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Le bon, la brute et le truand

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  • Le bon, la brute et le truand

    Car, il faudrait l’avouer, peu d’experts voient clair dans cette affaire, rendue encore plus opaque par le foisonnement d’analyses aussi farfelues les unes que les autres qui ont tendance à schématiser Aqmi dans un mauvais casting de western, “le bon (Droukdel), la brute (Abou Zeïd) et le truand (Belmokhtar)”.
    Les cinq otages français détenus au Mali par Aqmi ne sont pas près de revoir leurs familles. Le dernier message de Droukdel, invitant Oussama Ben Laden au jeu de la surenchère, risque de compliquer l’équation.
    Affaibli par son encerclement au Nord et par la montée en puissance d’Abou Zeïd, Droukdel a décidé de reprendre les cartes en main d’une crise d’otages qui empoisonne Paris et déstabilise encore plus le Sahel. En mettant au premier plan l’insidieuse revendication du retrait des troupes françaises d’Afghanistan, le chef du GSPC — pas entièrement celui d’Aqmi — se repositionne dans cette affaire. Si le message concerne prétendument Ben Laden, qui doit se poser des questions sur l’amateurisme d’Aqmi, il concerne davantage les chefs de la zone Sahel de cette organisation qui ont eu la fâcheuse tendance à s’émanciper du “commandement du Nord”, ces derniers temps, à la faveur d’une médiatisation outrancière de cette prise d’otages.
    Car, il faudrait l’avouer, peu d’experts voient clair dans cette affaire, rendue encore plus opaque par le foisonnement d’analyses aussi farfelues les unes que les autres qui ont tendance à schématiser AQMI dans un mauvais casting de western, “le bon (Droukdel), la brute (Abou Zeïd) et le truand (Belmokhtar)”. Paris veut bien établir le contact avec les ravisseurs, mais s’égare dans les grilles de lecture obsolètes de ses services de renseignements et des intermédiaires véreux qui ont senti l’odeur de l’argent.
    De ce fait, la France, qui est dans l’obligation d’afficher une position de fermeté qu’elle a même traduite par un raid militaire, constate amèrement que l’étendue de son influence dans cette zone est devenue facultative. Elle est prise dans son propre piège. Celle d’une clientèle classique qui comprend aussi bien un président malien dont on ne sait plus s’il est un parrain ou un homme d’affaires, des Marocains qui, à force de vouloir dénigrer le Polisario, sont tentés de vendre n’importe quel tuyau sur Aqmi ou encore des Burkinabés qui, à force de se sentir concernés, sont prêts à opérer des alliances dangereuses avec le groupe terroriste.
    Tout ce beau monde brouille la vision des diplomates du Quai d’Orsay, au point qu’on assiste au retour inquiétant d’Alain Juppé aux affaires de la défense avec comme priorité cette affaire des otages des employés d’Areva. Quand on sait le lamentable et dramatique échec du même Juppé dans l’affaire des moines de Tibhirine et le double jeu qui a mené à la mort des 7 moines trappistes, on s’interroge sur la viabilité des options françaises dans cette affaire où Sarkozy subit plus qu’il n’agit


    Mounir Boudjema
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