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L'école, une priorité dans les situations d'urgence pour l'Unesco

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  • L'école, une priorité dans les situations d'urgence pour l'Unesco

    Au lendemain d'un séisme, d'un ouragan mais aussi d'un conflit, l'urgence se décline en médicaments, toiles de tente et bouteilles d'eau. Mais pas seulement, plaident l'Unesco et l'Institut international de planification de l'éducation (IIPE), qui font de la reconstruction du système éducatif et de la continuité de la vie scolaire des priorités. Pour aider les Etats à mieux anticiper et à réagir vite, les deux organismes ont présenté, vendredi 5 novembre, leur Manuel pour la planification de l'éducation en situations d'urgence et de reconstruction.

    Il s'agit d'un coffret de cinq livrets et d'un CD-ROM interactif (accessible sur le site de l'IIPE) dont une première version en anglais a été livrée en 2006. Cette nouvelle édition, disponible aussi en espagnol et en chinois – pas en français par manque de partenariat explique l'IIPE – a pris en compte de nouvelles expériences.

    Convaincus de la justesse de leur propos – élever l'éducation au rang d'urgence –, les spécialistes reconnaissent la difficulté de la tâche. Pas facile pour un pays confronté à une guerre civile, dans laquelle bien souvent les autorités sont partie prenante, de penser à la continuité du système éducatif. Difficile aussi, pour un pays dans les décombres d'une catastrophe naturelle, de faire de l'école sa priorité. "Dans de telles situations d'urgence, explique Lindsey Bird, responsable du projet à l'IIPE, les enfants et les familles sont les premiers à demander la reprise et la stabilité de l'école, même si les gouvernements n'en font pas toujours une priorité." Un conflit ou une catastrophe peut représenter une perte de dix ans dans l'éducation des enfants, et certains ne reprennent jamais leur vie scolaire.

    ENDROIT SANCTUARISÉ

    L'école peut représenter un élément de sécurité, un endroit sanctuarisé. "Au Pakistan, au lendemain des inondations, la mise en place la plus rapide possible d'infrastructures scolaires, même une tente, et la reprise d'activités, même s'il ne s'agit pas du programme traditionnel, étaient un enjeu", raconte Sabina Handechin, spécialiste à l'Unicef.

    Les auteurs du guide jouent la carte de l'efficacité. Le recours aux nouvelles technologies permet d'améliorer les contacts entre enseignants et élèves dans les territoires palestiniens par exemple. "Grâce aux SMS, des ONG présentes sur le terrain préviennent, en cas d'attentat ou d'attaque, pour que les élèves ne se déplacent pas et Internet facilite la transmission des cours et des devoirs à l'université palestinienne Birzeit", raconte Leonora MacEwon, chercheure à l'IIPE.

    John Francis Biney, du ministère de l'éducation de Côte d'Ivoire, regrette que cet outil n'ait pas existé lors de la guerre civile qui a déchiré son pays, en particulier en 2002. "Nous nous sommes demandé comment faire avec la désarticulation du système éducatif et ce guide suggère des stratégies qui nous auraient été fort utiles", explique-t-il. M. Biney raconte que "ce sont des fonctionnaires de l'éducation qui ont été les premiers en contact avec les “rebelles” pour négocier des couloirs sanctuarisés afin que les enfants puissent aller dans les écoles, et pour évaluer les apprentissages effectués dans les zones non contrôlées par le gouvernement".

    Mais la réponse aux situations d'urgence ne suffit pas. L'éducation doit être le moyen privilégié de les prévenir en proposant, par exemple, aux enfants dans certains pays une activité autre que l'engagement dans une milice. "D'une situation d'urgence on doit apprendre, pour renforcer la cohésion sociale et établir de nouveaux plans de développement pour les systèmes éducatifs", résume John Francis Biney.

    Par le Monde
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