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Les Aurès sous l'occupation byzantine

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  • Les Aurès sous l'occupation byzantine

    Une petite intro pour presenter le contexte :

    Byzantins 533 / 647

    Après être parvenus, grâce à l'aide des Numides, à chasser les Vandales, les Byzantins se retournèrent contre les Aurès. Solomon, général grec, après avoir vaincu Cutzinas, chef des Numides de Byzacène (Tunisie centrale, vers Kairouan) et s'en être fait son allié, se retourna contre Iabdas, roi de l'Aurès oriental.

    Un mot sur les Byzantins : les Byzantins, sont originaires de Grèce qui, après la déchéance de Rome, vont " succéder " à l'empire romain en Afrique. Cependant moins bien organisés politiquement et militairement, ils ne s'imposeront jamais en Afrique du Nord et ne laisseront que peu de traces : ils seront souvent assimiler à des Romains dans l'esprit de la population locale qui ne voit dans tous ça que des " Roums ".

    Ainsi très au fait des rivalités et querelles locales, Solomon ne s'engagea contre l'Aurès qu'en ayant au préalable obtenu la neutralité de Masuna, roi de la Maurétanie sétifienne (les Kutamas actuels) et d'Ortaïas, roi de l'Aurès occidental. Parvenu près de Baghaï, il campa ses troupes dans une vaste plaine. Iabdas, plutôt que de le combattre, préféra noyer son camp en ouvrant les digues de barrages situés vers Khenchela. Solomon, vaincu, dut s'en retourner à Carthage en 535.

    En parlant de digues, il faut évoquer la dernière fois tous les ouvrages hydrauliques entrepris par nos ancêtres pour garder l'eau, la conduire, l'entretenir pour éviter l'érosion, etc. Tous ces travaux de grande envergure nécessitaient moyens humains et financiers mais également volonté délibérée et collective pour des œuvres d'une telle ampleur. Hélas tous ces travaux seront abandonnés puis réduits à néant à partir du XIè siècle avec l'arrivée des Arabes Hilaliens, réduisant nos montagnes à des sierras mexicaines.

    En 539, Solomon entreprend une seconde campagne contre l'Aurès. Il campa au bord de la rivière Abigas, Amigas selon d'autres (oued Bou Roughal, d'autres disent qu'il s'agirait d'Oued Taga, Oued Abdi ?) et l'affrontement eut lieu à Babosis, au sud de Baghaï (vers Taouziant?), Iabdas est vaincu. Les Byzantins razzièrent récolte et cheptel vers Timgad et poursuivirent Iabdas jusqu'à sa forteresse de Zerbula, sans pouvoir y pénétrer. Solomon parviendra cependant, à force d'acharnement, de corruption et après maints affrontements par saisir les biens du roi Iabdas entreposés à Toumar, laissés à la garde de vieillards, puis à Geminianus (Djemina).

    Cependant la présence byzantine, contrairement à la domination romaine, n'est ni systématique, ni nombreuse ni aussi bien ordonnée. Peu à peu les Byzantins vont se cantonner dans les grandes villes du nord tunisien et de quelques villes importantes à l'intérieur et du littoral et, parallèlement à cela, ils occuperont certains postes névralgiques du limes romain, ainsi ils continueront à percevoir impôts et denrées à l'entrée des marchés. Pour le reste, le pays, comme à l'accoutumé, est livré à lui-même. Ainsi, comme déjà mentionné, des royaumes et des principautés amazighs se constituèrent, parfois alliés, parfois opposés aux Byzantins.

    De ce point de vue une remarque s'impose : tous les envahisseurs eurent, à quelques nuances près, le même comportement : ils occupaient les principaux points névralgiques du pays : axes de communications et grandes villes importantes, se contentant de percevoir un impôt et négligeant totalement le reste du pays qui, lui, continuera à vivre en complète liberté (ou anarchie selon les uns).

    C'est ainsi que l'Aurès occidental jusqu'au Hodna eut pour roi Mastias, lequel en 476, se proclama impérator, c'est-à-dire empereur des Numides et des Romains (entendez par là Byzantins et élites amazigh romanisées). A Mastias, qui régna quarante ans, succéda Ortaïas. C'est dans ce même Aurès Occidental que régnera plus tard Serkedid auquel succédera Koceila. Quant à l'Aurès oriental, nous avons vu que Iabdas, régna à peu près à la même époque que ses cousins Mastias et Ortaïas.

    Une précision s'impose : Aurès oriental ou Aurès occidental ne sont qu'une commodité linguistique pour désigner une région qui fut pendant plus de deux siècles sous le commandement d'une même tribu. La royauté passant des Zénètes aux Louatas et vice-versa. De ces deux grandes confédérations sont issues les Musulames, les Gétules, les Aoureba, les Djéraoua, les Bavares (ou Babar), etc.

    Gurzil, dieu amazigh de la guerre

    Enfin, il est à noter que lors des grandes batailles où participent les grands chefs amazighs, une idole de pierre, représentant un taureau, et désignant le dieu Gurzil, dieu de la guerre, est menée à la tête des troupes. Cette pratique signalée dès le IVè sera remarquée par les Arabes lors de leurs affrontements contre la Kahina et jusqu'au XIè siècles où El Bekri rapporte ceci : ils (les Imazighen) offrent encore des sacrifices à une idole de pierre nommée Gurza.

  • #2
    Organisation de l'Afrique Byzantine. Etat des Berbères.

    Solomon(ou Salomon), premier gouverneur de l'Afrique, avait reçu la charge d'achever la conquête et d'organiser l'administration du pays. Par l'ordre de l'empereur on forma sept provinces : la Consulaire, la Byzacène, la Tripolitaine, la Tingitane gouvernées par des consuls, et la Numidie, la Maurétanie et la Sardaigne commandées par des praeses. Mais cette organisation était plus théorique que réelle. Sur bien des points le pays restait absolument livré à lui-même. Ainsi, dans la Tingitane et même dans la plus grande partie de la Césarienne, l'occupation se réduisait à quelques points du littoral. Des garnisons furent envoyées dans l'intérieur de la Numidie. Elles trouvèrent les villes en ruines et s'appliqu_rent à élever des retranchements, au moyen des pierres eparses provenant des anciens édifices. Quelques colons se hasardèrent à la suite des soldats.
    "Que nos officiers s'efforcent avant tout de préserver nos sujets des incursions de l'ennemi, et d'étendre nos provinces jusqu'au point où la république romaine avant les invasions des Maures et des Vandales, avait fixé ses frontières....." telles étaient les instructions données par l'empereur.
    En même temps la religion catholique fut rétablie dans tous ses privilèges; par un édit de 535 les Ariens furent mis hors la loi, dépouillées de leurs biens et exclus de toute fonction. La pratique de leur culte fut sévèrement interdite. Les Donatistes et autres dissents et les Juifs furent egalement l'objet de mesures de proscription. C'était encore semeer des germes de mécontentement et de haine qui ne devaient pas contribuer à asseoir solidement l'autorité byzantine.
    Justinien voulait rendre aux provinces d'Afrique leur anciennes limites; mais la situation du pays était profondément modifiée et, si les Vandales avaient disparu, il restait la population berbère qui avait reconquis peu à peu une partie des territoire abandonnés par les colons, à la suite de longs siècles de guerres et d'anarchie, et qui, réunie maintenant en corps de nation, n'était nullement disposée à laisser la colonisation reprendre son domaine. Bien au contraire l'élément indigène se resserait de toute part autour de l'occupation etrangère.

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    • #3
      Les Berbères, groupés par confédérations de tribus, avaient maintenant des rois prêts à les conduire au combat et au pillage. Antalas était chef des Maures de la Byzacène. Yabdas était roi indépendant du massif de l'Aourès(Aurès), ayant à l'est Cutzinas et à l'ouest Orthaïas dont l'authorité s'étendait jusqu'au Hodna. Enfin les tribus de la Maurétanie obéissaient à Massinas. Voilà les chefs de la nation indigène contre lesquels les troupes de l'empereur allaient avoir à lutter.
      Cette reconstitution de la nationalité berbère a été très bien caractérisée par M. Lacroix auteur que nous ne saurions trop citer :
      "Les romains, dit-il, ce peuple si puissant, si habile, si formidable par sa civilisation et sa force conquérante ne s'étaient jamais assimilé les indigènes, dans le sens qu'on attache à ce mot. Le Berbère des villes, des plaines et des vallées voisines des centres de population, fut absorbé par les conquérants, cela va sans dire; mais l'indigène du Sahara et des montagnes ne fut jamais pénétré par l'influence romaine. Après sept siècles de domination italiène, je retrouve la race autochtone ce qu'elle était avant l'occupation. Les insurgés qui, au VIème siècle, se firent châtier par Salomon et Jean, dans l'Aurès, dans l'Edough(vers annaba) et dans la Byzacène(actuelle Tunisie), étaient les mêmes hommes qui combattaient six cents ans auparavant sous la bannière de Jugurtha. Mêmes moeurs, memes usages, même haine de l'etranger, même amour de l'indépendance, même manière de combattre... Cette population est restée intacte, imperméable à toute action extérieure... Le nombre immense des insurgés qui tinrent en échec la puissance de Justinien, après l'expulsion des Vandales, et l'impossibilité, pour les Romains, de rétablir leur autorité dans les parties occidentales de leurs anciennes possessions, prouvent clairement que ce fut, non point une faible partie, mais la grande masse des indigènes qui resta impénétrable."

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      • #4
        Luttes de Salomon contre les Berbères

        Ce fut la Byzacène qui donna le signal de la révolte. Deux officiers grecs Rufin et Aigan furent envoyés contre les rebelles. Ils avaient obtenu quelques succès partiels, lorsqu'ils se virent entourés par des masses de guerriers berbères, commandés par Cutzinas. Les Byzantins se mirent en retraite jusque sur un massif rocheux, d'où ils se défendirent avec la plus grande opiniâtreté; mais leurs flèches étant épuisées, ils finirent par être tous massacrés.
        Salomon, ayant reçu des renforts, marcha en personne contre les rebelles et leur infligea une sanglante défaite, dans la plaine de Mamma(535), où les indigènes l'avaient attendu derrière leurs chameaux, forteresse vivante de douze rangs d'épaisseur. Il fit un butin considérable et croyait avoir triomphé de la révolte; mais à peine était-il rentré à Carthage qu'il apprenait que les Berbères avaient de nouveau envahi et pillé la Byzacène. C'était une campagne à recommencer. Cette fois le gouverneur s'avança vers le sud jusqu'à une montagne appelée par Procope le mont Burgaon(actuel djebel bou ghanem à l'est de Tebessa), où les ennemis s'étaient retranchés, et obtint sur eux un nouveau et décisif succès, dans lequel il fut fait un grand carnage de Maures.

        Pendant ce temps, Yabdas, roi de l'Aourès, allié de Massinas, portait le ravage dans la Numidie. L'histoire rapporte que Yabdas, revenant d'une razia et poussant devant lui un butin considérable, s'arrêta devant la petite place de Ticisi(vers sigus/oum el bouagui), où s'était porté un officier byzantin du nom d'Athias, qui commandait le poste de Centuria à la tete de soixante-dix cavaliers huns, pour lui disputer l'accès de l'eau. Yabdas lui offrit, dit-on , le tiers de son butin; mais Athias refusa et proposa au roi berbère un combat singulier qui fut accepté et eut lieu en présence des troupes. Yabdas vaincu abandonna tout son butin et regagna ses montagnes.

        Après la défaite du mont Burgaon, les fuyards et les tribus compromises vinrent chercher asile aurpès d'Yabdas, et lui offrirent leurs services. Vers le même temps, Orthaias, qui avait à se plaindre du roi de l'Aourès, et d'autres chefs indigènes mécontents offraient à Salomon leur appui contre Yabdas, et lui proposaient de le guider dans l'expédition qu'il préparait. Le général byzantin s'avança jusqu'à l'Abigas(rivière de Khenchela, selon Ragot) et ayant pénétré dans les montagnes parvint jusqu'au mont Aspidis(le mont Chelia), sans rencontrer l'ennemi qui s'était retranché au coeur du pays. Manquant de vivres et voyant l'hiver approcher, Salomon n'osa pas s'engager davantage et rentra à Carthage sans avoir obtenu le moindre succès.

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        • #5
          Révolte de Stozas

          Au printemps de l'année 536, Salomon préparait uen grande expédition contre l'Aourès, lorsqu'il faillit tomber sous le poignard de ses soldats révoltés. La sévérité des mesures prises contre les Ariens paraît avoir été la cause de cette rébellion à la tête de laquelle était un simple garde nommé Stozas.

          Salomon après avoir échappé aux révoltés, parvint à s'embarquer et à passer en Sicile, où Bélisaire avait été envoyé l'année précédente par l'empereur. La soldatesque, qui s'était livrée à tous les excès, fut réunie par Stozas dans un camps, non loin de Carthage. Les Vandales, des aventuriers de toute origine y accoururent et bientôt Stozas se trouva à la tête de huit mille hommes, avec lesquels il marcha sur Carthage. Mais en même temps, Bélisaire débarquait en Afrique, avec un corps de cent hommes choisis. La présence du grand général ranima le courage de tous et fit rentrer les hésitants dans le devoir. Ayant formé un corps de deux mille hommes, il marcha contre les rebelles qui rétrogradant jusqu'à Membresa, sur la Medjerda(sud de constantine), et leur livra bataille. Mais les soldats de Stozas se dispersèrent dans toutes les directions après un simulacre de résistance.
          Bélisaire voulait s'appliquer à tout remettre en ordre dans sa conquête, lorsqu'il apprit que son armée venait de se révolter en Sicile. Contraint de retourner dans cette île, il laissa le commandement de l'Afrique à deux officiers : Ildiger et Théodore. Aussitôt Stozas qui se tenait à Gazauphyla, à deux journées de Constantine dans la Numidie, où les fuyards rejoint, releva la tête. Le gouverneur de cette province marcha contre lui, à la tête de forces importantes, mais Sotzas sut entraîner sous ses étendards la plus grnade partie des soldats byzantins. Les officiers furent massacrés et le pays demeura livré à l'anarchie (536).

          Germain, neveu de l'empereur, fut chargé de rétablir son autorité en Afrique. Etant arrivé, il s'appliqua à relever la discipline et à reconstituer son armée. Il en était temps, car Stozas marchait sur Carthage et ne se trouvait plus qu'à une vingtaine de kilomètres. Germain sortit bravement à sa rencontre et, comme Stozas avait en vain essayer de débaucher ses soldats, il n'osa pas soutenir leur choc et se mit en retraite poursuivi par Germain jusqu'au lieu dit Cellas-Vatari(sud de constantine). Là, se tenaient Yabdas et Orthaias avec leurs contingents, et, comme Stozas croyait pouvoir compter sur leur appui, il offrit la bataille à Germain; mais ses soldats, sans cohésion, ne tardèrent pas à plier, ce que voyant, les deux rois maures, se jetèrent sur son camp pour le livrer au pillage et achevèrent la déroute de son armée. Stozas se réfugia dans la Maurétanie et Germain put s'appliquer à rétablir l'ordre ne Afrique.

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          • #6
            Expéditions de Salomon

            En 539 Germain fut rappelé par l'empereur et remplacé par Salomon élevé, pour la seconde fois aux fonctions de gouverneur. Son premier soin, dès son arrivé en Afrique, fut de reprendre l'organisation de l'expédition de l'Aourès, que la révolte avait interrompue trois ans auparavant. Pour s'assurer la neutralité des Maures de la Byzacène, il aurait, paraît-il attribué à Antalas, le commandement de tous les Berbères de l'est, en lui assignant une solde et le titre de fédéré. Au printemps de l'année suivante, il se mit en marche. La campagne débuta mal. Un officier du nom de Gontharis, ayant poussé une reconnaissance jusque sur l'Oued Abigas, se heurta à un fort rassemblement et fut contraint de chercher un refuge derrière les murailles de la ville de Baghaï. Les indigènes, se servant des canaux d'irrigation, purent inonder son camp et rendre sa situation intolérable. Il fallut que Salomon lui-même vint le délivrer. Puis les troupes byzantines, pénétrant dans la montagne mirent en déroute Yabda et ses Berbères, malgré leur grand nombre et la force de positions qu'ils occupaient.

            Le roi maure s'était réfugié à Zerbula, Salomon vint l'y bloquer, après avoir ravagé Thamugas. Forcé de fuir encore, Yabdas gagna Thumar, "position défendue de tous côtés par des précipices et des rochers taillés à pic". Le général byzantin l'y relanca et, ne pouvant songer à l'escalade, dut se contenter de bloquer étroitement l'ennemi. Ce siège se prolongea et les troupes souffraient beaucoup du manque d'eau et de provisions, lorsque des soldats réussirent à s'emparer d'un passage mal gardé par les Maures : secondés par un assaut de l'armée, ils parvinrent à enlever la position. Yabdas blessé put néanmoins s'échapper et se réfugier en Maurétanie.

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            • #7
              Précision sur les dates

              Tu as pris une plage allant de 533 à 647.

              Si ca marche pour 533 (encore qu'il faudra compter début 534 et la défaite des dérnières unités vandales), je pense qu'il est faux de dire que la présence romaine à l'époque byzantine s'achève vraiment en 647.

              Cette date, c'est celle du premier raide arabe en Afrique du N., celui qui a vu la victoire à Sufetula (Sbaïtla, Tunisie) de 'Abdallâh b. Abî-Sarh face à l'exarque Gregorius, tué dans la bataille. Mais, cette première armée arabe ne s'étérnisa pas et se retira de la région quelques mois plus tard, sans avoir eu à combattre dans les Aurès (province de Numidie à l'époque), ni avoir pris la moindre forteresse romaine dans cette région, ni affronté la moindre tribu berbère (on disais "maure" à l'époque).

              Ce n'est qu'une trentaine d'années plus tard (années 670-673), avec les campagnes de 'Uqba b. Nâfi', que la présence romano-byzantine va être liquidée des Aurès. Le plus juste seait donc de parler d'une plage 533 à 573.

              ...
              Dernière modification par Harrachi78, 28 novembre 2010, 12h01.
              "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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              • #8
                Je te rappelle que les armées qui ont lutté contre les arabes sous Patrice le byzantin étaient composées à majorité de berberes. Pour l'empire romain il est liquidé à l'arrivée des vandales. La fin de l'empire byzantin commence plutôt à la mort de l'empereur en 641 ..

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                • #9
                  @Bourgignon

                  ... Je te rappelle que les armées qui ont lutté contre les arabes sous Patrice le byzantin étaient composées à majorité de berberes ...

                  "Patrice" ici n'était pas un nom de personne, mais un titre honorifique (lat. patricius, ar. bitrîq). Il n'y a donc pas de "Patrice le Byzantin".

                  Pour le cas du patrice Gregorius, l'Exarque d'Afrique, une bonne partie des troupes qui combattirent sous ses ordres à Sufetula étaient effectivement formées de contingents berbères envoyées par les tribus alliées, mais ils combattaient bel et bien pour le compte de l'Exarchat (et donc de l'Empire) et non pour leur propre compte.

                  ... Pour l'empire romain il est liquidé à l'arrivée des vandales ...

                  La distinction nette que tu fais entre "Empire romain" et "Empire byzantin" est fausse, car ce dérnier terme n'est qu'une convention récénte que les concernés ne connaissaient pas. Les Vandales ont donc conquis les provinces africaines de l'Empire romain et y ont érigé leur propre royaume en 429. Cependant, ni la romanité (latinité comprise) ni le Catholicisme romain n'ont été éradiqués par ces conquérants, et la grande majorité des populations romano-africaines se sentaient toujours liés à l'Empire romain qui continuait à exister à Constantinople (et c'est ce que tu appelles "Empire Byzantin") sans rupture. A ce titre, lorsque Bélisaire liquida le royaume vandale en 533, c'est au nom de son Empereur (romain) Justinien Ier, qu'il le fit et ce n'est pas pour rien que ce dérnier proclama aussitôt la réstauration pure et simple des anciennes provinces africaines (re)conquises, comme d'un simple retour à al situation qui prévalait avant la parenthèse vandale.

                  ... La fin de l'empire byzantin commence plutôt à la mort de l'empereur en 641 ...

                  La mort de quel Empereur ?
                  "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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