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Lille va traiter ses ordures ménagères pour en extraire du gaz

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    Lille va traiter ses ordures ménagères pour en extraire du gaz
    LE MONDE | 27.03.06 | 16h31 • Mis à jour le 27.03.06 | 16h31
    LILLE CORRESPONDANT

    otre poubelle vaut de l'or... La communauté urbaine de Lille (LMCU) veut récupérer le méthane dégagé par la décomposition des ordures ménagères pour faire rouler ses bus. Les 85 communes (1,1 million d'habitants) laissent chaque année un tas de déchets équivalant à une pelouse de football de la hauteur de la tour Eiffel. La Commission européenne a justement lancé un partenariat des villes aux biocarburants et LMCU a été chargée du management complet du projet Biogasmax regroupant 28 partenaires européens. Pierre Mauroy, président (PS) de LMCU, a présenté le dossier vendredi 24 mars à Lille, en présence des quatre collectivités les plus engagées, la région de Göteborg (Suède), les villes de Stockholm (Suède), Haarlem (Pays-Bas) et Rome (Italie).

    OAS_AD('Middle1');"En France, le biocarburant liquide est focalisé sur l'éthanol, regrette Paul Deffontaine, vice-président (PS) de LMCU chargé des déchets urbains. On pense toujours au gaz issu des productions agricoles, mais rarement à celui émanant des ordures. Ce qu'on veut faire de manière industrielle se produit naturellement !"

    L'idée est d'éviter la dissipation du méthane issu des résidus urbains, qui induit le réchauffement de l'atmosphère, mais aussi de produire un carburant à source renouvelable. L'originalité lilloise est de réaliser cela à grande échelle.



    UNE FLOTTE DE 150 BUS



    Le Centre de valorisation organique (CVO) en construction à Sequedin sera unique en Europe. D'abord par sa taille. A partir de 2007, il traitera 108 000 tonnes de déchets par an. Le plus gros centre, actuellement en Allemagne, recueille 50 000 tonnes. "Ensuite, explique Paul Deffontaine, nous aurons un garage de 150 bus directement branchés sur le biogaz. Cela n'existe pas ailleurs, excepté en Suède, mais en plus petites unités. En Allemagne, ils transforment en électricité l'énergie produite par la méthanisation."

    La rivalité avec les Scandinaves a poussé LMCU à prendre le management complet du projet européen et à édifier le CVO sur l'ancien site industriel de la Pierrette. "Nous voulions être aussi novateurs que les Suédois", ajoute Paul Deffontaine : Stockholm et Göteborg ont prévu d'équiper de sept stations-service au biogaz l'autoroute E20 (500 km) qui les relie.

    Le combat contre les lobbies énergétiques n'est pas gagné. "GDF a tendance à nous ignorer, explique Pierre Hirtzberger, un technicien de LMCU. Le gazier réfléchit à un compresseur à domicile qui permettrait de recharger en gaz sa voiture durant la nuit." LMCU ne cherche qu'à alimenter 150 bus et, éventuellement plus tard, les flottes automobiles des collectivités, entreprises ou sociétés de taxis. Une autarcie verte à une échelle modeste.

    Actuellement, 100 bus roulent au gaz naturel, dont quatre déjà au biogaz grâce à la "digestion" de boues d'épuration à la station de Marquette-lez-Lille. Paul Deffontaine voit néanmoins deux nuages s'accumuler devant lui : "Il existe, d'une part, une méfiance devant un gaz provenant d'ordures, alors qu'on ne fait qu'accélérer le processus de fossilisation, qui dure des siècles : le biogaz n'a pas plus de germes que le gaz de ville ! D'autre part, il ne faudrait pas être taxé, ce qui rendrait le procédé trop coûteux..."





    Geoffroy Deffrennes

    Article paru dans l'édition du 28.03.06
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