Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Raffarin repart avec «un dossier fourni» sur les relations avec Alger

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Raffarin repart avec «un dossier fourni» sur les relations avec Alger

    A Alger, Jean-Pierre Raffarin est allé «au fond des dossiers» avec ses interlocuteurs algériens. C’est du moins ce qu’a déclaré l’homme de «la positive attitude» mercredi soir à l’Agence France presse (AFP) avant de quitter la capitale algérienne.

    «Je vais revenir à Paris avec un dossier fourni et argumenté», a-t-il dit après un dîner de trois heures avec le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. M. Ouyahia, qui se replace sur la scène diplomatique après ses voyages au Portugal et en Iran, a-t-il tout dit à l’envoyé spécial de Nicolas Sarkozy au point que l’homme reparte satisfait ? Contrairement à son habitude de consacrer des audiences à tous les responsables français qui viennent à Alger, le président Abdelaziz Bouteflika n’a pas reçu Jean-Pierre Raffarin. Est-ce à dire que Ahmed Ouyahia a les mains libres pour s’engager sur tout ce qui concerne les relations économiques algéro-françaises ? Le Premier ministre a eu une longue discussion, à sa demande, avec Michèle Alliot-Marie venue à Alger, en octobre dernier, quelques jours avant sa nomination au ministère des Affaires étrangères. «La relation entre nos deux pays est sur le point d’entrer dans un nouveau rythme», avait dit Michèle Alliot-Marie. «Les relations entre la France et l’Algérie se portent bien», devait répliquer brièvement le président Bouteflika après l’avoir reçue pendant deux heures. Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre et homme d’affaires, a donc fait le court déplacement à Alger pour augmenter la cadence du rythme. Sur son blog, il a qualifié de «passionnante» sa mission en Algérie. «Nous avons parlé de tous les dossiers, un à un, avec une volonté de progrès dans le cadre de la souveraineté de l’Algérie. Nous avons réussi à être en bonne voie sur une douzaine de dossiers», a déclaré l’auteur de La publicité, nerf de la communication. Jean-Pierre Raffarin a promis de revenir au début 2011 pour approfondir les discussions.


    «Des portes ouvertes»


    Son vis-à-vis algérien, Mohamed Benmeradi, ministre de l’Industrie et de la Promotion des investissements, n’a pas dit s’il ira à Paris évoquer les intérêts algériens en France. «Les portes de la France restent ouvertes à tous les investisseurs étrangers, y compris, bien sûr les Algériens», a déclaré, dans un récent entretien au quotidien Sawt Al Ahrar, organe du FLN, Xavier Driencourt, ambassadeur de France à Alger. Les visites d’officiels algériens à Paris sont devenues rares ces derniers mois. Ce qui n’a pas empêché la diplomatie parallèle de fonctionner à plein régime. Premier fournisseur de l’Algérie, la part de la France dans le marché algérien avoisine les 20%. Cela n’est pas suffisant aux yeux de Paris qui aspire à avoir une participation plus grande dans l’exécution des projets liés au plan de développement de 286 milliards de dollars engagé par l’Algérie sur cinq ans.


    Une question de «confiance»


    La présence de plus en plus visible des entreprises turques, chinoises, portugaises, espagnoles, indiennes, coréennes, allemandes, russes et américaines en Algérie ne peut pas laisser indifférentes les autorités françaises. Jean-Pierre Raffarin l’a implicitement avoué : «La France occupe des positions importantes en Algérie, et le souhait des entreprises françaises est d’y investir davantage.» Les petites et moyennes entreprises (PME) françaises veulent avoir de plus en plus de place en Algérie, à l’image de ce qu’elles ont déjà en Tunisie et au Maroc (ce dernier demeure la première destination des investissements français dans le monde arabe). «Si on voulait une bonne stratégie pour les PME, il faudrait qu’il y ait quelques bons gros dossiers industriels avec lesquels pourraient se construire des filières d’intégration de PME», a préconisé Jean-Pierre Raffarin. Mohamed Benmeradi, pour sa part, a parlé d’une feuille de route des rendez-vous entre les délégations en charge de la coopération économique. «Nous avons procédé à cette évaluation pour dire ensemble que les relations entre les deux pays sont bonnes, mais que nous souhaitons les voir se développer en matière d’investissements pour que l’économie locale puisse bénéficier à la fois de créations d’emploi et de valeur ajoutée sur place et non pas par le biais des importations. De ce point de vue, nous sommes tout à fait en phase», a-t-il précisé. Alger a toujours reproché aux entreprises françaises de privilégier le commerce à l’investissement.


    Les choses ont-elle évolué ? Pour Xavier Diencourt, les entreprises françaises ne doivent pas «tomber dans le piège» de se sentir «chez elles». «Je les mets en garde, car la situation en Algérie est beaucoup plus complexe de par sa spécificité et, en conséquence, elles doivent avoir une approche modeste et dynamique basée sur la concurrence avec leurs partenaires algériens. L’Algérie est un pays compliqué sur le plan économique et commercial, et les investisseurs ne doivent pas penser qu’ils ont gagné la partie», a-t-il expliqué dans la même interview. Jean-Pierre Raffarin, qui est également représentant personnel du président Sarkozy pour la francophonie, a confié «qu’une étape importante» a été franchie dans «la confiance» après son escale algéroise. Et «confiance» est un terme qui semble avoir une signification plus politique qu’économique.
    Fayçal Métaoui
    Tout systeme logique est nécéssairement incomplet

    Gödel
Chargement...
X