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Louis Aragon

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  • Louis Aragon

    Louis Aragon (3 octobre 1897, Paris - 24 décembre 1982, Paris)
    est un poète et un romancier français.
    Sa poésie est largement inspirée depuis les années 1940 par l'amour qu'il portait à son épouse, Elsa Triolet, belle-sœur de Maïakovski, qu'il avait rencontrée en 1928.
    Son œuvre porte aussi en filigrane la secrète blessure de n'avoir pas été reconnu par son père, Louis Andrieux, diplomate et préfet de 30 ans plus âgé que sa mère, qui avait dû, afin de préserver l'honneur de sa famille et de son amant, le faire passer dans son enfance pour son jeune frère.
    Il évoque ce qui fut le drame secret de sa vie dans un petit recueil de poèmes intitulé Domaine Privé. Il fut aussi, avec Robert Desnos, Paul Éluard, Jean Prévost, Jean-Pierre Rosnay et quelques autres, parmi les poètes qui prirent résolument parti, durant la Seconde Guerre mondiale, pour la résistance contre le nazisme.
    Chantre de l'amour, Aragon signe une œuvre poétique plurielle, où le vers libre le dispute à la poésie à forme fixe, qu'il renouvelle. Son œuvre romanesque épouse les contours de la production de son siècle, roman dadaïste, roman réaliste, puis nouveau roman.

    Elsa Triolet, née Ella Kagan, est une écrivain français d'origine russe née le 12 septembre 1896 à Moscou, décédée le 16 juin 1970 à Saint-Arnoult-en-Yvelines.
    Elle rencontre Louis Aragon en 1928 à Paris, au café "La Coupole", fréquenté par beaucoup d'artistes, et devient sa muse.
    . Elle repose dans le parc de six hectares entourant ce vieux moulin, Aragon y repose aussi. Sur leurs tombes on peut lire cette phrase d'Elsa Triolet . "Quand côte à côte nous serons enfin des gisants, l’alliance de nos livres nous réunira pour le meilleur et pour le pire dans cet avenir qui était notre rêve et notre souci majeur, à toi et à moi"

    les plus beaux poemes
    LES YEUX D'ELSA

    Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire
    J'ai vu tous les soleils y venir se mirer
    S'y jeter à mourir tous les désespérés
    Tes yeux sont si profonds que j'y perds la mémoire
    À l'ombre des oiseaux c'est l'océan troublé
    Puis le beau temps soudain se lève et tes yeux changent
    L'été taille la nue au tablier des anges
    Le ciel n'est jamais bleu comme il l'est sur les blés
    Les vents chassent en vain les chagrins de l'azur T
    es yeux plus clairs que lui lorsqu'une larme y luit
    Tes yeux rendent jaloux le ciel d'après la pluie
    Le verre n'est jamais si bleu qu'à sa brisure
    Mère des Sept douleurs ô lumière mouillée
    Sept glaives ont percé le prisme des couleurs
    Le jour est plus poignant qui point entre les pleurs
    L'iris troué de noir plus bleu d'être endeuillé
    Tes yeux dans le malheur ouvrent la double brèche
    Par où se reproduit le miracle des Rois
    Lorsque le coeur battant ils virent tous les trois
    Le manteau de Marie accroché dans la crèche
    Une bouche suffit au mois de Mai des mots
    Pour toutes les chansons et pour tous les hélas
    Trop peu d'un firmament pour des millions d'astres
    Il leur fallait tes yeux et leurs secrets gémeaux
    L'enfant accaparé par les belles images
    Écarquille les siens moins démesurément
    Quand tu fais les grands yeux je ne sais si tu mens
    On dirait que l'averse ouvre des fleurs sauvages
    Cachent-ils des éclairs dans cette lavande où
    Des insectes défont leurs amours violentes
    Je suis pris au filet des étoiles filantes
    Comme un marin qui meurt en mer en plein mois d'août
    J'ai retiré ce radium de la pechblende
    Et j'ai brûlé mes doigts à ce feu défendu
    Ô paradis cent fois retrouvé reperdu
    Tes yeux sont mon Pérou ma Golconde mes Indes
    Il advint qu'un beau soir l'univers se brisa
    Sur des récifs que les naufrageurs enflammèrent
    Moi je voyais briller au-dessus de la mer
    Les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa

    ...
    Contrairement a la douleur, le bonheur ne s'écrit, pas il se vit... Moi je ne sais qu'écrire

  • #2
    et bien stranger 011
    a peine ai je lu le titre du post que je m'y suis précipitée

    Aragon fait aussi parti de mes préférés, même si les yeux d'Elsa n'est pas le premier que je citerai


    mais c'est peut-être par jalousie


    j'aurai aimé qu'il écrive les yeux de joce ......

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    • #3
      Merci stranger de rendre hommage à ce grand poête.
      Je suis fan et j'adore tout ce qu'il écrit: cette force de mots qu'il a, cette passion, cette douleur qui se dégage de ses écrits...franchement, je sucombe à sa plume...
      Passi passi werrana dipassi!

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      • #4
        A

        Louis Aragon aimait Esla Triolet, il lui a écrit Aurélien, elle lui a répondu avec le Cheval Blanc ........

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        • #5
          La Rose Et Le Réséda

          Celui qui croyait au ciel
          Celui qui n'y croyait pas
          Tous deux adoraient la belle
          Prisonnière des soldats
          Lequel montait à l'échelle
          Et lequel guettait en bas
          Celui qui croyait au ciel
          Celui qui n'y croyait pas
          Qu'importe comment s'appelle
          Cette clarté sur leur pas
          Que l'un fut de la chapelle
          Et l'autre s'y dérobât
          Celui qui croyait au ciel
          Celui qui n'y croyait pas
          Tous les deux étaient fidèles
          Des lèvres du coeur des bras
          Et tous les deux disaient qu'elle
          Vive et qui vivra verra
          Celui qui croyait au ciel
          Celui qui n'y croyait pas
          Quand les blés sont sous la grêle
          Fou qui fait le délicat
          Fou qui songe à ses querelles
          Au coeur du commun combat
          Celui qui croyait au ciel
          Celui qui n'y croyait pas
          Du haut de la citadelle
          La sentinelle tira
          Par deux fois et l'un chancelle
          L'autre tombe qui mourra
          Celui qui croyait au ciel
          Celui qui n'y croyait pas
          Ils sont en prison Lequel
          A le plus triste grabat
          Lequel plus que l'autre gèle
          Lequel préfère les rats
          Celui qui croyait au ciel
          Celui qui n'y croyait pas
          Un rebelle est un rebelle
          Deux sanglots font un seul glas
          Et quand vient l'aube cruelle
          Passent de vie à trépas
          Celui qui croyait au ciel
          Celui qui n'y croyait pas
          Répétant le nom de celle
          Qu'aucun des deux ne trompa
          Et leur sang rouge ruisselle
          Même couleur même éclat
          Celui qui croyait au ciel
          Celui qui n'y croyait pas
          Il coule il coule il se mêle
          À la terre qu'il aima
          Pour qu'à la saison nouvelle
          Mûrisse un raisin muscat
          Celui qui croyait au ciel
          Celui qui n'y croyait pas
          L'un court et l'autre a des ailes
          De Bretagne ou du Jura
          Et framboise ou mirabelle
          Le grillon rechantera
          Dites flûte ou violoncelle
          Le double amour qui brûla
          L'alouette et l'hirondelle
          La rose et le réséda

          louis aragon
          Contrairement a la douleur, le bonheur ne s'écrit, pas il se vit... Moi je ne sais qu'écrire

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          • #6
            Bonjour,
            Quand on évoque Aragon, on ne peux pas s'empêcher de penser au mouvment surréaliste initié par André Breton (auteur de L'amour Fou) et tout le groupe fondateur du mouvement, à savoir Paul Eluard, Robert Desno, Michel Leiris et bien d'autres. breton s'est inspiré des travaux de Freud, le mouvement est nait pour faire face à une bourgeoisie occidentale écrasant le pauvre et les plus démunis, on doit au mouvement aussi cette grande libération de la poésie et son détachement des procédés anciens.
            Pour revenir à Aragon, outre la poésie dans laquelle il excelle bien, il a écrit aurélien comme l'a déjà mentionné Alya dont voici un extrait :
            --------
            La première fois qu’Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide. Elle lui déplut, enfin. Il n’aima pas comment elle était habillée. Une étoffe qu’il n’aurait pas choisie. Il avait des idées sur les étoffes. Une étoffe qu’il avait vue sur plusieurs femmes. Cela lui fit mal augurer de celle-ci qui portait un nom de princesse d’Orient sans avoir l’air de se considérer dans l’obligation d’avoir du goût. Ses cheveux étaient ternes ce jour-là, mal tenus. Les cheveux coupés, ça demande des soins constants. Aurélien n’aurait pas pu dire si elle était blonde ou brune. Il l’avait mal regardée. Il lui en demeurait une impression vague, générale, d’ennui et d’irritation. Il se demanda même pourquoi. C’était disproportionné. Plutôt petite, pâle, je crois… Qu’elle se fût appelée Jeanne ou Marie, il n’y aurait pas repensé, après coup. Mais Bérénice. Drôle de superstition. Voilà bien ce qui l’irritait.
            --
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