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"Abdelkrim le Touareg", l’étoile montante du terrorisme

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  • "Abdelkrim le Touareg", l’étoile montante du terrorisme

    L’émir touareg d’Aqmi a été choisi pour représenter les intérêts de l’organisation terroriste auprès des cartels colombiens. Il est soupçonné également d’être l’assassin de Michel Germaneau.

    Enturbanné de beige, les yeux clos, la barbichette parsemée, la peau foncée, un corps sec qui flotte dans une djellaba blanche sur un fond désertique et rocailleux. Ahmed Tarqui, dit « Abdelkrim le Touareg », apparaît songeur sur l’unique image de lui. L’émissaire d’al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) au sommet de la coke avec les représentants des cartels colombiens était assez discret. Les temps changent.
    Jusque-là, la mythologie d’Aqmi se réduisait à une sainte trinité. Il y eut d’abord Abdelmalek Droukdel, 40 ans, figure de l’ancien Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) et chef suprême d’Aqmi, qui se terre aujourd’hui en Algérie. Il y eut ensuite Mokhtar Belmokhtar, 38 ans, caricaturé en « Mister Marlboro » pour sa propension à se livrer à la contrebande. Il y eut enfin Abou Zeid, 44 ans, dit l’« émir à la barbichette », le sanguinaire preneur d’otages qui détient les sept employés d’Areva et de Satom enlevés à Arlit. Trois Algériens dans les premiers rôles et qui commandent aux destinées de l’organisation terroriste, composée de quelque 500 hommes principalement d’origine mauritanienne et malienne. Les trois émirs monopolisent l’attention des médias. D’Abelkrim, en revanche, on sait peu de chose.
    Adoubé par le grand chef

    Ancien prêcheur salafiste à la mosquée d’In Halil, un village malien à la frontière avec l’Algérie, ce Touareg est à la tête de la seriat (« bataillon ») al-Ansar. Il commande une cinquantaine de Touareg maliens, mais aussi des Nigériens, des Béninois et des Libyens. Lui-même est sous les ordres d’Abou Zeid et c’est pour le compte de ce dernier qu’il aurait préparé le rapt de Michel Germaneau, l’humanitaire français enlevé le 20 avril. Bref, un simple lieutenant parmi tant d’autres. « A la base, c’est un trafiquant qui s’est lancé dans le terrorisme, ce n’est pas l’élément le plus dur d’Aqmi », croit savoir un responsable français de la lutte antiterroriste.
    Sauf que, cet été, le grand chef Droukdel annonce sur les sites djihadistes l’exécution de Germaneau et désigne son assassin, « Abou Abdelkrim Tarqui, le chef d’al-Ansar relevant de l’émirat du désert ». Une affirmation sujette à caution : dans un livre publié en Algérie, le journaliste Mohamed Mokeddem assure que l’otage français est mort d’une crise cardiaque et que l’annonce de son exécution ne serait qu’une mise en scène. Quelle que soit la vérité, la dénonciation par Droukdel vaut adoubement pour Abdelkrim.
    « C’est l’homme qui monte au sein d’Aqmi », confirme Jean-Pierre Filiu, professeur spécialiste de l’islam et auteur des Neuf Vies d’al-Qaida. On lui prête la paternité de l’embuscade qui, le 12 juillet, a coûté la vie à onze douaniers algériens. Un mois plus tard, Aqmi revendique l’exécution d’un douzième douanier, toujours des mains d’« Abdelkrim le Touareg ». L’Algérie démentira.
    Et, aujourd’hui, c’est lui qu’Aqmi dépêche pour négocier avec les redoutables barons de la drogue colombiens. Mais cette exposition est à double tranchant. Alors qu’il se trouvait vraisemblablement encore en Guinée-Bissau, un de ses hommes a déserté et raconté par le détail aux autorités mauritaniennes les entraînements aux armes et aux explosifs suivis dans les camps d’« Abdelkrim le Touareg ».

    FRANCE SOIR
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