Insultes à Madrid et matrag à Casa
Ces derniers jours, nos confrères d'Espagne se font bousculer par le makhzen, tantôt chez eux à Madrid, tantôt chez lui, à Casablanca, tantôt par ses ministres, tantôt par ses hommes de main. Ainsi, contre leur volonté, les journalistes espagnols font les frais de l'étrange mollesse de Zapatero face à un Marocain de plus en plus dominateur depuis son statut avancé. Hier, deux journalistes espagnols étaient pris à partie par des Marocains - probablement des policiers en civils, selon les méthodes du makhzen en cours - lors du procès des sept militants sahraouis. Un procès d'ailleurs reporté pour ne pas parasiter plus qu'il n'en faut l'anniversaire de «la marche verte», l'artifice inventé pour maquiller les horreurs de l'invasion militaire du Sahara occidental en 1975. Un procès tout à fait bidon d'ailleurs puisqu'on prévoit d'y juger des gens accusés d' «atteinte à la sécurité intérieure» du Maroc alors qu'ils n'ont fait que se rendre dans les camps de refugiés de Tindouf pour y rencontrer les leurs qui y vivent en exil, depuis que le Maroc occupe leur pays avec l'appui de la France. Or, personne ne dit vouloir porter atteinte à la sécurité du royaume, le Front Polisario, respectant à l'esprit et à la lettre les termes du cessez-le-feu passé avec lui, en tant que représentant unique et légitime du peuple sahraoui, en 1991. Et c'est en tant que tel qu'il le rencontrera demain à Manhasset, près de New York, pour des discussions informelles sous l'égide des Nations unies, représentées par M. Christopher Ross. Pour le diplomate américain, il faut débloquer la situation. Le statu quo au Sahara occidental est devenu intenable, affirmait-il en écho à M. Ban Ki-moon, le SG de l'ONU. Des discussions toujours serrées où les négociateurs marocains s'arrangent pour oublier la prophétie de M. James Baker. Une prophétie toujours pas démentie puisque, jusqu'à ce jour, aucun Etat n'a reconnu au Maroc ne serait-ce qu'»un pouce» de souveraineté sur la Seguia El-Hamra wa Wadi Edhahab. Ce qui équivaut, après un stage de 35 ans dans le métier de colonisateur, à «taper dans le vent avec un gros bâton», comme on dit chez nous.
M. Z. jeune indépendant
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