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Les Suisses votent sur le renvoi des criminels étrangers

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  • Les Suisses votent sur le renvoi des criminels étrangers

    Le texte sur lequel ils se prononceront dimanche propose un retrait automatique du droit de séjour des étrangers coupables notamment de "viol, délit sexuel grave, actes de violence tels que le brigandage", de "trafic de drogue" mais aussi d'"abus de l'aide sociale".

    Après l'interdiction des minarets votée l'an dernier, c'est au tour des criminels étrangers de faire l'objet d'une initiative populaire en république helvétique.

    Les Suisses doivent se prononcer dimanche 28 novembre sur un durcissement des renvois de criminels étrangers, en même temps qu'ils voteront sur la proposition d'un seuil minimum d'impôt pour les hauts revenus.
    C'est le même parti qui avait été à l'origine de l'interdiction des minarets, acceptée en novembre 2009, l'UDC (droite dure et premier parti helvétique), qui a lancé cette initiative populaire. Et comme lors du vote sur les minarets, la question du renvoi des criminels étrangers n'est pas sans faire écho en France, qui a vu son été marqué par la question de la déchéance de nationalité.
    Le renvoi des criminels étrangers est déjà possible en Suisse dans certaines conditions. Mais le texte soumis aux électeurs suisses va plus loin : il propose un retrait automatique du droit de séjour des étrangers coupables notamment de "viol, délit sexuel grave, actes de violence tels que le brigandage", de "trafic de drogue" mais aussi d'"abus de l'aide sociale". Ce qui est loin d'être au goût des organisations de défense des droits de l'Homme et des autres partis politiques.

    Une nouvelle ligne rouge franchie
    Avec le nouveau projet visant à retirer le droit de séjour des étrangers coupables de certaines infractions en Suisse, l'UDC poursuit "sur la même thématique" aux relents "xénophobes", a estimé le responsable du Parti socialiste genevois, René Longet.
    Pour l'ensemble des partis, le texte franchit une nouvelle fois la ligne rouge dans un pays qui compte 21,7% d'étrangers, en violant le droit international.
    Ils pointent du doigt l'absence de prise en compte de la proportionnalité des délits et l'automaticité des renvois.
    De fait, selon le texte, une femme de ménage étrangère faisant des heures supplémentaires au noir serait automatiquement boutée hors de Suisse au même titre qu'un violeur multirécidiviste, selon l'Office fédéral des migrations.

    Un contre-projet du gouvernement
    Amnesty International relève que des réfugiés "pourraient être renvoyés vers un pays où ils seraient menacés de torture ou de peine de mort". "C'est contraire au droit international impératif et... inadmissible. Il n'y a pas de raison qu'un criminel paye deux fois pour un même délit", selon un de ses responsables, Alain Bovard.
    Le gouvernement a réagi en lançant un contre-projet qui prend en compte la gravité des délits et sur lequel les Suisses devront également voter.
    Mais pour Amnesty comme pour le PS suisse, ce contre-projet n'est autre qu'une "version light" de l'initiative de l'UDC. Reste, explique le vice-président du PDC (Parti démocrate chrétien), Olivier de Buman,qu' il a le mérite de répondre "aux peurs grandissantes face aux questions de sécurité".

    Le "oui" l'emporterait
    Les statistiques officielles relèvent que les condamnations sont en augmentation ces dernières années et impliquent de plus en plus d'étrangers : ils sont responsables de 59% des homicides en 2009.
    Mais au ministère de la Justice et Police, on relativise ces chiffres : le nombre d'homicides reste stable alors que la population étrangère ne cesse de grandir, souligne-t-on.
    Pour le politologue de l'Université de Genève Pascal Sciarini, "la perception de l'insécurité a augmenté plus vite encore que la réalité". Quant à l'UDC, elle a surfé sur cette vague et "contribué à alimenter ce repli, à déplacer la ligne rouge de plus en plus vers un pôle de droite dure".
    Au final, selon l'expert, "la Suisse est devenue plus conservatrice, nationaliste peut-être plus xénophobe qu'auparavant".
    Ainsi, un sondage de l'institut gfs.bern donne le "oui" à l'initiative vainqueur à 54%.
    Si cela se confirme, ce sera un nouveau coup dur pour l'image de la Suisse à l'étranger. Et un casse-tête pour le gouvernement qui se retrouvera en porte-à-faux entre le droit international et l'application d'un texte avalisé par les citoyens.


    (Nouvelobs.com avec AFP)
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