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La Suisse s'achemine vers un durcissement du renvoi des criminels étrangers

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  • La Suisse s'achemine vers un durcissement du renvoi des criminels étrangers

    La Suisse se dirigeait vers une acceptation de l'initiative sur le renvoi automatique des criminels étrangers, réclamé par la droite dure, un an après le vote décrié sur les minarets.




    Selon les projections de l'institut de sondage gfs.bern, le oui ressortirait à 53% dans une majorité des 26 cantons helvétiques.
    Les premiers résultats définitifs disponibles pour 17 cantons montrent que 13 d'entre-eux approuvent un durcissement de la politique de renvoi pour les criminels étrangers.
    Selon ces données, seuls les électeurs du canton de Genève, de même que ceux du canton du Jura, Bâle-Ville et Neuchâtel ont dit non au tour de vis réclamé par le parti de droite populiste, UDC.
    En nombre de voix, le oui l'emportait par 886.754 voix contre 775.295 vers 14H40 GMT.

    Par ailleurs, le projet du gouvernement destiné à contrer l'initiative de la droite dure en proposant de prendre en compte la gravité des délits serait pour sa part rejeté par les Suisses selon les premières données.
    Pratiquement un an jour pour jour après l'interdiction de la construction des minarets dans la Confédération, le vote, très sensible, a donné lieu à de vifs débats en Suisse.
    Le renvoi des criminels étrangers y est déjà possible sous certaines conditions mais le texte proposé par l'UDC va plus loin en proposant un retrait automatique du droit de séjour des étrangers inculpés sans prendre en compte la gravité des délits, le renvoi fonctionnant autant pour des crimes graves que pour les cas d'"abus de l'aide sociale".
    Les critiques pointent du doigt l'absence de prise en compte de la proportionnalité des délits, l'automaticité des renvois et la violation du droit international.

    "On ne peut pas renvoyer systématiquement", s'est insurgé un électeur de la petite ville de Chambésy, Roberto de la Tour, dénonçant les agissements de l'UDC qui "crée une sorte de tension au sein de la population".
    "Je ne suis pas contre les renvois" qui se font déjà dans un cadre législatif précis, poursuit-il. Mais ce genre d'initiatives crée "un sentiment de xénophobie en montrant des exemples de criminels extrêmes qui sont peu nombreux, et qui créent le sentiment pour ceux qui regardent la télévision qu'étranger égal criminel".
    La campagne de l'UDC a été de fait soutenue par une débauche d'affiches ouvertement xénophobes dans un pays qui compte 21,7% d'étrangers. "Ivan S., violeur et bientôt Suisse'" proclame l'une d'entre elle sur un profil de moustachu musclé à mine patibulaire.
    Pour René Longet, un responsable PS de Genève, l'UDC "est une vrai machine de guerre qui se fait élire en travaillant sur le patriotisme, anti-étranger essentiellement" et "n'a pas de proposition en dehors de cela". "Il y a toujours des affiches douteuses..., il y a toujours de la transgression".
    De plus, pour beaucoup, le texte, s'il est accepté, ne sera pas applicable car anticonstitutionnel.

    En revanche, le deuxième sujet de la votation de dimanche, une initiative du PS "Pour des impôts équitables" dans un pays considéré comme un havre fiscal semblait pour sa part plus largement rejetée, selon gfs.bern.
    Cette initiative était réclamée par le parti socialiste pour mettre un terme à la concurrence fiscale entre cantons cherchant à attirer les grosses fortunes.

    L'Express
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