Si Kaddour Benghabrit ( سي قدور بن غبريت en arabe) ou Abdelqader Ben Ghabrit[1], né à Sidi Bel Abbès en 1868 et mort à Paris en 1954, était un haut fonctionnaire français[réf. nécessaire] du ministère des Affaires étrangères. Il fut également attaché par les autorités coloniales auprès du Makhzen du sultan du Maroc Mohammed Ben Youssef ( futur roi Mohammed V ).
Il est le fondateur de l’Institut Musulman de la Grande Mosquée de Paris[2]
Issu d’une notable famille de Tlemcen issue d'Andalousie[réf. nécessaire], Si Kaddour Ben Ghabrit, après avoir fait de brillantes études secondaires, débute sa carrière
professionnelle, en Algérie, dans la magistrature.
En 1893, il part au Maroc en qualité d’interprète de la légation de France à Tanger. Ses compétences l’ayant mit en relief, il est rappelé pour remplir plusieurs missions auprès du Makhzen marocain de l'époque.
Il dirige plusieurs ambassades tant à Paris qu’à Saint-Petersbourg.
En 1916, il est envoyé au Hedjaz et œuvre pour faciliter l’accomplissement, en toute sécurité, du pèlerinage et pour garantir le bien-être à ses coreligionnaires durant leur séjour dans les Lieux-Saints. Il organise les Habous et en 1917, il est nommé Président de la Société des habous des Lieux-Saints.
Sur son initiative, il fonde dans la capitale française l’Institut musulman de la Mosquée de Paris dont le but est de venir en aide, tant au point de vue spirituel que matériel, à tous les musulmans habitant ou visitant la métropole.[3]
Si Kaddour Ben Ghabrit, Grand Chancelier de l’Ouissam Alaouite, Grand chef du Protocole et Haut dignitaire de tout Ordre, est nommé Ministre plénipotentiaire honoraire en 1925.
Habitué des salons parisiens, il fut surnommé « le plus parisien des musulmans » [4]
La Seconde Guerre mondiale et les Juifs [modifier]
Durant la seconde guerre mondiale, Si Kaddour Benghabrit aurait sauvé la vie d'une centaine de juifs, dont celle du chanteur Salim Hilali, en leur faisant donner par le personnel administratif de la mosquée des certificats d'identité musulmane, qui leur permit d’échapper à l'arrestation et à la déportation[5][6].
Dans un documentaire de 29 minutes intitulé La Mosquée de Paris, une résistance oubliée, réalisé pour l’émission « Racines de France 3 » en 1991, Derri Berkani rapporte que ce sont les Francs-tireurs et Partisans algériens (FTP), appelés aussi Groupe kabyle et essentiellement constitués d'ouvriers laïcs, qui avaient amené ces juifs à la Mosquée de Paris afin de les protéger[7].
Les chiffres concernant le nombre de juifs hébergés et sauvés par la Mosquée de Paris durant cette période divergent selon les auteurs. Annie-Paule Derczansky, présidente de l'association des Bâtisseuses de paix, précise que « selon Albert Assouline, qui témoigne dans le film de Berkani », 1600 personnes auraient été sauvées. Au contraire, pour « Alain Boyer, ancien responsable des cultes au ministère de l'Intérieur français, on serait plus proche des 500 personnes. »
Un appel à témoin de juifs sauvés par la Mosquée de Paris entre 1942 et 1944 a été lancé le 3 avril 2005 pour que la médaille des justes soit remise par le mémorial de Yad Vashem aux descendants de Si Kaddour Benghabrit[8].
Serge Klarsfeld, président de l' Association des filles et des fils de déportés juifs de France, est plutôt sceptique sur le chiffre de 1500 juifs sauvés et précise que « sur les 2500 membres de notre association », il « n'en a jamais entendu parler. ». Il considère toutefois la « démarche de lancer un appel à témoins » entreprise par l'association des Bâtisseuses de paix comme « positive
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