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Mme Clinto a voté Bouteflika

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    Mme Clinton a voté Bouteflika




    A l'occasion du 1er Novembre, Hillary Clinton, la patronne des affaires mondiales américaines, a salué l'Algérie et Bouteflika. C'est-à-dire Bouteflika. Le message, du point de vue de la politique, est cohérent : nous sommes amis, vous êtes un pays utile, rien ne se fera sans vous dans le Maghreb, nous avons le même ennemi et on peut avoir le même avenir en tuant les mêmes terroristes et en mangeant le même pétrole.

    Pour l'actuelle équipe au pouvoir, le sourire de cette dame est une aubaine: il pèse plus que 70% de « oui » dans n'importe quelle élection présidentielle. On peut lire ce message comme un soutien, une correction de tirs pour une meilleure coopération dans le Sahel, un encouragement qui survient après les critiques occidentales sur le nationalisme économique du pays. Le message des Etats-Unis à un dirigeant arabe, même s'il est limité à un «joyeux anniversaire honey», pèse toujours lourd et est facilement recyclable. Il faut imaginer son effet en imaginant, par exemple, un gros sourire de Bouteflika à Belkhadem, ces jours-ci : il suffira largement pour faire basculer les redresseurs, les détracteurs et les demandeurs de changements. C'en est ainsi pour le département d'Etat US: il faut le vent et son sens.

    Reste donc, pour nous, «peuple d'Alger», cette formule savoureuse (de Rumesfield à l'occasion de son passage en Algérie il y a quelques années), destinée à mastiquer les nuances et l'humour involontaire de ce genre d'échange. Car rien ne réduit mieux les tiers-mondistes à des chiffons que ce genre de politesse entre dictatures et démocraties occidentales. On s'y sent seul, sans moyens, sans interlocuteur et destinés à rester les voyeurs du pipeline. Les démocrates arabes sont aujourd'hui des gens qui n'ont pas d'armée, pas de pétrole qu'ils contrôlent, pas d'entreprises libres, pas de fichiers de terroristes à échanger. Ils n'intéressent donc personne, sauf s'ils sont iraniens. Il reste seulement à s'amuser de ses envolées qui mêlent lyrisme, baril et coopération. Avec l'effort obligatoire qu'il faut faire pour ne pas rire de formules genre, l'Algérie «un catalyseur dynamique pour promouvoir la stabilité et la sécurité régionales». Ceux qui veulent des pays «arabes» plus libres, plus heureux, plus démocrates ont donc très peu d'amis ou pas du tout : les islamistes les détestent, les djihadistes les tuent, les dictatures les pourchassent, la plèbe les regarde comme des cerfs-volants qui parlent, les Etats occidentaux n'en veulent que pour faire de la pression préventive ou pour menacer des régimes récalcitrants. Le genre de lettre de Clinton est donc le bienvenu: cela sert à tout mais jamais à nous rendre meilleurs.


    par Kamel Daoud

    Le Quotidien d'Oran


    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

  • #2
    La grille de lecture et le degré d'analyse sont quand même très pauvres...

    Je rêve du jour où la presse de notre pays, aura atteint un degré de professionnalisme tel, qu'elle ne proposera plus à son lectorat cette exercice trop souvent stérile qu'est le commentaire (nous n'en sommes même pas là d'ailleurs, puisqu'il s'agit plus de billets d'humeurs même dans les pages politiques), mais de véritable clefs de lectures qui permettent aux Algériens d'analyser les événements avec un minimum de matériau...

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