Nombre d’investisseurs et porteurs de projets butent sur la difficulté d’accéder au crédit bancaire et au foncier industriel.
Le gouvernement algérien entend créer 200 000 nouvelles petites et moyennes entreprises (PME) sur le prochain quinquennal (2010-2014). 20 000 PME devraient suivre un programme de mise à niveau.
Suffisant pour combler l’énorme retard des 400 000 PME algériennes sur les 1,2 million de PME marocaines ? Pas si sûr, d’autant plus que de vieux réflexes persistent toujours empêchant l’émergence d’un véritable tissu industriel. D’ailleurs, l’industrie nationale ne représente que 5,3% du PIB en 2010. «Elle est au point mort (…) Ce n’est pas normal qu’on continue à importer des produits qu’on pourrait fabriquer localement», peste Zaïm Bensaci, président du Conseil national pour la promotion de la PME. Score logique puisque bon nombre d’investisseurs ou de porteurs de projets butent sur la difficulté d’accéder au crédit bancaire et au foncier industriel, talon d’Achille de l’économie nationale.
«Si quelqu’un veut investir, il faudra l’encourager et non pas le pénaliser», souligne M. Bensaci. Le problème du financement — également une vieille rengaine — par les banques n’est toujours pas résolu, selon lui. «Quand vous introduisez un dossier, c’est la croix et la bannière. Ceci alors que les banques regorgent de liquidités», constate notre interlocuteur. Entre investisseurs et banques, la relation est manifestement crispée. Il est reproché aux banques une précaution trop excessive. Sauf que les établissements bancaires opposent un autre argument selon lequel certains projets ne sont pas bancables.
Résultat : la moyenne des projets financés par les banques publiques ne dépasse pas 30%, selon de récentes statistiques. Aussi, l’apport de la Caisse de garantie des crédits d’investissements (CGCI), dotée d’un capital de 30 milliards de dinars, ne semble pas avoir amélioré les rapports entre les banques et les investisseurs, regrette encore M.Bensaci. L’Algérie est classée à la 150e place en matière de création d’entreprises et occupe la 138e position pour l’obtention d’un crédit sur 183 pays, selon le rapport Doing Business 2011 rédigé par la Banque mondiale (BM) et la Société financière internationale (SFI) publié début novembre.
Conclusions confirmées par une étude du réseau Anima Network Investment sur le financement des PME qui accrédite l’Algérie d’une mauvaise note de 2,5 contre 3,8 à la Tunisie et 4,3 au Maroc. L’Algérie compte actuellement 450 000 PME. La Tunisie a fait mieux que notre pays. Le Maroc, pour une population équivalente, dispose de trois fois plus. L’équivalent de 1,2 million de PME. La clé de la réussite ? «Ils ont mis en place des facilitations au niveau de la création des entreprises, de l’environnement administratif et un apport de partenaires étranger», dira-t-il. C’est le cas des zones offshore en Tunisie et de la zone de Tanger-Med au Maroc.
Des régions où des milliers de sous-traitants ont fait florès. Ce n’est pas le cas de notre pays. L’autre échec concerne la mise à niveau des entreprises nationales, les programmes antérieurs, particulièrement celui de MEDA1, n’ayant pas donné les résultats attendus.
Ceci dit, l’exécutif compte mettre à niveau 20 000 PME d’ici 2014.
Programme ambitieux qui risque cependant de capoter si les conditions idoines pour sa mise en application ne sont pas réunies ! «Ça ne sera pas facile, sachant que les Tunisiens ont mis à niveau 3330 entreprises selon des standards internationaux.» D’ailleurs, ils ont mis 10 ans pour y arriver. Ils ont pris une longueur d’avance. «Nous avions basculé, pas très longtemps»», soutient le président du CCNPME en plaidant pour l’encouragement de l’activité de la sous-traitance, actuellement presque inexistante, autour des grandes entreprises, assurer une permanente mise à niveau et lever les freins au développement de la PME que constituent le foncier et le crédit. Tout un programme !
Hocine Lamriben - El Watan le 29.11.10
Le gouvernement algérien entend créer 200 000 nouvelles petites et moyennes entreprises (PME) sur le prochain quinquennal (2010-2014). 20 000 PME devraient suivre un programme de mise à niveau.
Suffisant pour combler l’énorme retard des 400 000 PME algériennes sur les 1,2 million de PME marocaines ? Pas si sûr, d’autant plus que de vieux réflexes persistent toujours empêchant l’émergence d’un véritable tissu industriel. D’ailleurs, l’industrie nationale ne représente que 5,3% du PIB en 2010. «Elle est au point mort (…) Ce n’est pas normal qu’on continue à importer des produits qu’on pourrait fabriquer localement», peste Zaïm Bensaci, président du Conseil national pour la promotion de la PME. Score logique puisque bon nombre d’investisseurs ou de porteurs de projets butent sur la difficulté d’accéder au crédit bancaire et au foncier industriel, talon d’Achille de l’économie nationale.
«Si quelqu’un veut investir, il faudra l’encourager et non pas le pénaliser», souligne M. Bensaci. Le problème du financement — également une vieille rengaine — par les banques n’est toujours pas résolu, selon lui. «Quand vous introduisez un dossier, c’est la croix et la bannière. Ceci alors que les banques regorgent de liquidités», constate notre interlocuteur. Entre investisseurs et banques, la relation est manifestement crispée. Il est reproché aux banques une précaution trop excessive. Sauf que les établissements bancaires opposent un autre argument selon lequel certains projets ne sont pas bancables.
Résultat : la moyenne des projets financés par les banques publiques ne dépasse pas 30%, selon de récentes statistiques. Aussi, l’apport de la Caisse de garantie des crédits d’investissements (CGCI), dotée d’un capital de 30 milliards de dinars, ne semble pas avoir amélioré les rapports entre les banques et les investisseurs, regrette encore M.Bensaci. L’Algérie est classée à la 150e place en matière de création d’entreprises et occupe la 138e position pour l’obtention d’un crédit sur 183 pays, selon le rapport Doing Business 2011 rédigé par la Banque mondiale (BM) et la Société financière internationale (SFI) publié début novembre.
Conclusions confirmées par une étude du réseau Anima Network Investment sur le financement des PME qui accrédite l’Algérie d’une mauvaise note de 2,5 contre 3,8 à la Tunisie et 4,3 au Maroc. L’Algérie compte actuellement 450 000 PME. La Tunisie a fait mieux que notre pays. Le Maroc, pour une population équivalente, dispose de trois fois plus. L’équivalent de 1,2 million de PME. La clé de la réussite ? «Ils ont mis en place des facilitations au niveau de la création des entreprises, de l’environnement administratif et un apport de partenaires étranger», dira-t-il. C’est le cas des zones offshore en Tunisie et de la zone de Tanger-Med au Maroc.
Des régions où des milliers de sous-traitants ont fait florès. Ce n’est pas le cas de notre pays. L’autre échec concerne la mise à niveau des entreprises nationales, les programmes antérieurs, particulièrement celui de MEDA1, n’ayant pas donné les résultats attendus.
Ceci dit, l’exécutif compte mettre à niveau 20 000 PME d’ici 2014.
Programme ambitieux qui risque cependant de capoter si les conditions idoines pour sa mise en application ne sont pas réunies ! «Ça ne sera pas facile, sachant que les Tunisiens ont mis à niveau 3330 entreprises selon des standards internationaux.» D’ailleurs, ils ont mis 10 ans pour y arriver. Ils ont pris une longueur d’avance. «Nous avions basculé, pas très longtemps»», soutient le président du CCNPME en plaidant pour l’encouragement de l’activité de la sous-traitance, actuellement presque inexistante, autour des grandes entreprises, assurer une permanente mise à niveau et lever les freins au développement de la PME que constituent le foncier et le crédit. Tout un programme !
Hocine Lamriben - El Watan le 29.11.10
Commentaire