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Le Qatar pose ses conditions pour entrer chez Areva

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    Le Qatar pose ses conditions pour entrer chez Areva


    Le Qatar ne participera pas à n'importe quelles conditions à la future augmentation de capital d'Areva. Il n'est prêt à entrer dans le groupe nucléaire public que s'il peut ensuite investir dans l'activité minière d'Areva.
    Le fonds souverain du Qatar, l'un des trois investisseurs avec lesquels le gouvernement négocie depuis plusieurs mois, a demandé un engagement de la part de l'Etat en ce sens, indiquent des sources concordantes. « Ils veulent investir dans la maison mère seulement s'ils ont l'assurance de pouvoir convertir tout ou partie de leur participation dans la division minière », explique un proche du dossier.

    Ce rebondissement pourrait menacer l'ensemble de l'opération. A tort ou à raison, le Qatar Investment Authority (QIA) était jusqu'ici perçu comme l'investisseur le plus motivé, prêt à prendre un ticket allant jusqu'à 10 % du capital.

    Les conditions qu'il pose expliquent en partie le décalage du calendrier. Initialement, le conseil de surveillance d'Areva attendait des offres lundi et devait les étudier lors d'une réunion prévue hier. Celle-ci a été reportée à la dernière minute sans qu'une nouvelle convocation ait été transmise aux administrateurs. La date du 23 novembre a été évoquée de façon indicative.

    « Retour sur investissement »

    Le Qatar n'a jamais caché son intérêt pour les activités d'uranium d'Areva, dont l'Elysée a envisagé d'ouvrir le capital cet été. « C'est un métier qu'ils connaissent, explique une source au fait du dossier. Ils le comprennent mieux que les réacteurs, l'enrichissement ou le retraitement. »

    « Ils ont déjà investi dans ce secteur, qu'ils estiment plus prometteur et dont le retour sur investissement est plus rapide que les autres métiers d'Areva », ajoute un familier des négociations.

    Comment vont réagir les pouvoirs publics ? Vont-ils tout annuler, au risque de tendre la situation financière d'Areva, ou se laisser du temps pour étudier la nouvelle proposition ? Les incertitudes s'accumulent en tout cas autour de cette opération, censée apporter entre 1,5 et 3 milliards d'euros pour financer les investissements colossaux du groupe présidé par Anne Lauvergeon.

    Parmi les questions clefs figure l'évolution des relations entre EDF et Areva. Les deux groupes discutent depuis septembre d'un partenariat industriel, qui pourrait déboucher sur une montée de l'électricien public au capital de son fournisseur, dont il détient déjà 2,4 %. EDF conditionne toutefois cet éventuel renforcement à sa représentation au conseil d'administration d'Areva.

    Autre sujet épineux, l'arrivée ou non de Mitsubishi Heavy Industries (MHI) dans le tour de table. Le groupe industriel japonais est un partenaire de longue date d'Areva, avec lequel il développe l'Atmea, un réacteur de troisième génération.
    Mais Henri Proglio, le PDG d'EDF, qui revendique le rôle de chef de file de la filière nucléaire tricolore, s'oppose radicalement à sa montée au capital d'Areva. Il redoute une entente commerciale entre ses deux fournisseurs.

    Le patron d'EDF est largement soutenu par Patrick Kron, le patron d'Alstom, hostile à l'idée que son concurrent japonais dans les turbines puisse être représenté chez Areva. En outre, Alstom nourrit, semble-t-il, toujours des ambitions de rapprochement avec le groupe présidé par Anne Lauvergeon, même s'il affirme ne pas être « partie prenante » à l'augmentation de capital.

    THIBAUT MADELIN, Les Echos
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