économiquement, de l’Occident et de l’Europe. Quand est-ce qu’ils vont se rendre compte qu’ils sont en train de dilapider les richesses d’une région, en s’abstenant délibérément d'en exploiter le fort potentiel.
    Autant de questions légitimes, qui appellent des réponses rationnelles. Mais, en l’état actuel, c’est l’irrationalité qui prévaut, en attendant qu’un de ces jours, des annonces comme celles faites par le tandem tuniso-libyen, ne viennent secouer la donne.
    GlobalNet tunisie
    H.J.
    Dernière modification par Nourman, 02 novembre 2010, 12h29.

  • #2
    Gare aux sautes d'humeur de Kaddafi !!
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…

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    • #3
      Kadofi a meme acheté l'hotel de luxe "abou nouas" à Tunis.

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      • #4
        lhotel de luxe abou nouas cest pas plutot a sousse

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        • #5
          quoi que l'on puisse dire sur le colonel, ses jours sont comptés, et donc il n'aura pas le temps de changer d'avis

          Plus serieusement, c'est une bonne initiative... toute démarche dans ce sens même si elle n'inclu que certains pays du maghreb et bonne, en attendant que tous le monde en profite
          "Le fascisme, c'est ferme ta gueule, la démocratie, cause toujours !"

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