Khodro s’appuie sur ses 56% de part de marché en Iran pour partir à la conquête du monde. Son usine de Téhéran plaide pour son ambition.
L’usine automobile de Khodro est à dix minutes de route de Téhéran. La couleur bleue du site se dégage au loin. L’entrée des lieux est bien aménagée. Des espaces verts et fleuris font oublier le caractère industriel de l’endroit. Aucun papier, bouteille en plastique ou bout de fer n’est visible dans les allées. L’administration de l’usine n’a rien à envier à celle d’un ministère. Dans les bureaux, le silence règne. Pas d’éclats de voix. C’est une discipline suivie à la lettre. Khodro, créé en 1962 par la famille Khayami, puis nationalisé après la révolution islamique, s’inspire du modèle japonais et a adopté la devise des 5 S : setri (purification), sertou (discipline), seisou (propreté), seiketsu (maintenance) et shitsuki (éducation).
Ce n’est pas un hasard. Une bonne partie des machines des ateliers est d’origine japonaise. Les cadres qui nous expliquent la stratégie de l’Iran Khodro Industrial Group (IKCO) sont jeunes. A l’image de Hassan Bananej, responsable des relations internationales, ou Modjtabah Hadavand, chargé des exportations vers le Moyen-Orient. Dans les ateliers de montage, la moyenne d’âge tourne autour de 25 ans. Le groupe Khodro emploie 450 000 salariés dans tout le pays. Malgré une importante robotisation des processus de fabrication. Les ateliers sont bâtis sous forme d’étages. Pour se déplacer, il faut prendre l’ascenseur.
Les espaces entre les machines sont nets : rien ne dépasse, pas de traces de graisse, ni de fumée. Les ouvriers s’attèlent à leur tâche dans le calme. Des arrêts sont autorisés pour accomplir la prière. L’adhan est diffusé par haut-parleurs à l’intérieur même de l’usine où se trouve une mosquée. Les pauses repas sont permises par rotation. L’usine fonctionne sans arrêt, y compris les week-ends. La communication d’entreprise est moderne : aux visiteurs on affiche des prévisions d’expansion précises. Les managers de Khodro savent où ils veulent aller. En fait, IKCO, qui détient 56 % du marché local et dont le symbole est un cheval bleu, a de l’ambition au galop. C’est un géant décidé à explorer les terres africaines et asiatiques. Et même au delà.
Le leader iranien de l’automobile veut faire de l’Algérie une base de lancement de ses produits vers le Maghreb.
L’Algérie comme base de lancement ? En 2008, il est prévu l’ouverture d’une unité de montage de camionnettes (pick-up) et de bus en Algérie. SAPCO, filiale du groupe, projette de réaliser une unité de fabrication de pièces détachées après celle de montage de véhicules. Le leader iranien de l’automobile veut faire de l’Algérie une base de lancement de ses produits vers le Maghreb, et plus tard, vers le Sahel. D’ici la fin 2007, Khodro envisage d’exporter 1500 véhicules avec l'Algérie. « Nous voulons détenir au moins 1% du marché algérien. L’Algérie a une position stratégique au Maghreb », explique Modjtabah Hadavand. Actuellement, l’Algérie importe 150 000 véhicules par an. Les responsables ne cachent pas leur ambition de participer, sur le long terme, à la baisse des prix de vente des voitures à travers la fabrication locale.
Plus généralement, l’Iran, et à un niveau stratégique, entend faire de l’Afrique son principal partenaire dans tous les domaines de la coopération.
En 2006, Khodro a fabriqué un million de véhicules tous types confondus. Le volume de production connaît une croissance annuelle de 25%. Khodro, qui travaille avec des licences de Mercedes Benz, de Peugeot, de Hyundai et de Renault, construit aussi la Peugeot 206 et 206 Sedan, la Peugeot Pars, ROA et la 405, la Tondar 90, le Grand Vitara (4x4) de Suziki, et le pick-up Bardo. Il fabrique également des bus, des minibus et des camions. Le groupe, célèbre pendant 30 ans par sa marque Peykan, exporte vers la Chine, la Russie, l’Ouzbékistan, la Turquie et 25 autres pays. Il possède des distributeurs, dans des pays divers comme le Liban, l’Arabie saoudite, la Jordanie, l’Irak, la Bulgarie, l’Arménie, ou encore l’Ukraine.
Il a installé des unités de montage et de fabrication au Vénézuela et en Syrie. Mais, l’Afrique est devenue sa principale cible. Plus généralement, l’Iran, à un niveau stratégique, entend faire de l’Afrique son principal partenaire dans tous les domaines de la coopération.
Par Fayçal Métaoui, Alger
Les Afriques
L’usine automobile de Khodro est à dix minutes de route de Téhéran. La couleur bleue du site se dégage au loin. L’entrée des lieux est bien aménagée. Des espaces verts et fleuris font oublier le caractère industriel de l’endroit. Aucun papier, bouteille en plastique ou bout de fer n’est visible dans les allées. L’administration de l’usine n’a rien à envier à celle d’un ministère. Dans les bureaux, le silence règne. Pas d’éclats de voix. C’est une discipline suivie à la lettre. Khodro, créé en 1962 par la famille Khayami, puis nationalisé après la révolution islamique, s’inspire du modèle japonais et a adopté la devise des 5 S : setri (purification), sertou (discipline), seisou (propreté), seiketsu (maintenance) et shitsuki (éducation).
Ce n’est pas un hasard. Une bonne partie des machines des ateliers est d’origine japonaise. Les cadres qui nous expliquent la stratégie de l’Iran Khodro Industrial Group (IKCO) sont jeunes. A l’image de Hassan Bananej, responsable des relations internationales, ou Modjtabah Hadavand, chargé des exportations vers le Moyen-Orient. Dans les ateliers de montage, la moyenne d’âge tourne autour de 25 ans. Le groupe Khodro emploie 450 000 salariés dans tout le pays. Malgré une importante robotisation des processus de fabrication. Les ateliers sont bâtis sous forme d’étages. Pour se déplacer, il faut prendre l’ascenseur.
Les espaces entre les machines sont nets : rien ne dépasse, pas de traces de graisse, ni de fumée. Les ouvriers s’attèlent à leur tâche dans le calme. Des arrêts sont autorisés pour accomplir la prière. L’adhan est diffusé par haut-parleurs à l’intérieur même de l’usine où se trouve une mosquée. Les pauses repas sont permises par rotation. L’usine fonctionne sans arrêt, y compris les week-ends. La communication d’entreprise est moderne : aux visiteurs on affiche des prévisions d’expansion précises. Les managers de Khodro savent où ils veulent aller. En fait, IKCO, qui détient 56 % du marché local et dont le symbole est un cheval bleu, a de l’ambition au galop. C’est un géant décidé à explorer les terres africaines et asiatiques. Et même au delà.
Le leader iranien de l’automobile veut faire de l’Algérie une base de lancement de ses produits vers le Maghreb.
L’Algérie comme base de lancement ? En 2008, il est prévu l’ouverture d’une unité de montage de camionnettes (pick-up) et de bus en Algérie. SAPCO, filiale du groupe, projette de réaliser une unité de fabrication de pièces détachées après celle de montage de véhicules. Le leader iranien de l’automobile veut faire de l’Algérie une base de lancement de ses produits vers le Maghreb, et plus tard, vers le Sahel. D’ici la fin 2007, Khodro envisage d’exporter 1500 véhicules avec l'Algérie. « Nous voulons détenir au moins 1% du marché algérien. L’Algérie a une position stratégique au Maghreb », explique Modjtabah Hadavand. Actuellement, l’Algérie importe 150 000 véhicules par an. Les responsables ne cachent pas leur ambition de participer, sur le long terme, à la baisse des prix de vente des voitures à travers la fabrication locale.
Plus généralement, l’Iran, et à un niveau stratégique, entend faire de l’Afrique son principal partenaire dans tous les domaines de la coopération.
En 2006, Khodro a fabriqué un million de véhicules tous types confondus. Le volume de production connaît une croissance annuelle de 25%. Khodro, qui travaille avec des licences de Mercedes Benz, de Peugeot, de Hyundai et de Renault, construit aussi la Peugeot 206 et 206 Sedan, la Peugeot Pars, ROA et la 405, la Tondar 90, le Grand Vitara (4x4) de Suziki, et le pick-up Bardo. Il fabrique également des bus, des minibus et des camions. Le groupe, célèbre pendant 30 ans par sa marque Peykan, exporte vers la Chine, la Russie, l’Ouzbékistan, la Turquie et 25 autres pays. Il possède des distributeurs, dans des pays divers comme le Liban, l’Arabie saoudite, la Jordanie, l’Irak, la Bulgarie, l’Arménie, ou encore l’Ukraine.
Il a installé des unités de montage et de fabrication au Vénézuela et en Syrie. Mais, l’Afrique est devenue sa principale cible. Plus généralement, l’Iran, à un niveau stratégique, entend faire de l’Afrique son principal partenaire dans tous les domaines de la coopération.
Par Fayçal Métaoui, Alger
Les Afriques
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