Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Les Chinois débarquent en France

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Les Chinois débarquent en France

    A la veille de la visite officielle du président chinois en France, jamais les relations économiques entre les deux pays n’ont été aussi prometteuses.

    Le président Hu Jintao, qui entamera jeudi une visite officielle de trois jours en France, n’arrivera pas les mains vides. Rien de tel que des bonnes nouvelles pour réchauffer des relations diplomatiques qui avaient atteint des températures polaires au moment des Jeux olympiques de Pékin, en 2008.

    Le président chinois devrait annoncer l’achat de 100 à 150 Airbus et pourrait signer avec Areva un contrat d’approvisionnement en uranium d’un montant de 3 milliards de dollars sur dix ans. Le groupe français pourrait également annoncer la construction de deux nouveaux réacteurs nucléaires de nouvelle génération, dits EPR, et, si tout va bien, une usine de retraitement des déchets nucléaires pourrait faire partie du lot.

    Aimablement, Hu Jintao a souligné, dans un entretien écrit accordé au Figaro que les relations franco-chinoises devaient à l’avenir dépasser ces secteurs traditionnels, le nucléaire et l’aéronautique, pour s’étendre à de nouveaux secteurs, et de citer « l’économie d’énergie, l’environnement, les technologies de l’information, les industries haut de gamme, les nouvelles énergies et les nouveaux matériaux ». Ce qui semble intéresser Pékin est le savoir-faire français dans un certain nombre de domaines stratégiques pour l’avenir.

    Et pour ceux qui n’auraient pas compris, le numéro un chinois précise : « L’important, c’est de dépasser, dans notre coopération, le simple commerce-investissement pour créer un partenariat d’égal à égal, de valoriser nos atouts culturels en vue d’échanges intellectuels et humains accrus… »

    La Chine veut bien acheter des centrales nucléaires, des avions, des cravates Hermès, des sacs Vuitton, des appartements de prestige ou des châteaux. Mais Pékin souhaite obtenir en contrepartie du savoir-faire dans des domaines d’avenir… Ouvrez-nous les portes de vos labos, vient dire le président Hu.

    La difficulté pour la Chine est en effet de devenir autre chose que l’atelier du monde. Françoise Lemoine, chercheuse au Cepii (Centre d’études prospectives et d’informations internationales), spécialiste des pays émergents, souligne dans ses études que les entreprises chinoises ne parviennent toujours pas à accroître la valeur ajoutée de leurs produits. Les produits technologiques étant le fait de filiales de groupes étrangers implantés en Chine.
    “Ils ont investi 300 millions d’euros en France”

    Bruno Cabrillac est l’auteur d’Economie de la Chine (éd. PUF, coll. « Que sais-je ? »). Il est en outre directeur des relations internationales à la Banque de France. Il détaille pour France-Soir les raisons de la présence chinoise en France.

    France-Soir. Que représentent les investissements chinois en France aujourd’hui ?
    Bruno Cabrillac. C’est très difficile à chiffrer, car il y a non seulement les investissements en provenance de Chine continentale, mais aussi ceux qui passent par Hong Kong et Macao, et qui ne sont pas comptabilisés. On estime que la présence chinoise compte pour au moins 300 millions d’euros en France et plusieurs milliers de salariés. La Chine se place au 10e rang des investisseurs étrangers.

    F.-S. Qu’est-ce qui pousse la Chine à investir au-dehors de ses frontières ?
    B. C. La hausse des rachats d’entreprises s’explique par trois facteurs. D’abord l’excédent de réserves monétaires : le pays a beaucoup d’argent, qu’il met à disposition de fonds souverains pour le faire fructifier. Ces fonds d’Etat ont pour objectif d’acheter des entreprises étrangères à forte rentabilité. Vient ensuite l’évolution du rôle des entreprises chinoises. Longtemps cantonnées au statut de sous-traitants des groupes occidentaux, elles sont aujourd’hui de véritables exportatrices, à la recherche de leurs propres points d’entrée à l’étranger. Le dernier point est l’opportunité : un certain nombre de groupes chinois ont atteint une taille internationale qui leur permet de faire des offres de rachat quand une occasion se présente. C’est par exemple le cas pour le rachat de Volvo par le constructeur Geely.

    F.-S. Quels sont les secteurs que choisissent les Chinois pour s’implanter ?
    B. C. Le principal objectif des Chinois, c’est de s’assurer une implantation directe sur les marchés extérieurs. Leur priorité, c’est donc les entreprises qui peuvent leur permettre de vendre leurs produits : réseaux de distribution, grandes marques… A titre d’exemple, on peut citer le rachat par un milliardaire hongkongais de l’enseigne de parfums Marionnaud en 2005.

    Thomas Morel
    France Soir
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
Chargement...
X