Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Chronique des Aurès, le bonheur de raconter l'autre

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Chronique des Aurès, le bonheur de raconter l'autre

    Chronique des Aurès, le bonheur de raconter l'autre : c'est la première oeuvre de René Fagnoni et d'Art Kange


    By Saliha Aouès

    C'est un livre toujours odorant, 48 ans après, du parfum laissé par un pays dans le frais souvenir d'un Français engagé dans les années charnière de la révolution algérienne, aux côtés de jeunes musulmans, incorporés de force sous les drapeaux Aïn Touta, Batna les Aurès pour dire un attachement indéfectible à l'Algérie. Un hommage pluriel à son peuple et aux faiseurs, des deux côtés, d'une Histoire commune

    Un auteur et un éditeur se donnent rendez-vous pour la première fois, l'un par l'écriture, l'autre par l'édition, pour mettre au point un produit. Et c'est fait et bien fait.

    René Fagnoni, ancien journaliste, il est aujourd'hui secrétaire général du groupe Socpresse-Le Figaro, et Djamel Aït Gana, à la tête des éditions Art Kange, tout récemment créées, se sont mis d'accord pour fixer à jamais des souvenirs extraits d'images vivaces, empreintes d'une vie passée, relatée non sans nostalgie, certes, mais avec justesse, pour titiller une mémoire partagée par deux peuples que le destin ne cesse de réunir grâce à une Histoire commune : l'Algérie et la France.

    L'auteur, dans Chronique des Aurès, recueil de poésies visuelles et autres senteurs, intitulé de l'ouvrage, appuie donc cette moisson photographique récoltée de ses années de «bidasse» passées dans la région de Batna et ses environs.

    Le prétexte, il le trouve dans cette actualité qui fait le remue-ménage historique entre les deux pays, pour une reconnaissance immuable du combat d'un peuple pour sa liberté. Sans oublier ces Français qui ont toujours épousé la cause algérienne, au plus fort de son engagement pour la révolution de Novembre.

    René Fagnoni fait une halte sur la détermination des uns et des autres, en appuyant sur les hommages, enfin, rendus de part et d'autre. Il cite les gestes politique et symbolique de cette commémoration dédiée au courage des «Français justes» dans une guerre abominable menée contre un pays.

    Le dialogue est revenu pour rompre un long silence, pesant et lourd de sens. L'auteur témoigne de cette stèle, inaugurée le 5 juillet 2002, à l'occasion du 40ème anniversaire qui fête l'anniversaire de l'indépendance de notre pays, par le président Bouteflika. Stèle érigée à la mémoire de ces Français qui ont pris les armes aux côtés des Algériens pendant la guerre de libération. Une stèle au sujet de laquelle l'auteur a exprimé ses voeux de la voir, un jour, trôner à la mémoire «des porteurs de valise», engagés dans un combat anticolonialiste contre leur pays.

    Un écho outre-mer avec cette autre stèle dévoilée sur le pont Saint-Michel, en rappel des massacres commis sur les manifestants algériens, un certain 17 octobre 1961

    Une manière pour l'auteur d'exorciser, à côté d'autres gestes de la même valeur qui interviennent depuis quelques années, le mal fait à un peuple opprimé pour avoir voulu lutter pour sa libération. René Fagnoni raconte comment il a été parachuté dans les Aurès, par mesure disciplinaire sans doute en rapport avec ses positions anticolonialistes, les Aurès où stationnait le 7ème Régiment de tirailleurs algériens (R.T.A) Durant les 27 mois de son incorporation, le soldat découvre le vrai visage de ceux que son pays combattait. Son affectation au 2ème bataillon du 7e R.T.A, se souvient-il, ne l'a pas amené «heureusement à une confrontation avec les maquisards algériens » Des souvenirs jalonnent le texte de Fagnoni, qui trouve là le beau prétexte de dire sa foi, de nouveau, dans ce qu'il a toujours pensé du peuple algérien et du pays, qu'il retrouve 40 bonnes années après, avec cette émotion de leur découverte, dans les années 1950, dans la région chaouie

    Son retour, il l'inscrit également dans son fervent souhait de voir l'Algérie et la France, «marcher fraternellement, ensemble, sur la route de la civilisation».

    René Fagnoni ponctue son récit par des photographies prises sur le vif, lors de son «séjour» au pays des Aurès. Des noms, des portraits d'hommes, de femmes et d'enfants de lieux dits, extirpés d'un quotidien fait de misère, de courage et de sacrifices Entrés dans l'objectif de l'auteur, pour venir aujourd'hui rendre le plus beau des hommages, à un peuple et un pays pour lequel René Fagnoni éprouve beaucoup d'attachement, de respect et d'admiration. Pour les exemples de héros authentiques et vrais, innombrables qui ont précédé ou qui ont suivi, le sacrifice d'une certaine Ziza Massika, cette héroïne de la révolution algérienne .

    S. A.

    Chronique des Aurès, recueil de poésies visuelles et autres senteurs de René Fagnoni, paru aux éditions Art Kange.

    127 pages.

    Prix public : 450 DA

    Source : fr.allafrica.com
    Je suis père et fais de mon mieux au regard de cette citation :
    L'exemple, c'est tout ce qu'un père peut faire pour ses enfants. Thomas Mann

  • #2
    Cela doit être une très jolie lecture. Effectivement on oublie très souvent que beaucoup de français se sont battus avec les algériens pour l'indépendance de l'Algérie. Des écrivains, des avocats et même des militaires ont très tôt dit leur opposition à cette guerre et réclamé l'indépendance de l'Algérie. Encore eux qui à l'assemblée nationale ont parlé pour la 1ère fois des tortures et des massacres auquels se livraient certains militaires. N'oublions pas aussi que parmi les porteurs de valises, il y avait aussi des français et même parmi les troupes du FLN. Ce n'est que justice que de leur rendre hommage aujourd'hui car certains sont morts pour une Algérie LIBRE.
    Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

    Commentaire

    Chargement...
    X