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WILCOUME au plus beau pays du monde
Le fou de la reine
“Imagine” un quart de seconde comme chantait John Lennon. Un jeune homme caillasse un palais royal. Tireur d’élite, il réussit à briser onze fenêtres avant que des témoins n’appellent la police pour signaler qu’un forcené jette des pierres sur ce symbole de la royauté. Muni de la description du lapidateur, des agents d’autorité appréhendent l’homme après une course poursuite dans les rues de la ville. Déféré devant la justice, il est poursuivi pour vandalisme et condamné à payer les dégâts correspondant aux fenêtres brisées, ainsi qu’à une peine d’emprisonnement d’un mois dont deux semaines avec sursis. Pour sa défense, le jeune homme de 21 ans déclare au juge qu’il souhaitait avoir une entrevue avec le propriétaire des lieux, sans préciser le sujet qu’il voulait aborder avec lui. Il se justifie en expliquant qu’envoyer une lettre aurait été trop long et qu’il était certain de n’obtenir aucune réponse. Eh bien, ce n’est pas une fiction, mais un fait-divers qui vient d’avoir lieu…aux Pays-Bas. Un Néerlandais d’origine marocaine a effectivement balancé des pierres sur le Palais de la reine Beatrix à La Haye, afin d’avoir une “audience avec Sa Majesté”, rapportent les médias des Pays-Bas. La justice a fait son boulot de la manière la plus normale du monde. L’excité a été condamné pour vandalisme, sans que le juge ne cherche à faire d’une pierre deux coups en le chargeant de crime de lèse-majesté…
Religion sur (télé)commande
La piété et l’audimat, cela fait deux. La chaîne Mohammed VI pour le Coran a un auditoire peau de chagrin dans les 2468 mosquées où elle est diffusée.
Ce constat ne tombe pas du ciel, il est tiré de chiffres publiés par le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Taoufiq himself. Assadissa est ainsi suivie par 5 à 26 fidèles dans 71% des lieux de culte équipés pour recevoir la chaîne. Seules 18% des mosquées diffusant la chaîne arrivent à réunir plus de 26 téléspectateurs. L’audimat d’Assadissa est encore plus catastrophique dans 10% des lieux de culte concernés, où à peine plus de 5 fidèles suivent les programmes de vulgarisation religieuse de la chaîne. Et l’audience est nulle pour 1% des mosquées. Les émissions d’Assadissa ambitionnent “de mettre en valeur les orientations religieuses du Maroc, fondées sur l'attachement aux valeurs authentiques marocaines et sur l'unicité de la foi et du rite malékite”, dixit la phraséologie officielle utilisée lors de son lancement. Selon la formule consacrée en télé, la chaîne n’a visiblement pas trouvé son public. L’imam aura beau truster la zapette de la mosquée, afin d’éviter que ses ouailles n’aillent se brancher sur Al Manar la chiîte, Assadissa n’intéresse visiblement pas les premiers concernés : à savoir les gens pieux. Et encore moins les non pratiquants (sunnites ou pas) qui, eux, n’y jettent pas même un œil…
Monsieur le dénommé !
Driss Chahtane, directeur de l’hebdo Al Michaâl, a pris une petite revanche sur la MAP. En octobre 2009, il était arrêté suite à un article sur la santé de Mohammed VI. Les informations publiées ont été jugées “diffamatoires” par la justice, qui l’a condamné à un an de prison ferme. A l’époque, l’agence officielle l’évoquait comme “le dénommé Chahtane”, appellation fourre-tout et méprisante qu’elle réserve aux repris de justice et aux ennemis de la patrie. Et voilà que par une opération de lifting linguistique, il devient “M. Driss Chahtane” pour l’agence. Il est à nouveau respectable, puisqu’il a participé à la visite de soutien à Laâyoune pour réaffirmer la marocanité du Sahara, avec les responsables à Fédération marocaine des médias (FMM). La MAP lui a même ouvert ses colonnes pour qu’il puisse exprimer son indignation lors d’une visite des locaux saccagés de la radio et de la télévision de Laâyoune. La politesse, cela tient à peu de choses parfois…
TelQuel