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La crise a détruit 30 millions d'emplois, selon le FMI
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La crise est-elle finie en France ?
Non, ni en France, ni en Allemagne, contrairement à ce qu'on dit. L'Allemagne a un taux de croissance de 3 %, mais elle l'a payé d'une pression énorme sur ses coûts salariaux pour s'aligner sur les pays moins-disant comme la Chine... Nous allons traîner la crise pendant trente ans.
Trente ans de crise !
Oui, grosso modo, le temps que les Chinois atteignent notre niveau de vie. La vérité est que nous sommes soumis à une pression terrible de la Chine, mais aussi de l'Inde, de la Turquie ou du Chili, des pays qui nous tirent vers le bas, le moins-disant social et environnemental.
Le G20 peut-il corriger ces déséquilibres ?
Je ne vois pas comment… Au G20 s'affrontent des doctrines très différentes : un pays semi-libéral, semi-protectionniste, les Etats-Unis. Un continent ouvertement libéral, l'Europe. Et un pays totalement protectionniste, la Chine. Tout cela ne peut aboutir qu'à un accord de façade.
Donc, trente ans de rigueur ?
Nous avons eu trente ans de bonheur avec les Trente glorieuses, durant la période où nous étions les Chinois des Américains, en train de les rattraper. Maintenant nous attendent quelques années difficiles.
Il n'y a rien à faire ?
Si, l'Europe. Pas l'Europe-marché, qui existe déjà, mais l'Europe-puissance : un continent de 500 millions de consommateurs, avec son niveau technologique, peut imposer à la Chine un protectionnisme raisonnable, avec des normes sociales et environnementales.
En 2012, le débat sera : rigueur de droite contre rigueur de gauche ?
Oui, mais ça laisse de grandes marges de manœuvre sur la fiscalité, la réduction des inégalités... Il faudra faire des choix.
Recueilli à Paris par Francis Brochet
Le Progrès
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La crise est-elle finie en France ?
Non, ni en France, ni en Allemagne, contrairement à ce qu'on dit. L'Allemagne a un taux de croissance de 3 %, mais elle l'a payé d'une pression énorme sur ses coûts salariaux pour s'aligner sur les pays moins-disant comme la Chine... Nous allons traîner la crise pendant trente ans.
Trente ans de crise !
Oui, grosso modo, le temps que les Chinois atteignent notre niveau de vie. La vérité est que nous sommes soumis à une pression terrible de la Chine, mais aussi de l'Inde, de la Turquie ou du Chili, des pays qui nous tirent vers le bas, le moins-disant social et environnemental.
Le G20 peut-il corriger ces déséquilibres ?
Je ne vois pas comment… Au G20 s'affrontent des doctrines très différentes : un pays semi-libéral, semi-protectionniste, les Etats-Unis. Un continent ouvertement libéral, l'Europe. Et un pays totalement protectionniste, la Chine. Tout cela ne peut aboutir qu'à un accord de façade.
Donc, trente ans de rigueur ?
Nous avons eu trente ans de bonheur avec les Trente glorieuses, durant la période où nous étions les Chinois des Américains, en train de les rattraper. Maintenant nous attendent quelques années difficiles.
Il n'y a rien à faire ?
Si, l'Europe. Pas l'Europe-marché, qui existe déjà, mais l'Europe-puissance : un continent de 500 millions de consommateurs, avec son niveau technologique, peut imposer à la Chine un protectionnisme raisonnable, avec des normes sociales et environnementales.
En 2012, le débat sera : rigueur de droite contre rigueur de gauche ?
Oui, mais ça laisse de grandes marges de manœuvre sur la fiscalité, la réduction des inégalités... Il faudra faire des choix.
Recueilli à Paris par Francis Brochet
Le Progrès