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Campagne d’abattage des ânes à Naâma !!
ELLE VIENT D’ÊTRE LANCÉE OFFICIELLEMENT
«Campagne d’abattage des ânes à Naâma»
«Ânes, halte ! Vous êtes condamnés à mort, parce que vous causez des accidents de la route ; vous êtes accusés “de faux barrages” car vous “coupez” les routes, sans vous rendre compte de ce que vous commettez, vous vous conduisez comme des assassins, donc vous l’êtes !»
«Ayez pitié de nous, nous sommes “hachakoum” des… ignorants, créatures de Dieu, comme tout être vivant ; de plus, nous avons cru que nous étions protégés par une “Déclaration universelle des droits de l’animal” ; proclamée solennellement à Paris le 15/10/1978, à la maison de l'Unesco, texte révisé et adopté par la Ligue internationale des droits de l'animal, réunie à Genève le 21/10/1989». C’est ce qui résulte de la campagne d’abattage, décidée dernièrement par les autorités de la wilaya de Naâma, qui ont instruit les services concernés de procéder à l’abattage de la bête de somme.
«Tout baudet qui serait surpris en train d’errer sur les bords des routes, doit être abattu ». C’est une recommandation, prétextant que l’âne serait la cause des accidents qui surviennent sur les routes. De fait, un grand nombre de cette espèce animale a été abattu durant cette campagne par les services de la police des communes, mais on en ignore exactement le nombre, tout de même plus d'une dizaine, on n’a pas pu avoir le chiffre exact. Mais l’on se demande qui cause les accidents de la route au nord du pays, ou partout dans le monde ? Combien d’accidents sont-ils causés par les bourricots ? A-t-on procédé à des statistiques pour voir combien l’âne a provoqué d’accidents, pour prendre une décision pareille, de le tuer d’un fusil ? Et au Sahara peut-on tuer le chameau ? Au lieu de sanctionner sévèrement les automobilistes, ces chauffards qui roulent à des vitesses folles, on condamne la pauvre bête ignorante.
L’âne est un animal domestique infatigable, de la famille des équidés. A l’exemple du cheval, il a servi les moudjahidine à la transmission des armes et des produits alimentaires durant la Révolution. Il sert de nos jours aux besoins quotidiens des paysans et des éleveurs. Il demeure l’esclave dans les milieux ruraux où son utilité et sa présence sont d’une grande importance. D’ailleurs, dans la ville d’Aïn-Sefra, on continue encore à se servir des charrettes tirées par les ânes, moyennant de bonnes recettes pour un grand nombre de familles démunies. «Nos souhaits, c’est que nous devrions penser à l’organisation chaque année du festival de l’âne, avec des courses et des prix honorifiques ; à l’exemple du Festival du cheval à Tiaret, ou le Festival du chameau à Ouargla, ou encore au Maroc où se tient annuellement le Festival de l’âne», espèrent certains citoyens. Si les démocrates américains ont fait de l’âne le symbole de leur parti, c’est qu’ils ne sont pas des ânes ! Et si en Europe, et même en Algérie, des associations d’amis de l’âne, sont créées pour sa protection et sa défense, c’est qu’elles n’ont pas tort.
L'âne aussi a une autre importance, celle de servir d'exemple dans les proverbes et autres bons mots. Si l'âne n'avait pas existé, le campagnard l'aurait inventé..., dit-on. Francis Jammes a dit : J’aime l’âne si doux — Marchant le long des houx — Il prend garde aux abeilles — Et bouge ses oreilles — Il a fait son devoir - Ses yeux sont en velours — Il a fait son devoir — Du matin jusqu’au soir. Fin de citation. Notons, enfin, que la wilaya de Naâma, organisera une semaine de sensibilisation sur les accidents de la route du 21 au 27 novembre, sous le thème «La prévention des accidents de la route, et la sécurité routière, une responsabilité de tous…».
B. Henine le soir d'Algérie
... je n'ai jamais eu de pitié pour cet animal comme cette fois ci
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