Bernard Kouchner dénonce "les incidents très graves" au Sahara occidental
LEMONDE.FR
Bernard Kouchner à l'Assemblée nationale, le 9 novembre.
Le ministre français des affaires étrangères, Bernar Kouchner , a qualifié mardi 9 novembre de "très graves" les heurts survenus lundi au Sahara occidental, où l'armée marocaine a donné l'assaut à un camp de civils sahraouis. "Il y a un problème d'urgence : à El-Ayoun (chef-lieu du Sahara occidental), les chocs ont été très violents ; les incidents, très graves. On ignore, à la fois dans le camp de toile et dans la ville, le nombre des blessés et le nombre des morts", a déclaré le ministre lors d'une séance de questions à l'Assemblée nationale.
Lundi matin, les forces de l'ordre marocaines ont donné l'assaut à un camp situé à environ 13 km d'El-Ayoun. Ce dernier abrite depuis des mois des milliers de civils sahraouis, rassemblés pour protester contre leurs conditions de vie. Des heurts ont ensuite éclaté dans la ville d'El-Ayoun, où des véhicules ont été incendiés et des bâtiments publics caillassés.
Le Front Polisario, qui rejette le plan d'autonomie proposé par le Maroc au Sahara occidental et qui milite pour l'indépendance de la région, a affirmé mardi que 11 personnes avaient été tuées lors de ces violences. L'organisation a également dénombré 723 blessés et 159 portés disparus après l'intervention des forces marocaines. Ces dernières ont pour leur part établi un bilan de 6 morts, essentiellement dans les rangs des forces de l'ordre et aucun parmi les civils du camp.
L'EXPULSION DU DÉPUTÉ FRANÇAIS "PAS ADMISSIBLE"
Bernard Kouchner a également jugé inadmissible le refoulement du Maroc d'un député communiste français, Jean Paul Lecoq, qui avait voulu se rendre au Sahara occidental peu avant les faits. L'élu communiste avait raconté lundi à la presse être arrivé dimanche en fin d'après-midi à Casablanca pour se rendre à El-Ayoun. Il avait alors été empêché de quitter l'aéroport par les autorités marocaines et remis dans un avion à destination de Paris lundi matin.
Jean-Paul Lecoq a interpellé Bernard Kouchner sur le sujet mardi, lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale : "Je regrette la façon dont vous avez été refoulé du territoire marocain et nous l'avons fait savoir à l'ambassadeur du Maroc en France", lui a répondu le ministre. "Il n'est pas admissible qu'un représentant élu de la nation soit ainsi refoulé du territoire d'un pays ami", a dit M. Kouchner, en observant que la France "admirait" toutefois "les progrès vers la démocratie" du royaume chérifien.
Par la voix du porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero, la France a également appelé Rabat et le Front Polisario à "s'engager résolument" dans un processus de paix, "afin qu'une solution politique soit enfin trouvée". Des discussions informelles entre le Polisario et le Maroc, prévues sur deux jours afin de faire avancer ce dossier, ont commencé lundi près de New York. Alliée historique du Maroc, la France soutient le plan d'autonomie voulu par Rabat, qui a annexé le Sahara occidental en 1975. Le Polisario, soutenu par l'Algérie, réclame, lui, un référendum d'autodétermination sous l'égide de l'ONU.
LEMONDE.FR
LEMONDE.FR
Bernard Kouchner à l'Assemblée nationale, le 9 novembre.
Le ministre français des affaires étrangères, Bernar Kouchner , a qualifié mardi 9 novembre de "très graves" les heurts survenus lundi au Sahara occidental, où l'armée marocaine a donné l'assaut à un camp de civils sahraouis. "Il y a un problème d'urgence : à El-Ayoun (chef-lieu du Sahara occidental), les chocs ont été très violents ; les incidents, très graves. On ignore, à la fois dans le camp de toile et dans la ville, le nombre des blessés et le nombre des morts", a déclaré le ministre lors d'une séance de questions à l'Assemblée nationale.
Lundi matin, les forces de l'ordre marocaines ont donné l'assaut à un camp situé à environ 13 km d'El-Ayoun. Ce dernier abrite depuis des mois des milliers de civils sahraouis, rassemblés pour protester contre leurs conditions de vie. Des heurts ont ensuite éclaté dans la ville d'El-Ayoun, où des véhicules ont été incendiés et des bâtiments publics caillassés.
Le Front Polisario, qui rejette le plan d'autonomie proposé par le Maroc au Sahara occidental et qui milite pour l'indépendance de la région, a affirmé mardi que 11 personnes avaient été tuées lors de ces violences. L'organisation a également dénombré 723 blessés et 159 portés disparus après l'intervention des forces marocaines. Ces dernières ont pour leur part établi un bilan de 6 morts, essentiellement dans les rangs des forces de l'ordre et aucun parmi les civils du camp.
L'EXPULSION DU DÉPUTÉ FRANÇAIS "PAS ADMISSIBLE"
Bernard Kouchner a également jugé inadmissible le refoulement du Maroc d'un député communiste français, Jean Paul Lecoq, qui avait voulu se rendre au Sahara occidental peu avant les faits. L'élu communiste avait raconté lundi à la presse être arrivé dimanche en fin d'après-midi à Casablanca pour se rendre à El-Ayoun. Il avait alors été empêché de quitter l'aéroport par les autorités marocaines et remis dans un avion à destination de Paris lundi matin.
Jean-Paul Lecoq a interpellé Bernard Kouchner sur le sujet mardi, lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale : "Je regrette la façon dont vous avez été refoulé du territoire marocain et nous l'avons fait savoir à l'ambassadeur du Maroc en France", lui a répondu le ministre. "Il n'est pas admissible qu'un représentant élu de la nation soit ainsi refoulé du territoire d'un pays ami", a dit M. Kouchner, en observant que la France "admirait" toutefois "les progrès vers la démocratie" du royaume chérifien.
Par la voix du porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero, la France a également appelé Rabat et le Front Polisario à "s'engager résolument" dans un processus de paix, "afin qu'une solution politique soit enfin trouvée". Des discussions informelles entre le Polisario et le Maroc, prévues sur deux jours afin de faire avancer ce dossier, ont commencé lundi près de New York. Alliée historique du Maroc, la France soutient le plan d'autonomie voulu par Rabat, qui a annexé le Sahara occidental en 1975. Le Polisario, soutenu par l'Algérie, réclame, lui, un référendum d'autodétermination sous l'égide de l'ONU.
LEMONDE.FR
Commentaire