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Le Maroc « place » 2 millions de tonnes de Co2 sur le marché du Carbone

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  • Le Maroc « place » 2 millions de tonnes de Co2 sur le marché du Carbone

    e Maroc est devenu le premier pays maghrébin à investir dans le nouveau marché international du carbone, via le Mécanisme de développement propre (MDP) défini par le protocole de Kyoto.

    Ce protocole, signé aux forceps par les grands pays pollueurs, permet aux pays industrialisés de réaliser leurs objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre en investissant dans des projets dans les pays en développement. Le Maroc en fait partie.

    Fin octobre 2010, une première est réalisée au Maroc : une opération d’échange de quotas d’émissions antérieures et postérieures à 2012 de carbone. L’opération est conclue entre le consortium formé d’Orbeo (joint venture entre Rhodia et Société générale), le Fonds Capital Carbone Maroc (FCCM) et le Fonds carbone pour l’après 2012 (P12, Fonds spécialisé en gestion des placements carbone) avec l’Office national de l’Electricité (ONE).

    Cet accord historique pour un pays «du Sud», est valable jusqu’en 2018 et porte sur l’achat de droits d’émission équivalents à 2 millions de tonnes de CO2, devant être produits par le parc éolien de Melloussa, près de Tanger, lancé en juin 2010. Sa capacité de production d’électricité est de 140 MW. «Compte tenu des incertitudes liées à l’après-2012, l’ONE a décidé de signer sans attendre cet accord d’achat de droits d’émission pour l’avant et l’après-2012. L’offre soumise par le consortium était la mieux adaptée à notre situation», affirmé Azzeddine Khatami, responsable des projets stratégiques à l’ONE, et cité dans un communiqué de presse de la BEI, partenaire de ce projet.

    Pari sur le marché

    Le Vice-président de la banque européenne d’investissements, Simon Brooks, précise dans le même communiqué que «la présente opération témoigne de la confiance accordée à ce projet emblématique pour l’après-2012».

    En vertu de cet accord, le consortium est chargé de «gérer la procédure d’enregistrement du projet prévue par la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et d’acquérir des unités de réduction certifiées d’émissions (URCE) antérieures et postérieurs à 2012 résultant du projet».

    En fait, il s’agit du premier contrat d’achat de réduction d’émissions du FCCM, un fonds crée en 2007 par la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) qui contrôle 50% de son capital. L’autre moitié est partagée à part égales entre la Caisse de dépôt et de consignation (CDC) et la Banque européenne d’investissement (BEI). Chargé d’accompagner les promoteurs marocains dans la réalisation de leurs projets MDP par l’acquisition de leurs crédits carbone sur la période 2008-2017, le FCCM dispose d’un capital d’investissement de 300 millions de dirhams. Selon Leila Lahlou, responsable Investissements du Fonds et citée par l’hebdomadaire «La Vie Eco», «le FCCM opère dans le trading.

    Nous achetons des crédits carbone et les revendons sur le marché international». En pleine phase d’investissement, le FCCM, selon Lahlou, est «à la recherche de contrats d’achat de réduction d’émissions. Par la suite, il pourra revendre les crédits sur la place». En se plaçant sur le marché du Carbone, le FCCM est surtout devenu le premier opérateur maghrébin sur le marché international du Carbone.

    La tonne de Co2 à 11 euros

    Dans chaque pays visé à l'annexe I du Protocole de Kyoto (les pays industrialisés) signé en 1997 et qui expire en 2012, des quotas de Co2 sont déterminés par secteur puis par entreprise, en fonction du plafond national d'émission de gaz à effet de serre (GES).

    Lorsqu'une entreprise dépasse son quota, elle achète sur le marché un crédit d'émission, équivalent à une tonne de CO2, soit le droit de polluer une tonne de C02. A l'achat, une tonne de C02 oscille aujourd'hui entre 8 et 11 euros. Elle est d'environ de 13 euros à la revente. Un marché du carbone, qui pour le moment n’attire pas grand monde dans les pays en développement, au Maghreb notamment, hormis le Maroc qui anticipe, semble t-il, un marché d’avenir.


    Le Maroc, premier maghrébin sur le marché carbone

    par Merouane Korso Mercredi, 03 Novembre 2010 05:00
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